Forum de FilmDeCulte

Vu sur Twitter que si (après atermoiements suite à l'article de Macheret dans Le Monde), il devrait sortir dans la foulée de la rétro Reichardt à Pompidou.

Ah ! Mais ça va être tellement tard.

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CroqAnimement votre

J'essaie de retrouver le Tweet en question mais je n'arrive pas à remettre la main dessus. D'ici à ce que j'ai encore vu ça en rêve...

Il est diffusé sur Amazon prime US je crois

Qui a évidemment déjà été reportée, espérons que ce sera avant la fermeture pour travaux de 2023 à 2027.

Ce sera donc Mubi en France.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Pas de sortie en salle française du coup ?

ok donc ce sera téléchargement

Ca ne devrait plus tarder, s'il est déjà en torrent. Comme Nomadland et autres

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Que lire cet hiver ?
Bien sûr, nous eûmes des orages, 168 pages, 14.00€ (Commander)
La Vie brève de Jan Palach, 192 pages, 16.50€ (Commander)

T'es plus abonné à Mubi?

Si c'est pour que ça arrive chez Mubi dans deux mois... si c'est deux semaines j'attends.

Il faut leur laisser le temps de faire le DOUBLAGE FRANCAIS.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Le film est dispo en torrent depuis super longtemps.
Sinon apparemment c'est pas mort pour une sortie salles en France :
https://twitter.com/AlexisMas1/status/1 ... 97226?s=19

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CroqAnimement votre

allez Condor !

Lorsque Jean Labadie trolle les pirates sur Twitter, y a toujours un débile pour dire "Je télécharge un film, et s'il me plaît je retourne le voir en salles". Mais on sait que c'est toujours du mytho...

... jusqu'à aujourd'hui.

Charmé par le film il y a six mois, j'ai sauté sur l'occasion de le redécouvrir au Grand Action hier (salle blindée). Et c'était un enchantement. Délicat, pudique, bouleversant dès cette intro contemporaine, sublime dès la main de Cookie qui ramasse les champignons et remet le lézard sur le dos... J'aurais tellement à dire sur le film que je vais devoir faire des tirets:

- Mise en scène toujours juste, tenue et mesurée, mais jamais poseuse dans l'évitement ou dans une rigueur trop artificielle.
- Ce duo de personnages principaux. Otis "Cookie" Figowitz et King-Lu (ces noms !): Cookie toujours un peu à côté, dans son propre monde, et qui s'ouvre plus facilement à la vache qu'aux humains ; King-Lu en capitaliste en herbe toujours à échafauder ses plans improbables pour choper sa part du gâteau ou délivrer ses aphorismes. Et en même temps cette amitié qui se créé dans le silence: King-Lu qui propose à Cookie de se mettre à l'aise et celui-ci qui naturellement commence à balayer la hutte et nettoyer les tapis, immédiatement synchrone avec King-Lu qui coupe le bois. La création d'une amitié et d'un home en direct.
- Ce refus du conflit facile: pas de moment gratuit où ils se brouillent ou arrêtent de se parler. Et ce déjouage des attentes: Cookie qui se retrouve avec un bébé sur les bras (image géniale d'ailleurs de ce golgoth qui se pointe au saloon avec un bébé), mais le bébé ne devient pas un fardeau ni un fil narratif, il ne fait que passer. (mignon moment où Cookie le calme en faisant un chant d'oiseau)
- Cette vision du passé furieusement réaliste et authentique, avec cette mosaïque d'accents, de visages, ce melting pot qui n'existe pas encore, tous ces rebuts de l'humanité qui se retrouvent à Fort Tillicum, que tu t'attend être une forteresse style Alamo mais qui est en fait un terrain vague avec deux cahutes et trois planches de bois.

C'est là que le film est le plus fort: dans son proto-westernisme poussé à l'extrême limite. On peut pas faire plus west (l'Oregon) et c'est quasiment impossible de faire plus tôt (les années 1830 ?). Le film capte le "rêve" américain dans ce qu'il a de plus séminal. Incroyable premier plan sur le cargo d'aujourd'hui qui préfigure la barge qui transportera la première vache: tout début du commerce dans ce petit coin du monde "où l'Histoire n'est pas encore arrivée" (cette réplique !) Et cette vache, annonciatrice des milliers d'autres qui seront bientôt là et vont changer la face de l'ouest, Cookie et King-Lu étant des ur-cowboys. Moment superbe vers la fin où on voit que la vache, jadis attachée à un arbre, est déjà derrière un tout petit enclos.
Et nos deux héros qui vont s'improviser commerçants, faisant des biscuits que Cookie sait qu'ils marcheront car les gens aiment le sucré... En fait ce film c'est MEEK'S CUTOFF meets LE FONDATEUR. Toute l'Amérique, dans sa croyance et ses désillusions, est déjà là dans cette micro-aventure et cette belle amitié.

Et puis je passe sur tous les autres détails: ce capitaine de la Navy qui raconte comment il a maté la mutinerie ; le chef indien qui est chez le Factor Chief on sait pas pourquoi ; et puis dès que les autres partent en balade la femme indienne qui va se poser avec l'interprète anglais-indien et qui se mettent à tchatcher: petit aperçu sur ce qui se passe quand le maître de maison n'est pas là.

Bref, film superbe, à la fois totalement humble et en même temps tellement riche, plein d'espaces en creux à remplir.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste