Forum de FilmDeCulte

Placé à cet endroit ouais, parce que pris isolément il pourrait sonné vraiment creux. C'est beau mais ça raconte vraiment pas grand chose en soi.



Très rebutant de prime abord dans la forme (je commençais à me dire que le réal mettait tout dans le style et n'avait rien à raconter), il finit par devenir envoutant. Il y a un contraste étonnant entre le drame qui se joue et la distance et la fluidité de la mise en scène. Le côté muet contribue à créer ce détâchement. Ce choix ce justifie par l'attitude du personnage qui s'efface complètement et doit accepter placidement son sort. De loin l'histoire la plus intéressante des 3 selon moi.



Comme la première, elle ne pas vraiment emballée mais c'est sa mise en perspective avec les 2 autres qui devient intéressante.
Ce portrait de femmes à 3 époques différentes s'avère très pessimiste sur leur condition. Pour faire simple: Femme soumise et malheureuse en 1911, femme soumise ou plutôt passive mais naïve donc heureuse en 1960, femme insoumise mais complètement désabusée aujourd'hui, elle semble incapable d'aspirer au bonheur.



Excellente dans tous les registres c'est vrai. Je l'avais jamais vu dans un film avant et elle m'a vraiment emballée. Je la voyais plus canon que ça par contre, elle ne me charme pas du tout.

Je confirme.

Three Times (Haou hsiao Hsien, 2005)

Bon je n'ai eu que deux expériences avec HHH ("Les Fleurs de Shangaï" et "Millenium mambo") et ce fut deux expériences de dodo un peu géné (c'est loin d'être daubant ce qu'on voit je le reconnais)... "Three Times"ne va pas trop me faire changer d’avis, pour moi ça reste toujours aussi peu émouvant, d’une distance un peu trop posée. La première histoire est du WKW gentillet et guère passionnant dans les sixties à coup de "Smoke get in your eyes" et "Rain and Tears", la seconde en 1911 s'inscrivant dans des rapports sociaux passionnants est la plus intéressante mais malheureusement l'exercice de style du muet par rapport au jeu des acteurs et la mise en scène trés stylisée a du mal à prendre forme. La troisième est un succédané de "Millenium mambo" en caricatural et pas trés intéressant pour enfoncer dans l'ultramoderne solitude cliché. Difficile de trouver une unité au finish... ah si deux mamies derrière moi ont dis que "ah les jeunes finalement ils sont pas plus heureux aujourd'hui que nous autrefois". Bon Shu Qi j’avoue est une actrice avec qui j’ai du mal, même si je reconnais qu’elle fait preuve d’un véritable talent dans le second segment à priori pas mal en décalage avec ce qu’elle a fait jusqu’ici… Chang Chen m’intéresse déjà beaucoup plus et après « la main » de Wong kar-wai montre l’étendu de son talent ainsi qu’une indéniable sensualité.

J'ai été trompé par mon ciné qui annonçait 1h45, si j'avais vu que ça durait 2h15, je n'y serais pas allé...

Heureusement, finalement, avec HHH, j'ai du mal à m'endormir.

La première partie est vraiment belle et c'est un plaisir à suivre.
La deuxième partie est nettement plus rebutante, le coup du muet... pfiou... en plus l'histoire est assez indigeste, heureusement, c'est très beau et très bien filmé... là j'ai quand même eu un coup de barre...
La troisième histoire, c'est moins mon truc, c'est toujours plus dur pour celle qui passe en dernier car au bout d'1h30 de film il faut se motiver pour se relancer dans quelque chose de totalement nouveau...
Compte tenu de ça, elle passe plutôt bien, même si les téléphones portables en gros plan, après Be with me, ça commence à devenir lourdingue.

Au final, ça donne un film très maitrisé et très intéressant a posteriori... sur le moment seule la première histoire m'a réellement passioné.

Sinon un truc que je ne comprends pas.
Ca fait deux critiques que je lis qui parlent de Shu Qi comme s'appelant Ah Mei dans l'histoire de 1911.
(positif et télérama)

Alors que dans le film (dans les sous-titres au moins), Ah Mei c'est censé être l'autre fille qui devient concubine non ?
Qui a dormi pendant le film : eux ou moi ?

Quel ingénieux stratagème. Mais oui mais oui allez voir la Pastèque, ça dure 1h10




ça doit être ça (du coup les gens sont beaucoup plus nombreux à partir cqfd).




En revoyant le film, je trouve vraiment le montage fabuleux, ces jeux d'anticipation et de superposition entre la musique et les rendez-vous manqués. Les chansons des Platters et d'Aphrodite's Child sont utilisés 2 fois chacun, la 1ère fois elles relèvent du fantasme, du cliché mélodique qu'on fait écouter à l'autre pour dragouiller, la 2ème fois elles correspondent exactement à la situation et au sentiment vécus. Saisir au vol un "My love has flown away" pile au moment où on annonce à Chang Chen que Shu Qi est déjà partie, c'est beau. Comme se prendre la main sous la pluie en écoutant Rain and Tears. Pour HHH, tomber amoureux, c'est aussi bête et mignon qu'une chanson sirop. Toute la première partie baigne dans ce souvenir idéalisé d'une rencontre fredonnée. HHH a clairement vu les films de Wong Kar-Wai, mais les deux ne se ressemblent pas tant que ça... D'abord, HHH a toujours privilégié les tournages en extérieur, ensuite le regard n'est pas le même sur les acteurs, il tend à envelopper la totalité de l'espace (au contraire de WKW qui, lui, est très attaché au fragment, au visage, à la peau). Euuuh je déborde là non ?




