Forum de FilmDeCulte

Le forum cinéma le plus méchant du net...
Nous sommes le 28 Avr 2024, 00:25

Heures au format UTC + 1 heure




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 49 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4  Suivante
Auteur Message
MessagePosté: 07 Déc 2019, 17:21 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Il est pas mal ce film. Un peu trop programmatique certes (90% des dialogues sont sur le genre et l'empowerment féminin, mais surtout les personnages sont typés par leur connaissance et leurs fêlures sans avoir d'histoire , comme si savoir et complexes s'y substituaient: d'où est-ce qu'Eva Green connaît le russe par exemple, cela aurait été intéressant de relier cela à sa personnalité par un peu plus d'écriture car malgré tout c'est utilisé pour typer son personnage) mais beaux sens du cadre et du montage, belle attention aux espaces, aux lieux et dialogues . J'ai trouvé bien amenée la manière dont l'accomplissement apparent chez la mère correspond à un complexe abandonnique chez la fille, qu'elle va devoir surmonter (le personnage de Green a eu la maladresse de lui donner le nom de son métier : Stella, a elle-même perdu sa mère jeune : c'est assez crédible).
Sympa aussi de voir, dans un beau personnage à la fois protecteur et vampirique, l'actrice de Tony Erdmann (auquel le film fait penser, liant bizarrement féminisme, expatriation et question slave , mais créant ainsi de l'altérité qui circule et détermine une sorte de durée naturelle des séquences).
La partie allemande du film et la personnalité de la petite résonnent aussi un peu (voire beaucoup) avec
Alice dans les Villes (elle aussi binationale d'ailleurs).
L'écrivain handkien des année 70 est devenu le scientifique de 2020, notamment avec le père qui a un côté Rudiger Vögler pas mal vu là-encore. D'autant que Winocour pensait sans doute plutôt à Homère - cité dans le film, à la fois explicitement et par les situations- qu'à Wenders, mais il y a un lien qu'un lapsus peut révèler entre ces deux univers. Par contre le film pâtit d'un usage un peu stéréotypé de la musique ambiant de Ryuchi Sakamoto qui en affaiblit la tension. Et le dernier plan sur les chevaux est vraiment bateau.

La scène du "manque de professionnalisme" est assez belle : c'est la mère plus que la fille qui a besoin de fuguer .Green a du mal à admettre que sa fille est plus forte qu'elle (écho avec son personnage de White Bird d'Araki). Et l'aspect militaire du confinement avec ses infirmières -surveillantes est plus théâtral qu'autre chose, on comprend qu'elle veuille le déjouer. Du plus elle peut interpêter les prévenances et la sympathie plus marquées du personnage de Matt Dillon à son égard comme un "go je ferme les yeux".

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 01:32 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85378
Localisation: Fortress of Précarité
Le pitch m'intriguait, surtout pour un film français, puis la bande-annonce m'a refroidie, parce qu'elle faisait très..."français", et les échos ont fini par m'amener dans la salle et finalement, cette image téléfilmesque sied à l'approche "réaliste" de ce postulat qu'on a surtout vu dans des films de SF récemment (même si du coup, les quelques entorses "de fiction" que fait le personnage au règlement jurent) et le film se fait émouvant tout en évitant de surfaire tout pathos mais le récit ne dépasse en fait jamais son pitch justement.

T'as lu le pitch, t'as vu le film. Maman va partir dans l'espace pendant un an et appréhende la séparation avec sa fille.

Y a rien de plus, à part des scènes d'entraînement qu'on a vu 1000 fois et auquel le "réalisme" n'apporte rien de plus et une caractérisation forcée de Matt Dillon en ricain macho qui m'a fait me demander (TW je passe pour un sale mec) "mais ils ont pas dépassé ça, à la NASA?". Peut-être pas. La protagoniste n'est pas une pionnière mais elles souffrent sans doute encore de la résistance face à l'idée qu'une femme, dont le rôle social est encore vu comme celui de mère au foyer, puisse être astronaute mais bon...

Encore une fois, le film souffre d'arriver après Gravity, Interstellar, First Man et Ad Astra qui traitent des thèmes similaires...en mieux.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 16:48 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Sinon dans la liste finale des mères-astronautes, elle a quand-même oublié Christa McAuliffe et Kalpana Chawla qui se sont scratchées avec Challenger puis Columbia (pas assez "winneuses"pour le propos du film ?).

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 17:43 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85378
Localisation: Fortress of Précarité
Elles étaient mères ?

