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MessagePosté: 24 Juil 2006, 14:56 
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jiko a écrit:
J'aimerai bien savoir en quoi il se détache de la nouvelle vague puisque je n'ai toujours pas bien compris l'unité de la nouvelle vague esthétiquement. Godard, truffault, Rivette, Rohmer, tout ça me parait bien différent et chacun me semble très singulier.


L'unité de la nouvelle vague... Elle est surtout économique. Pas d'argent, donc on tourne avec ce qu'on a : les rues de Paris, la lumière naturelle, des caméras légères, et des acteurs amateurs ou presque. Lelouch disait que "La Nouvelle vague, c'est une révolution de chefs op". Ce n'est pas tout à fait faux.

Cela dit, leurs premiers films se ressemblent : Les 400 coups, Le Signe du lion, Les Cousins, A bout de souffle...

Mais bon, la Nouvelle Vague, Godard, Chabrol ou Rohmer sont les premiers à en rire. A l'origine, le terme ne s'appliquait même pas au cinéma, mais à toute la nouvelle génération artistique, politique, etc.

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MessagePosté: 24 Juil 2006, 14:58 
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Non non, les premiers Godard vont biens plus loin que les 400 coups. ON nique la narration classique, on nique le montage, on nique le son, et dès le ceuxième film on se fait interdire par la censure.

C'est pas Truffault qui aurait fait un film sur la guerre d'Algérie.


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MessagePosté: 24 Juil 2006, 15:00 
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jiko a écrit:
Non non, les premiers Godard vont biens plus loin que les 400 coups. ON nique la narration classique, on nique le montage, on nique le son, et dès le ceuxième film on se fait interdire par la censure.

C'est pas Truffault qui aurait fait un film sur la guerre d'Algérie.


Non mais là je répond à ton message précédent, j'suis pas allé assez vite.


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MessagePosté: 24 Juil 2006, 19:44 
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jiko a écrit:
Non non, les premiers Godard vont biens plus loin que les 400 coups. ON nique la narration classique, on nique le montage, on nique le son, et dès le ceuxième film on se fait interdire par la censure.

C'est pas Truffault qui aurait fait un film sur la guerre d'Algérie.


V'la le film, aussi!...


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MessagePosté: 25 Juil 2006, 10:59 
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jiko a écrit:
Non non, les premiers Godard vont biens plus loin que les 400 coups. ON nique la narration classique, on nique le montage, on nique le son, et dès le ceuxième film on se fait interdire par la censure.

C'est pas Truffault qui aurait fait un film sur la guerre d'Algérie.


Ca, c'est ce qui est communément admis aujourd'hui chez ceux qui ne retiennent de ces deux auteurs que le dessus, le "visuel". Truffaut "nique" tout autant la narration classique dans ses 400 Coups. Ce qu'il y a dans A bout de souffle (que j'adore, hein, là n'est pas la question) était déjà dans Les 400 coups ou dans les films de Jean Rouch.

En fait, on a un peu trop l'image du Godard "qui nique la narration classique" et celui du Truffaut qui nique rien du tout. Alors que les deux se valent. Tirez sur le pianniste, c'est d'une liberté et d'une inventivité qui équivalent largement aux films de Godard. Il se trouve juste que l'inventivité chez Truffaut passe par autre chose que des voix off, des cartons, ou des jump cuts.


Et le fait que Godard soit plus impliqué politiquement que Truffaut (du moins dans ses films), ça ne le rend pas plus inventif.

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MessagePosté: 25 Juil 2006, 11:11 
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Non non, c'est pas complètement vrai. Bien sûr que Truffaut est inventif quand il fait les 400 coups, il y a une belle liberté de ton, d'accord d'accord. Mais quand Godard fait A bout de souffle, il ouvre des portes pour des dixaines de réalisateurs à venir.

Il y a un côté sanguin chez Godard, une belle vitalité qui fait que ses jump-cuts et compagnie c'est plus qu'une liberté de ton ou du visuel, c'est une prise de liberté avec tout ce qui s'est fait auparavant (bien sûr il vient pas de nulle part et on peut certainement trouver des precuseurs mais bon...). A ce moment là, Le cinéma de Godard est séminal, plus profondement que n'importe lequel des autres de la nouvelle vague.

C'est certainement des mots trop flous pour que ce soit clair mais pour moi Truffaut est un narrateur alors que Godard est un cinéaste.


