Forum de FilmDeCulte

aka Jeu intérieur



Une fête de pré-mariage réunissant de vieux amis de la fac se transforme en cauchemar lorsqu'un ami perdu de vue se présente avec une mystérieuse valise.

Le synopsis reste délibérément vague sur le véritable postulat du film donc je me garderais bien de le spoiler, ayant été moi-même vierge de la moindre information avant de découvrir ce petit thriller high concept auréolé de bons échos depuis Sundance (et "malheureusement" acquis par Netflix).

L'idée centrale s'appuie sur un principe qui a donné lieu à tout un sous-genre de comédie fantastique mais dont aucun exemple n'a su proposer une telle variété, une telle surenchère, agrandissant le champ des possibles pour mieux explorer les dynamiques inter-personnelles d'un groupe. Les personnages en soi n'ont rien d'original, sans doute à dessein pour garder une plus grande clarté au vu du bordel qui va suivre mais la caractérisation des archétypes, enfin surtout du couple central, est faite avec fraîcheur, qu'il s'agisse d'une dispute gênante sur un délire sexuel ici ou d'une obsession sur le post Insta parfait là - le rapport aux apparences est évidemment prépondérant à travers le film - et la mise en scène parvient à épouser cette modernité dans le langage cinématographique pour créer un style aussi ludique que son écriture (il y a notamment un flashback à deux doigts du Rashomon qui prend l'allure d'un album photo Facebook ou d'une galerie photo de smartphone).

Comme l'indique son titre français (pourri), le récit tient du jeu, comme une version vrillée du Loup-garou, qui se déroule dans ce lieu unique de manoir à la direction artistique et à l'éclairage de giallo, où les non-dits, des rancœurs aux désirs, vont soudainement trouver un exutoire, pour le meilleur et pour le pire. A chaque fois que le déroulement de l'intrigue emprunte un chemin attendu, un rebondissement vient rabattre les cartes et même les charnières les plus poussives s'avèrent finalement bien gérées. Au départ, je me suis dit "était-ce nécessaire? c'est pas ce type de film" mais c'est ce que le film en fait, continuant de confronter les protagonistes à leur hypocrisie, qui est intéressant. Et je dois avouer ne pas avoir vu venir le dernier tiers, qui transforme le tout en un trip joyeusement revanchard assez kiffant.

Je serais très probablement beaucoup plus enthousiaste que d'autres mais c'est typiquement ma came, le genre de petit film ludique à la New Line des années 2000 genre Destination finale, Fréquence interdite ou L'Effet papillon. Pile poil ce que j'aimerais faire.

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j'ai survolé mais ça peut être sympa. j'ignorais totalement l'existence de la chose et du coup je l'ajoute à ma playlist donc si c'est épouvantable c'est vraiment des points de karma en moins pour toi.

J'ai précisé que c'était du petit lait Hospyan-core.

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Freak a tout dit.
Trèèèès sympa: ludique, un peu flippant dans son concept et donc un peu badant par moments (bon vite fait mais voila quoi), ça perd pas de temps et ca envoie des idées au fur et à mesure pour tenir la route, et ça cherche pas à être autre chose que ce que c'est en complexifiant le récit à outrance.
La photo et les acteurs sont calibrés pour Netflix (pas surpris que la plate-forme l'ait acheté) mais j'ai passé un bon moment.

Au début j'ai eu peur, je m'étonne d'ailleurs que Netflix ait gardé le premier plan mystérieux mais long et moche compte tenu du risque d'abandon rapide des spectateurs sur cette plateforme, et la scène de ménage qui suit ne m'a pas rassuré, avec son amateurisme patent dans le découpage voire le jeu. Il s'avère que si le film ne se départ pas tout à fait de son amateurisme ensuite, les choses s'arrangent vraiment, et c'est aussi ce qui peut en faire la fraîcheur et la modestie qui lui évitent de s'appesantir sur son concept tout en l'exploitant sciemment (exemple de fraîcheur : quand ils se regardent tous dans la glace, on a vraiment l'impression de voir une bande de potes, et c'est ça qui est cool). Surtout, l'amateurisme est aussi compensé par des moments sophistiqués, notamment en terme de montage, avec peut-être les meilleurs split-screens depuis Les Lois de l'attraction et tout ce qui tourne autour de la frénésie des réseaux sociaux. Faut s’imaginer une sorte de grand écart entre Primer et Bodies Bodies Bodies. J'ai moi aussi bizarrement un peu "badé" parfois parce qu'il y a en jeu une forme de mal-être profond à devoir ou pouvoir rester soi-même et s'estimer, mais ça faisait longtemps que je n'avais pas vu un film à la hauteur de son buzz.