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:02 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Oui, mais j'avoue que j'ai du le chercher sur le net avec un peu de mauvais esprit.
Une deuxième femme était présente sur Challenger : Judith Resnik, mais apparemment sans enfant (un peu bizarre de ne retenir que les mères de filles comme si les autres avaient dû moins surmonter d'obstacles, mais c'est aux femmes de poser ce débat).

Le cas de McAuliffe est assez particulier, ce n'était pas une scientifique ou une ingenieure mais une prof de collège lambda sélectionnée à la faveur d'une opération de communication emblématique des années Reagan. Je me souviens que la télé en avait beaucoup parlé à l'époque avant et après l'accident.

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 08 Déc 2019, 19:46, édité 3 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:12 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5311
En fait le film, à vous lire, sembler parler de ce rêve qui fait dire aux enfants à la question que veux-tu faire plus tard :"je veux être cosmonaute". Un peu puéril quand même si avec ça il se propose en pensum féministe. Je suis peut-être trop littéral mais encore une fois la preuve qu'on prend comme exemple des exceptions, comme par exemple le milieu dépravé de Hollywood et les turpitudes qu'on y découvre sont censées valoir pour le pékin lambda. On peut dire que l'exemple est valable, encore plus parce qu'il est poussé à son point maximum, mais ça crée de fausses représentations aussi sans doute.

Coïncidence amusante, dans les liens suggérés en bas du topic il y a Alice n'est plus ici de Scorsese (à cause du nom de la réalisatrice) où il est aussi question d'une mère-courage (je cite le premier message du topic) célibataire.

L'avis de FF est intéressant d'ailleurs, au début et à la fin.
Film Freak a écrit:
C'est fou l'idée qu'on peut se faire d'un film avant de le voir.

Après avoir loué le DVD, je dis à Puck, partenaire de visionnage, "c'est parti pour du film de femme relou".
La première séquence m'a détrompé DIRECT.
...

PPS : on tient aussi là la cause du lesbianisme de Foster hein, faut pas chercher plus loin, ils l'ont coiffé comme un mec, fringué comme un mec, donné un rôle de meilleur pote et elle a une voix plus grave que la mienne. Gouine en puissance.


Je laisse le "m'a détrompé direct" par honnêteté intellectuelle.


Dernière édition par bmntmp le 08 Déc 2019, 19:18, édité 2 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:16 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Ce n'est pas un pensum, les personnages existent vraiment ( et la fille ne fantasme pas vraiment d'être cosmonaute, ce fantasme c'est celui de la mère), il ya des aspects vraiment pas mal (le rapport ambivalent avec son ex, ou les difficultés de Green avec la psy de sa fille), mais c'est parfois un peu simpliste.

J'ai lu rapidement qu'Alice Winocour tirait son prénom du film de Wenders ( il y a aussi Alice's restaurant de Penn un peu plus tôt, où Alice d'ailleurs existe à peine)

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Dernière édition par Vieux-Gontrand le 08 Déc 2019, 19:23, édité 1 fois.

Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:21 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5311
Oui mais je ne critique pas les hommes ou les femmes qui veulent devenir cosmonautes. C'est le mauvais esprit qui parle, mais faire un film sur un fantasme d'enfance, sous-entendu les femmes ont le droit d'être cosmonautes (alors que semble-t-il elles ont pu l'être en plus) comme ça, ça paraît un peu neuneu. Moi je veux voir un film sur laika, qui existe peut-être.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:25 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
D'un autre côté je pense que le film intègre mieux que le Sciamma que malgré les apparences il y a actuellement un recul du feminisme par rapport aux annees 70-90 ( lié à la flexibilité économique et destruction des métiers de la culture et de la connaissance). Le perso de Green n'a pas du tout de chez-soi par exemple. La génération des grands parents de la fille (donc des femmes des années 60) est complètement absente comme s'il fallait recréer quelque-chose qui ne s'est pas transmis.

le chat du film s'appelle Laïka

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:38 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85378
Localisation: Fortress of Précarité
bmntmp a écrit:
En fait le film, à vous lire, sembler parler de ce rêve qui fait dire aux enfants à la question que veux-tu faire plus tard :"je veux être cosmonaute". Un peu puéril quand même si avec ça il se propose en pensum féministe. Je suis peut-être trop littéral mais encore une fois la preuve qu'on prend comme exemple des exceptions, comme par exemple le milieu dépravé de Hollywood et les turpitudes qu'on y découvre sont censées valoir pour le pékin lambda. On peut dire que l'exemple est valable, encore plus parce qu'il est poussé à son point maximum, mais ça crée de fausses représentations aussi sans doute.

Coïncidence amusante, dans les liens suggérés en bas du topic il y a Alice n'est plus ici de Scorsese (à cause du nom de la réalisatrice) où il est aussi question d'une mère-courage (je cite le premier message du topic) célibataire.

