Forum de FilmDeCulte

Quand il disparaît, Jamie Marks apparemment ne manque à personne. Sauf peut-être à Adam, qui est hanté par lui…

Très bonne surprise pour ma part que ce deuxième film du réalisateur des Ruines (que j'ai pas vu), sorte de détournement de littérature young adult et de film de fantôme où la sempiternelle piste narrative du meurtre à élucider et/ou vengeance à assouvir post-mortem est écartée au profit d'un drame adolescent sur les rapports humains, amicaux ou sentimentaux, qui revisite la notion du unfinished business cher à ce sous-genre précis.

Le traitement du fantastique apparaît plutôt original, que ce soit dans l'acceptation quasi-immédiate de l'élément fantastique (la première apparition du spectre est à la fois haunting et ancrée dans une improbable rationalité) ou dans la "mythologie" que se créé le film (les "pouvoirs" des esprits, leur quotidien, les "mots") ainsi que dans la relation "suis-moi, je te fuis, fuis-moi, je te suis" entre le protagoniste et le revenant.

D'ailleurs, entre les cheveux roux du héros et le sosie de Daniel Radcliffe qui joue Jamie Marks, avec son look calqué sur cette affiche :



...on dirait par moments un slashfic de Harry Potter.

Blague à part, c'est un très beau petit film, brut et touchant, un peu malaisé dans le rythme mais rafraîchissant.

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Malheureusement, cela n'a pas marché chez moi. J'ai trouvé ça chiant comme la mort (hahahaha) 1/6

Jettes toi sur Ruines, ça vaut vraiment le coup d'oeil.
Curieux, tu me rends.

Ouais c'est un film sympatoche. Sans plus

J'ai garde un souvenir très vivace des Ruines. Après tout ce temps, je suis heureux d'apprendre que Smith a pu refaire un film... Une sortie française est envisagée ?

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ARP va le distribuer. Second semestre a priori.

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Bon je te rejoins Freak. De Carter Smith, j'avais bien aimé Les ruines, film d'horreur où des touristes américains se retrouvaient piégés dans un temple maya maudit. Le film suivait un pitch classique avant de se démarquer dans sa deuxième partie par son esthétisme et le parti fort de faire de la nature un acteur horrifique à part entière.

Avec Jamie Marks is dead, le cinéaste s'aventure dans un direction totalement opposée. C'est effectivement comme le note Freak un détournement de la littérature young adult par l'intermédiaire de codes fantastiques. Il y a des moments très couillus comme cette première apparition du spectre au bout de 20 minutes. C'est totalement inattendu et casse-gueule (9 cas sur 10 ça serait ridicule) mais là ça fonctionne du tonnerre. Fulgurance comme le film en contient beaucoup et moment assez déstabilisant pour le spectateur. La grande qualité du film est d'ailleurs qu'on ne sait jamais ou Carter Smith va nous amener et qu'on est constamment surpris.

Par rapport à Les ruines, Smith a franchi un palier. L'esthétisme et l'écriture du film créent une ambiance envoûtante un peu mortifère mais d'une grande sensibilité. Pour ne pas dévoiler trop de l'intrigue du film, ça raconte l'amour naissant entre deux adolescents solitaires et leurs relations avec le spectre de Jamie décédé dans de mystérieuses circonstances. Sur le fond, c'est sacrément ambitieux et ça n'hésite pas à traiter de sujets graves comme la violence du harcèlement psychologique et l'homosexualité à l'adolescence. Mais avec suffisamment de finesse pour éviter la lourdeur et l'intrusion du fantastique qui transcende ce côté young adult tout en évitant les écueils inhérents au genre.

On mesure la réussite du film dans des moments comme celle de la déclaration d'amour. C'est pourtant tout simple sur le papier, juste une adolescente dans sa voiture qui confie à l'héros qu'elle croit être amoureuse de lui mais c'est une des scènes les plus bouleversantes que j'ai vu au cinéma depuis des lustres. Bon après c'est dommage que le film baisse en qualité dans ses vingt dernières minutes mais le reste du temps Smith arrive à trouver le bon équilibre.

Gros coup de coeur pour ma part, c'est dommage que le film n'ai pas eu le droit à une sortie en France car il mérite vraiment le coup d'oeil. Même si vu le caractère peu "vendeur" du film, il ne faut pas se leurrer il aurait eu le droit à un nombre famélique de salles

4,5-5/6