Forum de FilmDeCulte

Comme je le disais l'autre jour dans le topic Preview Blockbusters de cet été, malgré le Sam Raimi (revu le week-end dernier en craignant une réévaluation à la baisse et c'est toujours aussi bon), après l'horrible Thor 4 et l'insignifiant Black Panther 2, je me suis enfin sevré de Marvel, n'allant pas voir Ant-Man 3. Mais ce nouvel épisode de la série entamée par James Gunn, qui revient donc aux affaires après son renvoi par Disney, son passage chez DC (dont il est désormais le grand architecte pour leur grand reboot général) et l'inévitable utilisation de ses personnages dans les autres films du MCU (où il ne cautionne pas tout si l'on en croit les interviews), m'intriguait tout de même, principalement parce que Gunn, est encore un des rares à avoir une voix et que son The Suicide Squad m'avait agréablement surpris.

J'étais tout de même méfiant, les bandes-annonces à base d'origin story mignonette sur Rocket Raccon sentant le fan service kawaii et j'en avais un peu soupé de ces personnages.

C'est pourquoi je suis le premier étonné qu'il s'agisse du premier Marvel à m'avoir mis les larmes aux yeux. Plusieurs fois.

Là où le générique de début du précédent film surenchérissait sur le principe des standards FM en décalage avec l'action, entérinant une formule destinée à devenir presque instantanément épuisante, le générique de celui-ci reprend cette idée mais sans le décalage, avec une chanson triste, et annonce ainsi la couleur d'un film qui, sans lâcher le juke-box, a au moins l'intelligence de ne jamais désamorcer le gravitas avec son humour, gardant les gags séparées. Toutes ne marchent pas d'ailleurs, notamment quand on sent qu'une n'existe ou s'étire que pour la blague, mais beaucoup font mouche, notamment dès qu'il s'agit de Drax, toujours campé par l'excellent Dave Bautista.

Et c'est la grande force du film. Les décors ne sont pas toujours en dur - toutefois, ils le sont dès que possible et plutôt bien éclairés, ce qui est réjouissant - mais les personnages le sont. Ces mêmes personnages dont je pensais plus rien à voir à foutre. Merde, ça fait même plaisir de revoir Chris Pratt bon, parce qu'il est à sa place ici, dans ce perso finalement un peu gauche (alors qu'il n'est vraiment qu'un leading man fade sans aspérités dans ses autres blockbusters). Ça témoigne d'une meilleure écriture.
Le film ne sait pas quoi faire du personnage d'Adam Warlock, une graine plantée à la fin du Vol. 2 qui remonte à six ans déjà, et même si Will Poulter est amusant, c'est un énième benêt qui fait pièce rajoutée dans l'intrigue. Et, je serai peut-être seul, mais j'ai trouvé le méchant est nul, qu'il s'agisse du personnage, de son objectif, de son design ou de l'acteur, en surjeu insupportable. D'ailleurs, le récit s'articule autour d'une quête à McGuffin assez basique avec des flashbacks arbitraires...mais émouvants. Alors même que l'émotion n'était pas gagné vu le parti-pris mi-absurde mi-horreur.
Ce sont tous les autres personnages autour qui assurent et qui permettent au film d'être incarné.

J'aurais aimé que le soit un peu plus profond parce qu'en l'état, il ne raconte pas grand chose d'autre que le premier, déjà léger, sur l'amitié et le trauma, alors qu'il se fait beaucoup plus long. Trop même sur le dernier tiers, surtout que les meilleures scènes d'action sont plutôt dans la première moitié (je pense au combat contre Warlock et au plan-séquence dans le couloir notamment), mais principalement parce que l'amour de Gunn pour ses personnages est palpable et qu'il veut leur offrir une conclusion digne de ce nom.

Disons que ce n'est pas aussi frais que le premier mais tout de même plus réussi que le second.

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J'ai quand même eu très peur une fois arrivé au premier tiers du film, parce que tout ce début est monté en dépit du bon sens, avec des scènes de flash-back supposément poignantes insérées sans ménagement dans des bouffonneries rarement drôles vu que c'est bon, les gardiens sont censés se connaître donc les blagues sur le teubé qui découvre la naïve qui rencontre la vénère (Nebula en mode Roy Kent) saupoudrées de "I am Groot", ça ne fonctionne plus vraiment. Et puis, passé ce début schizophrène, le film s'unifie et prend corps, les buddy jokes disparaissent ou bien se traduisent à l'écran et pas uniquement dans les dialogues, ça devient du cinéma quoi. Même réserve sur la clique des nazis dorés à l'or fin qui n'apportent absolument rien ; il aurait mieux valu consacrer ce quart d'heure à créer une back story pour le méchant et à exploiter les possibilités de l'anti-Terre.

