Forum de FilmDeCulte

aka Tant qu'il y aura des hommes



À Hawaï, en 1941, un soldat est cruellement puni pour avoir refusé de boxer dans l'équipe de son régiment, tandis que la femme de son capitaine et son adjoint tombent amoureux.

En lançant le film, dont je ne savais rien, ce n'était que pour rattraper l'un des quelques Zinneman cotés, après avoir découvert et apprécié Le Train sifflera trois fois, j'ignorais que cette chronique dramatique de la vie de soldats sur une base hawaïenne juste avant Pearl Harbor avait reçu treize nominations aux Oscars et huit statuettes!

C'est adapté d'un roman du même auteur que La Ligne rouge et bien que les approches de Zinneman et de Malick soient radicalement différentes dans le ton, on retrouve cette même peinture chorale de l'armée, naviguant d'un personnage à un autre, troquant le théâtre (et donc la critique) de la guerre pour le corps militaire hors conflit, à domicile, avec un même regard sans oeillères sur ses dérives.

Cela permet à Zinneman de traiter une nouvelle fois après son western de la notion d'intégrité de l'individu face à une communauté qui n'agit que dans son propre intérêt en choisissant encore un décor symbolique de son pays et d'une certaine idée de la masculinité (lol d'ailleurs pour le titre français). L'écriture a l'intelligence de montrer des personnages certes victimes (à divers degrés) de leur engagement mais tout de même matrixés, offrant un regard plus complexe. Cela étant dit, c'est aussi ce qui rend difficile une réelle empathie pour eux (même si Lancaster, Clift et Sinatra sont excellents), surtout que certaines trames sont moins bien services que d'autres (la romance entre Warden et Karen se passe surtout hors champ donc j'ai du mal à ressentir leur passion et donc être triste pour eux).

Je dois avouer également avoir été beaucoup moins impressionné par la mise en scène ici que pour le précédent.

Mais j'ai tout de même prévu de voir Un homme pour l'éternité et Chacal.

_________________