ça m'a paru encore plus limpide à la revoyure : en fonction de la date (1966, 1911, 2005) et des ressorts dramatiques, le temps se dilue, stagne ou s'accélère *ouioui je sais pour le spectateur aussi*

1966 : le printemps, l'amour, les papillons dans le ventre, le coeur qui fait boum boum --> un récit plus accrocheur, parce qu'on en saisit l'enjeu (A doit retrouver B) et le mouvement rotatif ne s'arrête jamais (les sillons du bateau, la course en vélo, en bus, les pancartes et les salles de billards qui se succèdent). L’attraction amoureuse annule la distance.

1911 : la spéciale HHH (= le début de la souffrance), la période isoloir --> la ronde sentimentale des années 60 cède la place à un temps "rectiligne". La courtisane vit dans l'attente d'une liberté qui ne viendra jamais, les jours défilent à l'identique… Le couloir central trace une belle perpendiculaire avec les différents salons.

2005 : le chaos, l'incommunicabilité blah blah blah --> la bande-son est assez spectaculaire à ce niveau-là *enfin dans un autre registre qu'Armageddon*. Le piano devenu synthétique, les jolis standards transformés en canto-pop désarticulée, les vibrations du portable et toutes les nuisances sonores de la ville (qu’on n’entendait pas en 1966), la conviction d'une vie qui tourne un peu à vide...

Il y a eu un remontage depuis Cannes, la séquence où Shu Qi chante intervient plus tôt et il me semble que Chang Chen ne flirtait pas avec une deuxième fille. Et il me semble aussi qu’on voyait Shu Qi déjeuner avec ses hôtes dans la première partie.




Ah oui mais c’est un vrai fléau.




Ils se sont trompés, Ah Mei est bien l’autre concubine, celle qui finit par se marier. C’est peut-être dû au sous-titrage de Cannes. Mais c’est pas la première fois... Dans une analyse des Fleurs de Shanghai des Cahiers, ils affirmaient que le personnage de Tony Leung revenait à la fin. Eh ben non j’ai vérifié sur ma K7 c’est pas lui.

De toutes façons, normalement, c'est programmé...
Ca sera le moment de vérité pour Tsai Ming-Liang.

(très beau message, au milieu, mais pas spécialement de commentaire à faire)


En fait dans mon ciné ils distribuaient les brochures habituelles (style dossier de presse du pauvre) et Shu Qi est créditée en tant que May, Ah Mei, Jing
C'est peut-être la même chose pour le vrai dossier de presse.
En tous cas je trouve que ça ne fait pas sérieux pour le journaliste.
Doivent trop attendre avant de faire leur papier, parce que je ne vois pas comment quelqu'un qui a vu le film récemment peut faire la confusion.

rattrapge "il était temps" et premier HHH pour moi... J'y allais inquiet...



eh ben, surprise-surprise, je suis d'accord avec presque tout ça, sauf pour la troisième partie, que j'aime moins (difficile de dire plus: le traitement de l'image me plaît moins et le couplet ultra-déprimant sur l'incommunicabilité me pèse un peu) et que je ne comparerais pas avec Van Sant vu que ben Last Days, pour moi, plouf.

Mais je découvre donc un metteur en scène ahurissant et je donnerais tout ce que j'ai pour savoir filmer une partie de billard avec autant de simplicité virtuose que le premier segment, véritable chef-d'oeuvre en soi. Beau à pleurer...

Pour ce qui est du deuxième segment, je ne prétendrai pas avoir mieux pigé l'intrigue que vous, mais comme Bliss, je me suis laissé porter... Je pourrais rester des heures à contempler les plans d'ouverture de chaque séquence, dans le couloir en contre-jour...

Et donc, 5/6, j'en suis le premier surpris!

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C'est magnifique, tu es fin prêt pour Millennium Mambo (Three Times by night), Les Fleurs de Shanghai (Three Times au siècle dernier) et Goodbye South Goodbye (Three Times à la campagne). Après, on attaque le noyau dur, la biographie naturaliste (Un temps pour vivre, un temps pour mourir), puis la fresque historique (La Cité des douleurs). Au moins 200 heures de contemplation. Sachant que le plus gros challenge de cinéphile reste Le Maître des marionnettes, un défi pour les paupières (pas mon préféré ceci dit).

celui-là me dit bien... tu l'as en dvd?

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Comme je te l'ai bien vendu... Bon il y a un peu d'incommunicabilité dedans, mais bon, au pire je t'étriperai quand tu lui décerneras la noix d'or 2006.




Yep je te le passe le 21 si tu es là.

j'y serai normalement. Et ma noxi d'or 2006 a tellement d'autres candidats potentiels, que bon...

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