Film Freak a écrit:
C'est un film sur les angoisses masculines et comment un gars peu confiant contamine son pote confiant avec les siennes.
Ils auraient pu être noirs sans que ça change grand chose, surtout pour le personnage de Joe aka le Tapir.
La meuf peut être noir aussi sans problème.
Oui, mais tu as besoin que ce soient des mecs. Hétéros. Ca change déjà pas mal de choses.
Film Freak a écrit:
Et j'imagine qu'on peut faire un film similaire avec deux meufs et un mec et des angoisses typiquement féminines mais avec le même principe (déconstruction d'un fantasme par un prisme pragmatique et angoissé).
Mais ce serait pas du tout le même film.
Film Freak a écrit:
Mais je parlais de films et de rôles où, dans l'absolu, le sexe ou l'ethnicité ou l'orientation sexuelle ne changent pas foncièrement ce que ça raconte.
John McClane pourrait être une femme noire dont la copine fait partie des otages et tu aurais peu ou prou le même film.
Ben non, McClane, c'est un mec vieux jeu, un peu misogyne, un peu raciste, avec de gros biscottos et une certaine vision du monde. McClane, c'est un Américain moyen blanc des années 90.
Tout l'humour et une bonne partie des confrontations avec les méchants tournent autour de qui est John McClane.
Avec une femme, tu pourras faire un très bon film, of course. Mais ce sera pas le même.
L'action ne sera pas filmée pareil. Les vannes ne seront pas les mêmes. Le rapport au méchant ne sera pas le même.
Film Freak a écrit:
Il faut qu'il y ait les deux : des films où la présence de personnages racisés/féminins/LGBT raconte quelque chose mais AUSSI des films où ils sont juste là parce qu'ils existent et que leur simple couleur de peau, sexe ou orientation sexuelle ne devient pas obligatoirement l'étendard de quelque chose (autre que "y en a"). La vraie normalisation, le vrai non-événement, ce sera justement quand personne ne sera en mode "hé pourquoi y a des gays dans ma série?".
Mais on est d'accord, sauf que là, avec le forçage depuis quelques années, c'est le contraire qui se produit : on ne voit QUE ça. C'est évident que faire un remake de la Petite Sirène avec une meuf de couleur, c'est pas un geste artistique, mais un geste militant. Et du coup, ça ne normalise rien du tout : au contraire, ça braque.
Film Freak a écrit:
Tout comme le fait qu'un personnage de secondaire de pilote qui vient en aide aux héros dans Jurassic Park 6 peut être une femme noire sans que ça change quoi que ce soit. Le propos politique c'est justement que ça ne change rien et qu'il faut arrêter d'écrire des personnages d'hommes blancs cis hétéro simplement par défaut.
Donc on est d'accord sur le but... mais pas du tout sur les moyens à mettre en oeuvre.