Très bonne conclusion à cette saga. Cette trilogie restera la plus sympathique de l'univers Marvel. Cette épisode est aussi bon que l'épisode 1. La surprise en moins mais l' émotion en plus. C'est fun, drôle ( Bautista ) mais avec une âme que Gunn réussit à insuffler dans ses personnages pourtant tous plus débiles les uns que les autres. Le méchant n'est pas extraordinaire mais c'était aussi le cas dans le 1. Personnellement j'aime bien ce qu'ils font de Warlock ( même si on comprend pas grand chose à qui il est, sa mère, son peuple, etc). C'est un personnage que je n'ai jamais apprécié dans les comics. Trop puissant. un peu comme Superman. Il m'ennuyait profondément. il est tourné en ridicule ici et cela lui va bien. Le film est peut être un poil trop long. Du bon cinéma de divertissement !

J'ai trouvé ça aussi super. Notamment tout le passage sur la Contre-Terre où il détourne l'imagerie nostalgique 80s pour embrayer dans le bizarre et parfois le glauque. J'avais déjà trouvé que Gunn avait bouffé des Frosties avec The Suicide Squad dans la retranscription des codes graphiques et narratifs des comics mais là, c'était du caviar, avec des poses et des découpages tout droit sorti d'un X-Men de la grande époque (d'ailleurs, les persos renvoient un peu à la compo des mutants sous Claremont*). Idem pour les bouts de body-horror qu'il parsème de-ci de-là : j'ai toujours bien kiffé le perso de Nebula dans ces films mais l'idée de la montrer se servir de sa malléabilité dans les affrontements, c'est vraiment top.
Franchement conquis aussi par le scénar : les flash-backs m'ont pas du tout gêné parce qu'ils permettent d'entrer pied au plancher dans l'action et de maintenir le rythme, les objectifs, l'émotion et l'intérêt. Mixer les origines de Wolverine (l'expérience horrible) et Spider-Man (la culpabilité) pour Rocket Raccoon, c'est franchement bien joué.
Et puis finir avec une communauté de bras cassés qui ont mis à mal les rêves purificateurs d'un hypocrite businessman qui veut évangéliser la galxie (cinéma hollywoodien, cinéma de la réconciliation j'écris ton nom), c'est peut-être trois fois rien mais ça va mieux en le disant. D'ailleurs bien se parler c'est important et c'est aussi un des ressorts comiques et dramatiques du film (Quill résout toutes les embrouilles par sa tchatche, on comprend Groot à la fin).
Autre élément qui réjouit : Gunn sait bien manier l'armature pachydermique du MCU en trouvant toujours quelque chose à faire faire à ses persos malgré la tonne d'exposition ou en rassemblant le groupe dans le cadre (avec les petites poses au ralenti comme des splash pages qui ouvriraient les épisodes individuels des comics). Il y a de quoi se mettre sous l’œil au gré des séquences (la répétition des yeux et la forme du logo de la compagnie du méchant par exemple) ce qui est pas souvent le cas.

Bref, j'ai tout aimé et j'envoie de ce pas ma place de ciné dédicacée aux bureaux de Martin Scorsese avec la photo de moi souriant qui descend du grand huit en levant les pouces.

*et avec un méchant proto-Magneto : ne crois pas que c'est parce qu'il contrôle la gravité et pas le magnétisme, que je n'ai pas compris ton jeu, James.

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Ca commençait mal avec cette utilisation hyper premier degré de "Creep" (jusqu'à faire chanter par Rocket d'un air abattu les paroles les plus (sur)signifiantes), chanson que je déteste, précisément pour les raisons expliquées par ce sketch d'une précision et d'une réalité à mourir de rire de Patrice O'Neal :



Passé ce mauvais goût qui confirme a posteriori l'analyse d'O'Neal, je me range à vos avis. J'avais accroché au minimum syndical au deux premiers, mais plus qu'à Suicide Squad et sa pose post-Tarantino que j'avais trouvé plus ringarde qu'autre chose. Là c'est vraiment la synthèse de tous les postulats, avec les qualités que vous citez. Juste au passage, j'ai pour ma part vraiment apprécié ce méchant. Plutôt qu'un sempiternel dévoreur de monde apocalyptique, ou un frustré de la vie avec des daddy issues qui jette son dévolu sur un artefact destructeur, on a un über-Dr Moreau dont l'hystérie explosive est un parfait reflet de la cruauté et de la petitesse de son hubris. Un adversaire plutôt ecoeurant que redoutable, qui finit littéralement démasqué.

