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Das merkwürdige Kätzchen en VO.



Simon et Karin rendent visite à leurs parents et à leur petite sœur Clara dans leur appartement berlinois. Ces retrouvailles apparemment ordinaires font basculer les personnages dans un monde étrange où se déploie une exaltante chorégraphie du quotidien.


Pas mal, pas mal. Mais j'ai quand même davantage l'impression de voir un manifeste, l'inauguration au petit monde du cinéma d'une certaine manière, plutôt qu'un film à proprement parler. Il y a effectivement quelque chose de très lunaire et gracieux dans la façon dont le hors-champ prévaut, appelle chacun des plans suivants, par la façon dont tout se construit sur les détails (et histoires racontées) les plus anodins possibles. Le film parvient souvent à mettre très précisément le doigt sur une poésie du quotidien un peu inquiète, et dans ses meilleurs moments, il donne l'impression que quelque chose gonfle sous la farandole de gestes banals, et que tout est dansé (le climax salle de bain, entre autres).

Après, le "film" en soi peine à en être réellement un, ne sachant pas vraiment que faire de cet équilibre trouvé, et laissant l'ensemble automatiquement basculer dans un espèce de gloubi-boulga automatique façon "doux malaise de la journée d'un occidental moyen". Je suis gré au film de ne pas tomber dans l'un des multiples clichés du rejeton du cinéma moderne, et pourtant on les sent planer comme un fantôme : impression qu'à tout moment, quelqu'un va se mettre à poil, on va suggérer un inceste, quelqu'un va prendre un couteau et tuer son voisin... C'est très injuste de faire ce procès au film pour quelque chose que justement il ne fait pas, mais par petites touches il le suggère néanmoins souvent (le sang, les chemises échangées, les petites baffes et le chien rabroué, l'immobilité mystérieuse et dépressive de la mère), faisant planer sur ce film immobile, et pourtant novateur, un redoutable parfum conventionnel.

Enfin je trouve ça quand même assez petit, très égal, l'absence criante de fin me semblant plus que tout autre chose révélatrice d'un style qui n'a pour l'instant su accoucher que d'une note d'intention, d'un concept. Très beau potentiel donc, on a peut-être un cinéaste important de demain, mais pour l'instant c'est pas encore ça.

Bon c'est pas mal pour un film de fin d'études qui a coûté 10 000€ mais de là à le sortir en salles...

Ah, c'est vraiment un film de fin d'étude ? Je savais pas.
Certes, le film est pas costaud, et n'a peut-être pas les épaules pour une projection nationale, mais en même temps il propose une approche qui le rend déjà plus intéressant que les 3/4 de ce qui sort en salles, donc au final on s'y retrouve...