Forum de FilmDeCulte

Karloff viens t'expliquer ici tout de suite !

C'est bien simple j'avais pas eu un rejet comme ça au ciné depuis l'inénarrable Tip Top de Serge Fucking Bozon. Une abomination. 1h30 de discussions qui n'ont aucun sens, de cadrages ignobles (tout en gros plan, tu vois pas ce que font les personnages) et de moments abscons style parodie des Inconnus. Je sais pas du tout quoi faire de ce truc, à qui ça s'adresse, ce que ça veut raconter. Tous les personnages sont insupportables, rien n'a de sens, vraiment c'est souvent involontairement drôle tant les dialogues sont absurdes et ne racontent rien. Alors je mentirai si j'avouais pas qu'une certaine poésie emerge ça ou là, qu'un tout petit moment soudain, semble capter un truc (la toute fin notamment est plutôt jolie) mais c'est vraiment du cinéma de théâtreux bourgeois qui se reluquent le trou du cul. Affreux.

0/6

_________________
CroqAnimement votre

Je reposte ma réponse à Karloff dans un autre topic.


Il faudrait prévenir que c’est à conseiller aux fans de Jacques Davila et Jean-Claude Biette

0/6 aussi.

Je connais aucun des deux (mais plus trop envie du coup).

_________________
CroqAnimement votre

C'est pire (si si). Davila n'y est malheureusement plus disponible, mais tu peux jeter un oeil sur Henri à ceux de Biette. J'aurais également pu comparer cela à du Eugène Green.

https://www.cinematheque.fr/henri/#jean-claude-biette

Désolé...

Non moi j'ai bien aimé, je ne comprends pas le lien avec Green (connais pas les autres). Déjà j'aime bcp le personnage principal, cette jeune fille qui exprime sa mélancolie par des petites (mauvaises) attentions, le jeu narratif, qui transforme le huis clos en jeu de piste sentimental. Moins fan de l'utilisation redondante de la zik et c'est objectivement un peu trop long, mais la très belle fin m'a laissé sur une bonne note.
4/6

J'étais content des bonnes critiques pour le coup, et surpris.

Au début je trouvais également le film poseur, même si curieux ça va quelque part mais où ? . C'est la mise en place d'une sorte de ballet permanent à la Miklós Jancsó où les problèmes de cul ont remplacé le communisme, ou la pub Société Générale avec Chostakovitch filmée par Amalric ou Mullholland Drive revue par Mouret, ou bien un sitcom AB production avec de très discrets indices crypto-SM à la Robbe-Grillet. Mais le virage brusque vers quelque-chose de plus âpre et incarné après la superbe scène de l'orage m'a remis dans le film, que j'ai finalement trouvé très bon, il faut accepter que le sens ne se dégage par tout de suite. C'est il faut le dire assez littéraire et très germanique, on pense beaucoup à Peter Handke avec un sous-texte plus queer (mais c'est la recherche d'une parole possible après la violence et le rejet qui est en jeu) et le passage avec la femme tentatrice enfermée dans l'appartement fait tout à coup bifurquer le film vers quelque-chose qui a à voir avec les représentations d'Eve marquées par la chute des peintures de Cranach et Holbein (avec la correspondance totale et inévitable entre la chute d'une personne et l'intention d'autrui, que le corps endure jusqu'au bout, l'idée protestante qu'il y a une liberté paradoxale de ce qui a déjà été condamné qui surviennent brusquement dans cet univers de catalogue Ikea).

4.5/6

Et Biette, c'est bien, en tout cas Le Champignon des Carpathes