Forum de FilmDeCulte

aka Le Train sifflera trois fois



Alors qu'il s'apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous...

Outre les John Ford, et après avoir fini le Top 10 de l'AFI des films de procès, j'ai décidé de combler mes lacunes dans le genre avec le Top 10 de l'AFI des westerns.

Je ne savais strictement rien de ce film et je croyais que le titre (original, évidemment) renvoyait à un duel. Je ne savais pas du tout qu'il s'agirait d'un slow burn en temps réel de 85 minutes qui repousse l'action jusqu'à la dernière seconde, préférant suivre les tentatives de plus en plus désespérées d'un shérif sur le départ délaissé par les citoyens de sa ville.

Globalement, c'est juste un enchaînement de scènes où un gars va demander de l'aide et se prend des vents voire des sermons. C'est limite un anti-western.

En un mot, je ne m'attendais pas du tout à une déconstruction du genre, tant dans la forme narrative donc que dans le fond, fortement politique, où les gens ne choisissent plus de se mobiliser contre les bandits mais souhaitent même son retour, notamment parce qu'il était "bon pour le business". Même les plus justes sont gagnés par un réalisme pragmatique ou désabusés par leur propre passé dans cette fonction vertueuse quand ils n'ont pas simplement les dents longues et moyennent leur participation.

Ça m'a un peu rappelé Stagecoach dans sa capacité à réduire le genre à quelques codes et apparats pour mieux en explorer le sens, en plus épuré encore ici, jusque dans l'utilisation du 1.33 remarquablement composé et du N&B (alors que la couleur et le format large se démocratisaient déjà) qui accentuent à la fois cette relative austérité (même si le découpage se fait parfois plus moderne, comme lors de cette baston avec de brefs inserts de gros plans sur les visages), ce dépouillement de l'action. Une ville, que dis-je, une rue, plusieurs guichets vers lesquels se tourner et la population terriblement humaine et terriblement décevante qui répond, une horloge qui ne cesse de tiquer, les trois hommes de main qui attendent Godot...et ces personnages féminins qui finissent par subvertir leurs archétypes.

Non, c'est vraiment surprenant. Sans doute un peu limité par son concept mais très pertinent.

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un grand film. Cooper et Kelly, cela le fait déjà. et tu rajoutes des seconds rôles comme Lee Van Ceef ou Lloyd Bridges.

Je crois qu'un remake est en projet. cela fait peur. Après j'aime bien aussi le film de SF Outland qui s 'inspire beaucoup de la trame de High NOOn.

J'avais été déçu par Outland.
Mais un remake similaire, transposant l'histoire dans un autre genre, je dis pas non.

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Je ne connaissais rien du film avant de le lancer à part son titre français culte (mais qui finalement n'a peu de rapport avec le film), sa courte durée jouait clairement pour lui. Beaucoup aimé le concept d'un western en temps réel qui repoussait sans cesse son climax en faisant monter un suspens de plus en plus désespérant à travers un personnage principal étrangement passif qui semble porter sur son visage une défaite annoncée avec un questionnement moral assez passionnant sur la volonté de faire le bien (rester, mettre hors d'état de nuire les bandits et protéger la ville) et celle de fuir. Les personnages féminins sont étonnemment plus subtils que ce à quoi je m'attendais, surtout le beau personnage de Katy Jurado. Et Grace Kelly est sublime. Beaucoup aimé la sécheresse de la fin, cette scène d'action promise depuis plus d'une heure qui arrive sans fioritures, sans esbrouffe. Et les derniers plans muets sont suffisants et visuellement très forts (toute la ville qui se réunit autour du "héros", lui qui récupère sa femme, monte sur la diligence est s'en va, the end, parfait).

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CroqAnimement votre