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aka Un homme pour l'éternité



Thomas More s'oppose à Henry VIII, qui veut divorcer de Catherine d'Aragon pour épouser sa maîtresse Anne de Boleyn. Quand le cardinal Wolsey, puis son terrible ministre, Cromwell, lui demandent d'intervenir auprès du Pape pour faire annuler le premier mariage, Thomas More refuse, à son plus grand péril.

Dites-moi, mes frères en Muybridge, vous captez cette sensation indescriptible que l'on ressent parfois dès les premières secondes d'un film, par le choix des plans, de la musique, et que viennent confirmer les premières scènes, qu'un film vous a, que vous êtes en train d'accrocher, sans même vous en rendre compte mais dès que votre esprit s'égare un instant à y songer, vous le savez, et sans que ce soit physiquement littéral, c'est comme si votre cœur se mettait soudain à battre plus fort, en rythme avec le film, et que vous ne craignez qu'une chose que vous n'osez même pas verbaliser, que vous bannissez dans un recoin de votre cerveau, c'est que le film puisse soudain trébucher et perdre cette qualité indicible, trancher ce lien tacite qui vous unit à lui comme par magie?

Ça m'a fait ça dès le générique d'Un homme pour l'éternité, dès ces quelques gros plans et cette missive que l'on envoie et qui va voyager, au son de la partition solennelle et menaçante de Georges Delerue. Un nouveau Zinneman, que j'ai découvert ensuite être lui aussi multi-Oscarisé, et que j'avais sélectionné en l'occurrence car il apparaissait à la fois sur la liste de l'American Film Institue et de l'American Bar Association comme l'un des meilleurs films de procès. Mais cette fois, bien que la partie accusation/interrogatoire/emprisonnement/procès n'arrive qu'après plus d'une heure de film (sur deux), peu m'importait tant le récit m'avait gagné depuis longtemps.

Et je ne saurais presque dire pourquoi. Sur le papier, les histoires de la cour, des mariages et des doctrines religieuses en vigueur devraient me laisser plutôt froid mais c'est encore une fois le parcours d'un homme isolé par son intégrité au sein d'une communauté prête à la condamner précisément pour ça. Point de cowboys ni de soldats cette fois-ci, Zinneman remonte droit à la source, pourrait-on dire, tant le décorum de l'Angleterre du Roi Henry VIII, tout en épaulettes qui mettent à l'amende celles de Working Girl, sied plus que jamais à la dramatisation de sa thématique de prédilection, véhiculée notamment par les délicieux dialogues déclamés par Paul Scofield, incroyable en incorruptible homme de foi et surtout de loi. Un personnage fascinant si droit et honnête qu'il en paraît arrogant. Mais de plus en plus humain (comme celui de Rich, à l'opposé), même dans sa ténacité.

Je comprends les éloges des deux organismes susmentionnés tant le scénario, adapté de sa propre pièce par Robert Bolt, n'épate pas par des rouages de mécanique procédurière mais par la force des mots, ceux que l'on dit donc mais aussi ceux que l'on ne dit pas, ceux derrière lesquels on se cache pour dire sans rien dire, ceux qui nous protègent de la diffamation, du parjure et de l'auto-incrimination. A titre personnel, j'ai toujours été ambivalent face à ce type de valeur morale et d'absolutisme. D'un point de vue idéologique, que ce soit face à La Chasse aux sorcières ou Silence, l'idée de préférer la mort à la trahison de sa conscience est belle comme idéal mais je ne sais pas si je pourrais la tenir. Ni même la cautionner. Mais ça fait du putain de drama. Et Zinneman mine ce drama tant qu'il peut par son blocking simple mais puissant. Son découpage ici, son rythme, c'est vraiment la force tranquille.

Mortel.

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Je ne connais pas. Watchlist.

Ce qui est beau c'est que je watchliste direct rien qu'avec ton 1er paragraphe

J'espère que ça vous parlera autant qu'à moi.

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Pareil, lu le premier paragraphe et pas lu le reste pour le découvrir par moi même.

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Oui super ce paragraphe.

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CroqAnimement votre

Ouais j'ai vécu ça avec Ran récemment, happé par le film dès le premier plan

Sur un tout autre registre, j'ai eu ça avec Moonstruck récemment. Je pense que je suis indulgent avec le film, mais tout dedans me parle.

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Meilleure sensation, l’impression d’être synchro avec le film, et la crainte de chaque instant de tomber de cette ligne de crête. Et donc film nº5 du "Quiz de printemps".

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

C'est plausible !

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

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