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MessagePosté: 25 Juil 2006, 11:25 
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Citation:
Non non, c'est pas complètement vrai. Bien sûr que Truffaut est inventif quand il fait les 400 coups, il y a une belle liberté de ton, d'accord d'accord. Mais quand Godard fait A bout de souffle, il ouvre des portes pour des dixaines de réalisateurs à venir.


Et quand Trauffaut fait Les 400 coups, il ouvre les portes à personnes ?

Citation:
Il y a un côté sanguin chez Godard, une belle vitalité qui fait que ses jump-cuts et compagnie c'est plus qu'une liberté de ton ou du visuel, c'est une prise de liberté avec tout ce qui s'est fait auparavant (bien sûr il vient pas de nulle part et on peut certainement trouver des precuseurs mais bon...).


Je ne nie absolument pas les qualités du cinéma de Godard (il reste mon cinéaste préféré de cette période), mais ça n'en fait pas quelqu'un de plus inventif ou révolutionnaire. Revois les premiers Truffaut, revois un film comme A double tour (de Chabrol), revois Moi, un noir, ou encore Le Signe du lion de Rohmer, ou Les parapluies de Cherbourg un peu plus tard... On se rend compte que même si d'un premier abord, Godard reste plus inventif, les autres ne sont pas en reste, LOIN DE LA. (D'ailleurs, c'est exactement ce qui se passe encore aujourd'hui avec ses films. Ils paraissent opaques, incompréhensibles, inventifs. Ils le sont, mais pas tant que ça. Hélas pour moi, Eloge de l'amour, ça reste finalement assez classique.)

C'était pareil à l'époque, on se focalise sur trois jump cuts (certes magnifiques) pour déclarer que Godard va plus loin que les autres. Mais quand dans Tirez sur le pianiste, un gangster jure un truc sur la tête de sa mère, et que dans le plan suivant, tu vois une dame dans la rue tomber par terre, terrassée par la mort, quand même, personne n'a jamais fait ça auparavant !!!! Ca parait plus classique que chez Godard, mais tu te rends pas compte la liberté qu'il y a dans ce simple enchainement de plans qui rompt avec les 60 années de cinéma qui précèdent.

Par la suite, Truffaut est retourné vers un cinéma en apparence plus classique. Sa narration est plus classique (surtout dans des Nuit américaine ou des Derniers métro, par exemple). Mais le visuel, le montage, la lumière, etc. Tout est déjà chez Truffaut ou chez Chabrol... Ce qui, encore une fois, n'enlève rien au talent de Godard.

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MessagePosté: 25 Juil 2006, 11:45 
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Cosmo a écrit:
Je ne nie absolument pas les qualités du cinéma de Godard (il reste mon cinéaste préféré de cette période), mais ça n'en fait pas quelqu'un de plus inventif ou révolutionnaire. Revois les premiers Truffaut, revois un film comme A double tour (de Chabrol), revois Moi, un noir, ou encore Le Signe du lion de Rohmer, ou Les parapluies de Cherbourg un peu plus tard... On se rend compte que même si d'un premier abord, Godard reste plus inventif, les autres ne sont pas en reste, LOIN DE LA. (D'ailleurs, c'est exactement ce qui se passe encore aujourd'hui avec ses films. Ils paraissent opaques, incompréhensibles, inventifs. Ils le sont, mais pas tant que ça. Hélas pour moi, Eloge de l'amour, ça reste finalement assez classique.)

C'était pareil à l'époque, on se focalise sur trois jump cuts (certes magnifiques) pour déclarer que Godard va plus loin que les autres. Mais quand dans Tirez sur le pianiste, un gangster jure un truc sur la tête de sa mère, et que dans le plan suivant, tu vois une dame dans la rue tomber par terre, terrassée par la mort, quand même, personne n'a jamais fait ça auparavant !!!! Ca parait plus classique que chez Godard, mais tu te rends pas compte la liberté qu'il y a dans ce simple enchainement de plans qui rompt avec les 60 années de cinéma qui précèdent.

Par la suite, Truffaut est retourné vers un cinéma en apparence plus classique. Sa narration est plus classique (surtout dans des Nuit américaine ou des Derniers métro, par exemple). Mais le visuel, le montage, la lumière, etc. Tout est déjà chez Truffaut ou chez Chabrol... Ce qui, encore une fois, n'enlève rien au talent de Godard.