Je trouve cool aussi que Gunn reste fidèle à sa troupe depuis l'époque Slither, Nathan Fillion mais surtout les trop rares Michel Rooker et Gregg Henry.

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Beaucoup aimé aussi.

Je vais défendre l'utilisation de Creep malgré ce caractère surligné parce que justement il appuie le fait de l'évolution de Rocket, un peu coincé dans son trauma, qui partage sa mauvaise humeur à tout le monde dans Knowhere pour finir à la fin par faire la teuf et à converser avec sa nouvelle équipe en totale décalage avec l'ancienne.
(et arborant de magnifiques tuniques bleues fordiennes, dernier rempart dans ces contrées sauvages de l'espace lointain contre la nature qui les entoure, totale contradiction avec ce qui précède ou ambiguïté nécessaire pour rappeler le passé de hors-la-loi des héros ("a little bit of good, a little of bad") et qui leur colle à leur peau et qui pointait déjà dans The Suicide Squad quand le groupe trucidait par mégarde des révolutionnaires... acquise ou innée, quelle est vraiment notre personnalité ? Ne devrions-nous pas accepter notre nature double, créatrice ET destructrice afin de mieux vivre en commun, je vous le demande ?



est-ce que t'as aimé ?

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J'aime surtout la scène post générique: la future aventure de StarLord est de passer la tondeuse

Justement parce que je me disais tout du long

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Looks like meat's back on the menu, boys!

Géniale surprise. J'avais lu quelques bon retours mais je m'attendais pas à apprécier autant. Fascinant à quel point tu sens tout de suite comme James Gunn est plusieurs coudées au dessus de ses collègues de chez Marvel. Ici l'univers a de la gueule, les designs sont inspirés, l'humour fonctionne très bien (c'est limite la meilleure comédie de l'année) et surtout il a quelque chose à raconter sur ses personnages d'abord mais aussi de manière plus général sur le monde (l'animalisme du film). Mais je crois que ma plus grosse surprise (ça devrait pas en être une) c'est à quel point j'ai été bluffé par les SFX. Pas un qui se voit (ou presque pour chipoter). Là où un Mission Impossible est incapable de te dissimuler un fond vert basique, ici c'est quasiment pas un plan sans effets spéciaux et ils sont tous parfaits. Que ce soit les CGI, les animatroniques, les milliards de masques et de costumes tout est réuss et surtout très inspiré. Un vrai imaginaire SF/fun/pop coloré à l'image de cette planète cronenbergienne géniale, ça fourmille de petits détails, de masques créés pour un plan (le mec carotte excellent), c'est d'une générosité assez dingue. Il y a un vrai soin apporté à tout ça et ça se sent, ce qui rend le film sans cesse agréable à suivre dans l'attente d'en voir plus.

Et l'action est super bien filmé ça m'a surpris également. Il y a un plan-séquence assez dingue avec là encore pleins d'idées et surtout des SFX impressionnants. Tout n'est pas parfait bien sûr, le scénar est schématique, certains persos paraissent carrément inutiles (Will Poulter et la pauvre Elisabeth Debicki [on la voit même pas crever]), quelques effets bof (les espèces de flash dès qu'on passe dans un flashback, super ringard) mais dans l'ensemble ça se tient très bien et il y a vraiment une émotion qui naît avec cette histoire de Rocket et tout le propos sur les animaux que travaille le film (qu'il me semble travailler d'ailleurs en sous texte depuis le premier).

The suicide squad était le meilleur blockbuster de l'année où il est sorti et nul doute que celui-ci sera aussi le meilleur de cette année. Vraiment kiffant super curieux de voir Gunn s'atteler au beaucoup plus sérieux Superman (à moins qu'il adopte un angle plus léger).

P.S : mon fichier avait des changements de format dans la dernière partie, le film est passé plusieurs fois du 1.77 au 2.35 suivant les scènes. C'est mon fichier qui merdait ou c'est une version Imax ou je sais pas quoi ?

4.5/6

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CroqAnimement votre

Mens doucement.


MENS DOUCEMENT.

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En fait j'aurais du dire, film de super héros (mais j'ai pas vu le Spider Man animé).
Mais là je l'ai trouvé meilleur que Mission Impossible par exemple et il reste quoi en terme de gros blockbusters de divertissement à sortir ?

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CroqAnimement votre

Ceux de la fin d'année (Dune 2, Captain Marvel 2, Aquaman 2).

Oui donc Dune 2 éventuellement (mais pour moi c'est presque une autre catégorie).

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CroqAnimement votre

Quoted for truth.

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Voire aussi un pincée de....



Weapon X avec des animaux des compagnie en gros.