L'avis de FF est intéressant d'ailleurs, au début et à la fin.
Film Freak a écrit:
C'est fou l'idée qu'on peut se faire d'un film avant de le voir.

Après avoir loué le DVD, je dis à Puck, partenaire de visionnage, "c'est parti pour du film de femme relou".
La première séquence m'a détrompé DIRECT.
...

PPS : on tient aussi là la cause du lesbianisme de Foster hein, faut pas chercher plus loin, ils l'ont coiffé comme un mec, fringué comme un mec, donné un rôle de meilleur pote et elle a une voix plus grave que la mienne. Gouine en puissance.


Je laisse le "m'a détrompé direct" par honnêteté intellectuelle.

Mec qui ressort mes vannes d'il y a 10 ans. Caribou c'est un SJW de Twitter en fait.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:41 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 01 Fév 2016, 20:06
Messages: 8306
bmntmp a écrit:
(à cause du nom de la réalisatrice)


Merci pour l'explication.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 19:54 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 27 Déc 2018, 23:08
Messages: 5913
Disons que si on évacue du film tout ce qui est relatif à la mission spatiale, on tient là un très bon équivalent français de Toni Erdmann.

D'autant que les cosmonautes ne paraissent pas savoir eux-mêmes ce qu'ils vont foutre sur Mars, toutes les discussions techniques et mêmes leurs entraînements sont sur l'atterissage-retour

_________________
Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 21:28 
Hors ligne
Expert

Inscription: 30 Sep 2016, 19:39
Messages: 5311
@FF : j'ai juste lu les liens en suggestion. Avoue que c'est marrant.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 08 Déc 2019, 21:39 
Hors ligne
Expert
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 23 Juil 2011, 12:46
Messages: 14129
bmntmp a écrit:
En fait le film, à vous lire, sembler parler de ce rêve qui fait dire aux enfants à la question que veux-tu faire plus tard :"je veux être cosmonaute". Un peu puéril quand même si avec ça il se propose en pensum féministe.
C'est ça, le féminisme aurait pu autant être un des thèmes majeurs du film que la sexualité des auvergnats avec les lézards de Bornéo.


Haut
 Profil  
 
MessagePosté: 09 Déc 2019, 00:35 
Hors ligne
Meilleur Foruméen
Avatar de l’utilisateur

Inscription: 25 Nov 2005, 00:46
Messages: 85378
Localisation: Fortress of Précarité
bmntmp a écrit:
@FF : j'ai juste lu les liens en suggestion. Avoue que c'est marrant.

C'était une bonne vanne en effet.

_________________
UBERLINKS toujours dispo sur OCS et MyCanal!
Image


Haut
 Profil  
 
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 49 messages ]  Aller à la page Précédente  1, 2, 3, 4  Suivante

Heures au format UTC + 1 heure


Articles en relation
 Sujets   Auteur   Réponses   Vus   Dernier message 
Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Maryland (Alice Winocour - 2015)

DPSR

6

1403

04 Oct 2015, 08:41

Karloff Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Augustine (Alice Winocour, 2012)

Art Core

3

1388

08 Nov 2012, 18:57

Le Cow-boy Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Augustine (Alice Winocour - 2012)

DPSR

3

1570

26 Juin 2012, 10:36

olindazqem Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Revoir Paris (Alice Winocour - 2022)

Qui-Gon Jinn

2

690

19 Sep 2022, 15:06

boultan Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Alice et le maire (Nicolas Pariser - 2019)

[ Aller à la pageAller à la page: 1, 2 ]

Qui-Gon Jinn

16

2043

02 Oct 2019, 21:29

Vieux-Gontrand Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Alice Sweet Alice (Alfred Sole, 1977)

Cosmo

1

1623

25 Nov 2008, 10:06

the black addiction Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Les merveilles (Alice Rohrwacher - 2014)

DPSR

2

1432

15 Fév 2015, 10:38

Mr Chow Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Alice n'est plus ici (Martin Scorsese - 1974)

Blissfully

5

2085

20 Aoû 2023, 09:00

Paprika Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. Nous (Alice Diop, 2022)

bmntmp

9

730

24 Mar 2022, 02:07

scienezma Voir le dernier message

Aucun nouveau message non-lu dans ce sujet. La disparition d'Alice Creed (J Blakeson - 2010)

DPSR

10

1672

07 Aoû 2010, 18:58

Zaphod Voir le dernier message

 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 26 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Rechercher:
Aller à:  
Powered by phpBB® Forum Software © phpBB Group
Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO
Hébergement mutualisé : Avenue Du Web