Qui-Gon Jinn va adorer, et je serais curieux de savoir ce qu’en pensent Nolan ou Spielberg.

Question subsidiaire : comment se sont-ils retrouvés avec Mary Vernieu à la tête du casting ?

Beaucoup aimé la première partie, la mise en scène est pop, pleine de petites idées ça m'a rappelé le Jospeh Kahn de Detention et l'apparition du concept blackmirroresque est prometteuse. Puis tout se casse un peu la gueule dans une seconde partie qui ne délivre pas du tout le fun espéré. La faute à un traitement très théâtral (ça pourrait tout à fait être une pièce de théâtre à la base) trop dialoguée et blindée de scènes de discussions à deux ou trois sur fond coloré comme dans une émission de téléréalité, ça m'a rappelé les plus grands stratèges de Koh Lanta. Ca finit par se prendre un peu les pieds dans son concept et on ne sait plus très bien qui est qui et qui veut devenir qui (mais c'est aussi sans doute le but) avant un épilogue explicatif sympa qui retrouve un peu la pêche du début. Au final c'est assez moyen je trouve, un peu prétentieux au niveau de la forme sans qu'il y ait forcément grand-chose derrière. On sent qu'il avait un bon concept mais que le traitement est moyen (il y avait tellement plus de choses à explorer, la sexualité notamment, le fait qu'un mec se retrouve dans le corps d'une femme et vice versa, le fait aussi qu'il y ait un personnage racisé...) Le mec est soit le futur Rian Johnson, soit un futur tâcheron qui fera des films de plateforme à la chaîne. L'avenir nous le dira.

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CroqAnimement votre

Art Core a tout médit, mais il a raison aussi, c’est juste qu’il a fait la critique dure.

(légers spoilers)

Sur la base de son pitch le film pourrait partir dans 8000 directions et il pourra jamais toutes les prendre donc si il choisit une intrigue sortie tout droit de la saison 3 du revival de Jersey Shore, à la limite pourquoi pas. Mais il faut quand même s'accrocher fort au début, le montage ahurissant, assez réussi je dois le dire, n'aide pas forcément à bien poser des personnages qui sont quand même nombreux et que tu rajoutes dans le lot d'autres persos dont on parle et qui ne sont pas présents.
Pas mal de trucs que j'ai compris à contretemps, je veux dire t'as une histoire sur l'échange de corps mais t'as quand même deux meufs et deux mecs qui sont à la base totalement interchangeables. Donc quand tu vois que bg beauf #1 prend la place de bg beauf #2 et en profite pour faire des blagues de beauf puis commence à se taper la bonnasse artsy#2 qui est en fait la bonnasse artsy#1, ça force pas la projection mentale (ni l'empathie). Je les confondais au départ et je me suis même repassé l'intro après pour bien tout capter, genre à qui est la baraque, lequel se marie et avec qui (la future épouse n'est en fait pas là), c'est lequel déjà qui est amoureux secrètement de laquelle déjà? Ca a nuit un peu à l'expérience ludique, mais c'est vrai qu'une fois qu'on a pris le train ça part régulièrement dans de nouvelles directions et est constamment inattendu même si ça reste assez petit alors qu'on s'attendrait à un vrai décollage. Sans doute aussi parce que ça joue la carte safe et évite sagement les pistes vaguement dérangeantes.
Faut accrocher à la surdose de branchouille pop et à ce petit monde comme il ne semble en exister que sur insta mais ça vaut le détour.

3,5/6

L'intro est effectivement très réussie (et on retrouve cette maîtrise sur la conclusion). J'avais tout de même un peu peur que le film suive ce rythme (parce que ça va vite quand même).
Je me suis à un moment fait la réflexion que je devais être un vieux con car je trouvais tous les jeunes instagrammables véritablement insupportables mais dans la seconde, je me suis dit que les jeunes des slashers des 80's l'étaient tout autant et que la caricature allait avec le genre.
J'étais un peu perdu lors du du second échange mais le final a remis tout ça en ordre.
Je suis par contre resté un peu sur ma faim sur le potentiel des échanges, il y avait tellement de possibilités :
- Pas d'échange intersexe alors que ça se posait tout de même là en termes de découverte de l'altérité.
- Je m'attendais à ce que le couple en difficulté au début échange de corps et que la meuf baise son mec comme elle avait envie d'être baisée mais déception.
- Pas de perso gay ou trans. Un peu casse gueule amis ça aurait foutu un joyeux bordel dans le tout.

Le réal, faut qu'il enchaine sur autre chose que It's what's inside 2 sinon, il est coincé.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING