Vous avez entendu parler du MES ? Je mixe deux articles d'@si sur le sujet :
Depuis 15 jours, Mélenchon met la pression sur les députés socialistes pour le vote de demain à l'Assemblée Nationale, concernant le projet de Mécanisme Européen de Stabilité (MES).
Pas ou très peu médiatisé, ce projet, s'il est adopté, prévoit que l'aide européenne soit dorénavant réservée aux Etats qui se seront engagés à ce que leur déficit structurel ne dépasse pas 0,5% du PIB... Une "super règle d'or".
Le MES devait initialement être opérationnel en juillet 2013 avant de voir sa date effective avancée d’une année. Contrairement au Fonds de stabilité financière auquel il succède, et qui de toute façon ne séduisait plus les agences de notation, il dispose du statut d’institution financière internationale établie à Luxembourg. Il est géré par les représentants des ministres des finances des Etats membres de la zone euro, appelés gouverneurs. Le FMI est invité comme observateur et devient du coup un acteur clé du MES : en effet, dès qu’un pays sollicite ce mécanisme en cas de difficulté, il se met sous contrôle de la troïka (UE, FMI, BCE), celle-là même qui s’intéresse de près au sort de la Grèce actuellement.
Déjà, en avril 2011, Paolo Manasse, professeur d'économie à l'université de Bologne, doutait de ce nouvel outil sur le site Telos : "
la conception du Mécanisme européen de stabilité présente de graves lacunes. Le fonds n’a guère de chances de résister au choc d’une crise financière grave (concernant le Portugal et l’Espagne). En fait, il peut accélérer et même propager la crise à des pays fortement endettés, tout en laissant la zone euro sous l’emprise de dangereux droits de veto."
Enfin, et c’est une autre raison de la colère du Parti de gauche, la ratification de ce mécanisme et des nouveaux traités se fait sans aucune consultation des peuples.
Initialement, François Hollande voulait voter POUR, afin de mieux le renégocier plus tard (en partant du principe qu'il sera élu...). C'est d'ailleurs la position que défend toujours Daniel Cohn-Bendit, qui estime que la pirouette pourra être aisée : "
Hollande, s’il est élu, pourra conditionner la ratification du traité budgétaire à l’adoption d’un second volet renforçant la solidarité financière et d’un plan d’investissement destiné à relancer l’économie européenne. La chancelière allemande sera alors dans une position très difficile (…) et devra donc négocier avec la France."
Le 8 février dernier à Montpellier, Mélenchon a longuement expliqué à la tribune qu'il fallait voter CONTRE demain, en précisant qu'autrement, il ne serait plus possible de le renégocier (le projet l'écrit noir sur blanc).
http://www.dailymotion.com/video/xon815_melenchon-traite-mes-mecanisme-europeen-de-stabilite-vote-le-21-fevrier_newsDepuis, Mélenchon a obtenu que le vote de demain soit nominatif, et non plus à main levée. Une bonne chose.
Surtout, Hollande et Duflot ont également annoncé qu'ils s'abstiendraient de voter POUR. Enfin un peu de cohésion !
Pour autant, ils se refusent à voter CONTRE...
L'abstention des députés PS et des Verts offrirait bien évidemment un boulevard à l'adhésion du projet...
Je suis sidéré par le positionnement girouette de Hollande, qui ne voit rien venir mis à part l'élection présidentielle... ce manque de couilles à marquer une réelle opposition, non seulement sur le plan de l'UE, mais aussi à l'Assemblée Nationale ! Il veut perdre l'élection ou quoi ?? Il se moque d'avoir les mains liées s'il arrive finalement au pouvoir dans quelques mois ???
Bref, il y aura certainement davantage d'articles sur le sujet aujourd'hui et demain - je l'espère. Je vous invite à les lire et à les poster ici.
En attendant, voici la tribune de Mélenchon dans le Libération d'aujourd'hui :
http://www.jean-luc-melenchon.fr/2012/02/20/tribune-parue-dans-liberation-sur-les-nouveaux-traites-europeens/