Forum de FilmDeCulte

aka 滑稽時代 ("Moments drôles") aka La Course à l'emploi



Dans la Chine d’après-guerre, où l’économie est en déclin, un vagabond affamé rencontre un orphelin qui a été utilisé pour faire des choses illégales par le méchant Maître Ting et les deux deviennent rapidement amis.

Oui c'est bien ce que vous pensez.

Les cinq premières minutes voient un clochard (qui a déjà la moustache adéquate) tomber subitement sur un costume noir, récupérer une canne et, quand celle-ci se prend dans les roues d'un chariot, le passager en perd son chapeau melon qui tombe sur la tête du SDF accidenté que la douleur force alors à marcher les jambes arquées.......

Si le film s'inspire évidemment de la dynamique de The Kid, il ne s'agit pas d'un remake à proprement parler mais l'exercice m'a fait penser à la démarche avancée par Gus Van Sant sur son Psycho : est-ce que refaire le même film à l'identique mais en couleurs près de 40 ans après marcherait de la même manière? Je ne sais pas si John Woo, toujours au scénario, avait la même volonté expérimentale à l'origine de son projet mais c'est le prisme par lequel je me suis naturellement retrouvé à regarder le film : 60 ans séparent Laughing Times de son modèle qu'il s'échine à singer par certains aspects (recours au slapstick évidemment mais accélération de l'image également pour retrouver la vitesse du 18 images par seconde) tout en s'en démarquant (format 1.85, couleurs et, bien sûr, le son).

Alors pourquoi ça marche pas?

Vraiment, devant certains gags qui ne m'arrachaient pas un sourire, je me demandais s'ils étaient si différents de ceux qu'on trouve chez Chaplin et s'ils ne le sont pas, alors qu'est-ce qui cloche? Outre l'inclusion de certaines blagues potaches typiques (de la comédie chinoise ou des comédies de Woo ou des années 70, je sais pas), on ne peut négliger le remplacement de Chaplin himself à l'écran par un acteur qui fait bien des efforts mais qui n'a évidemment pas une once de l'aura de la star du muet, son innocence, ses grands yeux éveillant instantanément l'empathie. L'épure du muet y était sans doute aussi pour beaucoup, ici ça fait que de jacter (pour dire de la merde, c'est pas comme si les répliques étaient drôles), notamment le vagabond, donc on perd quelque chose.

En fait, pour que cela fonctionne, il aurait soit fallu adopter un parti-pris copiste à la The Artist, soit s'inscrire dans une réelle évolution et tendre vers le cinéma des ZAZ (auquel j'ai pensé par moments). En l'état, c'est pas méchant ni aussi lourdingue que ses précédentes comédies mais ça le fait pas.

On note toutefois que Woo prend une nouvelle fois comme protagonistes des pauvres et qu'un ancrage socio-économique informe l'intrigue. Je ne connais RIEN au contexte chinois de l'époque de ces films donc peut-être le cinéaste avait-il des choses à dire à ce sujet. En tout cas, c'est une récurrence thématique intéressante, je suis curieux de voir si elles se retrouvent dans ses films d'après que je connais davantage mais dont je ne me rappelle plus.

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Mais où les trouves-tu ?

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Les plus connus sur Darkino.
J'ai réussi à avoir une invitation pour Avistaz qui les a quasiment tous et Fire Walk With Me m'a aidé pour les deux-trois qui manquaient.

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Merci !

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John Woo a fait un remake de The Kid, le truc que j'ai appris aujourd'hui.

Pas vraiment un remake mais ouais.

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Comme dans Hard Target.

Accélère le rythme, là, qu'on puisse lancer le DC !

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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