Bon, en fait je crois qu'on n'est pas vraiment en désaccord...
Oui, Truffaut c'est beau, Tirez sur le pianiste et les Doisnels sont des films qui me sont chers, et Chabrol, Rohmer, Rivette ont fait des choses éblouissantes (pour certains ça continue) et tous ont énormément inventé.
Et c'est vrai que l'héritage de Truffaut est plus évident aujourd'hui, personne n'a vraiment pris "la suite" de Godard et il est plutôt isolé.

La petite discorde entre nous, c'est qu'il me semble que Godard est allez plus loin poétiquement et formellement que les autres. J'ai le sentiment que des films comme vivre sa vie, Week end, Le Mépris, ou une femme est une femme ont une beauté complètement folle alors que chez Truffaut c'est un peu plus sage quand même.
Et toute sa période Dziga Vertov reste assez ahurissante, avec un engagement formel et politique très rare dans le cinéma français (Marker, Rouch, Resnais un peu et c'est tout).
Pour moi, tout ça est d'un calibre supérieur.

Aujourd'hui, les films de Godard sont bien différent, peut être plus classique (Eloge de l'amour est très beau je trouve) mais c'est peut être un autre débat.

Disons qu'on est quand même plutôt d'accord mais qu'on n'accorde pas la même importance à ces fameux jump-cut (pour simplifier hein ? Parce que c'est pas que ça quand même).


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MessagePosté: 25 Juil 2006, 12:17 
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jiko a écrit:
La petite discorde entre nous, c'est qu'il me semble que Godard est allez plus loin poétiquement et formellement que les autres. J'ai le sentiment que des films comme vivre sa vie, Week end, Le Mépris, ou une femme est une femme ont une beauté complètement folle alors que chez Truffaut c'est un peu plus sage quand même.
Et toute sa période Dziga Vertov reste assez ahurissante, avec un engagement formel et politique très rare dans le cinéma français (Marker, Rouch, Resnais un peu et c'est tout).


ça me parait évident aussi mais je ne comprend pas bien ce besoin de prendre parti pour l'un ou l'autre cinéaste...


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MessagePosté: 25 Juil 2006, 12:52 
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C'est quand même toute l'histoire de la cinéphilie de prendre parti pour ses chouchoux au détriment d'autres réalisateurs.

Et c'est aussi une manière de défendre une idée du cinéma.


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MessagePosté: 26 Juil 2006, 07:24 
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Jack Griffin a écrit:
jiko a écrit:
La petite discorde entre nous, c'est qu'il me semble que Godard est allez plus loin poétiquement et formellement que les autres. J'ai le sentiment que des films comme vivre sa vie, Week end, Le Mépris, ou une femme est une femme ont une beauté complètement folle alors que chez Truffaut c'est un peu plus sage quand même.
Et toute sa période Dziga Vertov reste assez ahurissante, avec un engagement formel et politique très rare dans le cinéma français (Marker, Rouch, Resnais un peu et c'est tout).


ça me parait évident aussi mais je ne comprend pas bien ce besoin de prendre parti pour l'un ou l'autre cinéaste...


Pour moi, il ne s'agit pas de prendre partie du tout (pour ma part, je préfère Godard). C'est juste que selon moi, Truffaut innove autant, dans ses premiers films (c'est pourquoi je ne parle pas de la période Dziga, durant laquelle effectivement Godard laisse tout le monde sur place). Bon, après, ça reste un désaccord léger :)

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MessagePosté: 31 Mai 2010, 10:06 
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J'ai découvert ce film hier, j'ai pleuré à chaudes larmes pendant les trois quarts du film, chose qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps.
Quelle force, quelle violence ... et quelle humanité, surtout. Les deux petits vieux m'ont fendu le coeur, et pas forcément lors des scènes les plus tragiques, plus lors des scènes quotidiennes et banales.
Et puis j'avoue aussi que cette campagne et ses habitants m'ont rappelé mes séjours chez mes grands-parents lorsque j'étais enfant (même s'il y a plus de 20 ans de différence), ce qui a rendu le film plus fort encore.
J'ai eu le sentiment de voir un film vrai, qui ne verse pas pour autant dans ce naturalisme laid et vulgaire qui pollue trop souvent nos écrans aujourd'hui. C'est avant tout du vrai cinéma, qui touche en plein coeur mais qui régale également les yeux et les oreilles.
Un 6/6 évident.


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