Forum de FilmDeCulte

Pas son meilleur mais j'ai quand même adoré. On retrouve ce cinéma un peu flottant, très dans la chronique lâche où les scènes s'enchaînent sans véritable liens narratifs, sans que les relations entre les persos soient véritablement claires. Il n'y a pas vraiment d'ancrage dans la réalité, les persos ne semblent pas travailler (on comprend vaguement à la fin que Depardieu est archéologue ou historien c'est pas du tout clair) tout en évoluant dans un milieu très bourgeois. Les persos sont en vacances en un claquement de doigts (tout la passage bizarre à Haïti où tu comprends pas trop si ils sont en vacances ou si ils sont partis s'installer là-bas), il y a des scènes où tu ne comprends même pas ce que font les persos font là (une scène de convention professionnelle).

Mais une fois que tu acceptes tout ça, tu te laisses porter par la manière qu'à Pialat de dessiner ces relations conflictuelles, que ce soit celle d'un père vers son fils ou une relation de couple. Plus que jamais on sent que l'écriture est très flottante avec énormément d'improvisations et dans ce jeu là il faut bien dire que Depardieu est extraordinaire. On a l'impression qu'il joue pas, qu'il est juste là mais pourtant il est à la fois insupportable et bouleversant, avec ce physique lourd surtout dans cette époque où il était en pleine "transition" entre le Depardieu encore relativement mince et l'obésité qui le guette (il y a d'ailleurs un dialogue qui le dit, il est "lourd à déplacer"). Et ça fonctionne très bien, avec ce sentiment de relations sans cesse vouées à l'échec mais où on arrive pas à se détacher pleinement.

Le passage avec le père de Depardieu (qui donne son titre au film) est magnifique, il y a une poignée de scènes géniales (Depardieu qui débarque en pleine nuit avec un camion pour son gamin) et en parlant de l'enfant il y a un vrai regard sur le fils de Pialat (ce qu'on a pu lui reprocher), mais il est génial, totalement spontané, dans un âge totalement innocent où la parole est d'une fraîcheur permanente. Rocheteau en second rôle c'était quand même osé et étonnement il est plutôt bon dans l'espèce de contrepoint total à Depardieu.

Mais j'aime ce cinéma âpre, ce cinéma sans concessions, sans construction, juste des moments épars, des moments de vie flottants qui dessinent malgré tout quelque chose de plus grand (ce personnage de Depardieu, alter ego de Pialat entre pervers narcissique et puérilité enfantine). Géraldine Pailhas est très émouvante. Bref, c'est quand même pas son meilleur film mais ça reste un très beau film. Quelle dommage qu'il n'ait plus tourné après.

Quand tu lis quels ont été ses derniers projets c'est rageant (Céline ou Houellebecq par Pialat, j'aurais tout donné pour voir ça) :

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CroqAnimement votre

Je me souviens bien de la sortie du film, même si je ne l'avais pas vu à l'époque: déjà c'était un mardi, truc inhabituel (cf. l'affiche ci-dessus). C'est via ce film que j'ai appris l'existence de Géraldine Pailhas, qui semblait sortir de nulle part. Je me souviens du mini-évènement qu'était la présence au casting de Rocheteau, mec que je ne connaissais pas. Et je me rappelle qu'on accusait Pialat de s'être radouci, que filmer son propre fils avec son camion ça montrait qu'il avait perdu son mordant. Encore une de ces nombreuses polémique "Pialat vs. le reste du monde" dont je ne comprend toujours pas les ressorts (comme le fameux poing levé de Cannes: contre qui ? Pourquoi ? etc.).

J'ai finalement découvert le film en 2000 et j'en garde un bon souvenir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Je me faisais la réflexion hier soir mais Pialat c'est un peu comme Kechiche aujourd'hui, le côté auteur totalement autiste dqui fait ses films dans son coin qui ne fait que ce qu'il veut et qui est finalement assez loin de l'industrie.

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CroqAnimement votre

Je ne suis pas certain quand même. Stars dans tous ses films, grosse production parfois très attendue (Police), césars, festivals de Cannes ,reconnaissance unanimes et succès publics (sauf pour Le Garçu et La Gueule ouverte)... Kechiche aussi est célébré aux César mais il me semble plus "dans son coin" que Pialat. La biographie de Pialat était assez intéressante à ce niveau : totalement parano, il ne retenait que les points négatifs alors que tout le monde l'adorait, ne se focalisait que sur quelques sifflets à Cannes alors que la Palme lui était remise à l'unanimité.
Celle qui est à fond Pialat, n'empêche, c'est Maïwenn. Sauf qu'elle n'en conserve que les contours.

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

Y avait déjà un topic de Cosmo :

http://forum.plan-sequence.com/garcu-maurice-pialat-1995-t3928.html

Trop envie de le revoir !

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I think we're gonna need a helmet.

Hey, je disais des trucs intéressants, à l'époque !
Allez, je jure ici solennellement de rédiger une ultime critique, sur ton film !

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Ah merde si un modo peut déplacer les deux premiers messages du topic dans celui de Cosmo.



Oui tu as sans doute raison, c'est vrai qu'il avait l'air d'avoir une personnalité hyper difficile.

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CroqAnimement votre