Forum de FilmDeCulte

Josh travaille dans une ferme biologique en Oregon. Au contact des activistes qu'il fréquente, ses convictions écologiques se radicalisent. Déterminé à agir, il s'associe à Dena, une jeune militante, et à Harmon, un homme au passé trouble. Ensemble, ils décident d'exécuter l'opération la plus spectaculaire de leur vie...[Allociné]

Kelly Reichardt continue d'explorer curieusement tout les résidus contemporains de la culture transcendantaliste américaine avec ce film, qui apparait à première vue particulièrement dur et un peu caricatural aussi avec les communautés et militants écolos (ferme bio avec yourtes équipés en imac, spa new ages, débats après doc de propagandes ridicules, discours semi-parodiques). C'est dommageable, car trop signifiant, là où les personnages encore une fois restent opaques, même s'ils se basent à priori sur des marginaux paumés classiques : l'autiste social, le teubé des bois manipulateur, la fille de riche un peu rebelle... Reichardt joue encore à rendre caduque toute extériorisation psychologiques, il faut accepter de suivre des individus dont on n'aura aucune vraie signification de leurs motivations profondes, de leurs relations. Reste des combats pour l'authentiques qui apparaissent particulièrement artificiels, ne serait-ce que confronté au simple décor qui s'impose crânement de lui-même plus que tout les discours dont se revendique les égos de chacun.

On retrouve bien le talent de la réalisatrice pour l'ambient et le hors champs, qui parait toujours un peu trop planer prudemment cependant... et ici on a longtemps le sentiment de suivre un énième suspens à base de culpabilité soudaine juste exécuté à plat et en virtuose. Jusqu'à une dernière partie qui insidieusement propose une expression des pulsions et peurs assez belle et subtile je trouve, donnant à voir les personnages sous un second jour sans expliquer ou asséner non plus là encore. Il se laisse deveiner une violence cottoneuse et eruptive plus forte et "naturelle" que le spectaculaire des discours et des actes... Eisenberg et Fanning sont assez captivant et touchant dans cette dernière demi-heure. L'ultime scène, est peut-être l'une des plus efficace vu récemment niveau dérèglement de l'ordinaire.

Je trouve au contraire le troisième acte plutôt ridicule et très classique, comme si elle ne savait pas finir.

C'est le côté thriller peut-être qui accentue la déception, car tous ses films se terminent par une mise en suspens, sans réel point final (et dans le genre c'est moins appuyé que dans le précédent je trouve)

Je trouve justement qu'elle ne sait pas finir ses films (c'est pas grave, elle a d'autres qualités)

J'ai tout simplement trouvé ça extraordinaire, et ça doit être parce que vous connaissiez son style par d'autres films que vous ne mentionnez pas ce qui m'a le plus frappé: la puissance plastique du film. On a là un regard incroyablement singulier, personnel, sur non pas quelques thèmes, quelques figures, quelques scènes, mais sur le monde en général. Les mots me manquent pour l'instant pour expliciter le génie du film mais énormément de plans, de raccords (quelle satisfaction quand j'ai vu au générique qu'elle avait monté son film elle-même) m'ont mis les larmes aux yeux tellement ils étaient beaux et surprenants. C'en était à un point tel qu'au milieu du film, au moment où ils prennent le bateau et remontent la rivière, j'étais surexcité, limite dépassé et suffoqué par tant d'intensité et de maîtrise tout à la fois, souhaitant presque que le film se termine pour que je reprenne mon souffle et que je puisse en parler à quelqu'un. Il faut dire que malgré le peu d'action, la tension instaurée lentement et l'atmosphère doucement menaçante ont joué pour beaucoup dans cette sensation d'étouffement, d'engourdissement, de choc permanent. Pour moi, on tient là un film qui s'élève au-dessus de la mélée comme j'ai rarement vu ces dernières années - comme j'ai rarement vu tout court. Je suis abasourdi.

Eeeeh ben

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Allez, Art Core maintenant

Dis donc...

Bon bah je vais peut-être y aller finalement. Et gueuler sur Baptiste en rentrant.

Ouais la bande-annonce est ce qu'il y a de moins tentant au monde (en plus de raconter vraisemblablement tout le film).

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Le film a bien quelque chose d'atmosphérique mais Baptiste devait être en transe.


Au contraire, elle est trompeuse car elle ne dit pas ce qu'est le film, si ce n'est en accentuant vachement son côté thriller.

La bande-annonce je l'ai trouvée très bonne et plutôt fidèle, on voit quand même que c'est un film d'atmosphère et pas d'action.

Le film, c'est plutôt ça : http://vimeo.com/73583603 A comparer avec la bande-annonce. Et en même temps pas vraiment car c'est un des deux ou trois moments où elle a la main un peu lourde.

Oui Baptiste je suis content pour toi mais c'est plutôt ton message qui me laisse abasourdi.
Personnellement j'aime beaucoup Kelly Reichardt c'est quelqu'un qui a un talent fou et entre le très sensible et minimaliste Wendy & Lucy et le quasi expérimental La Dernière Piste (que j'avais moyennement aimé à la sortie mais qui paradoxalement m'a pas mal marqué) elle a montré une maturité et un talent impressionnant.
Là j'ai rien retrouvé de tout ça. Pour être très trivial je trouve le film chiant et froid comme la mort. Je comprends absolument pas son projet. Elle traite d'un sujet, elle ne le choisit pas par hasard (l'écologie et plus particulièrement l'activisme écologique) et pourtant elle est incapable d'en dire quoi que ce soit. On sent qu'elle n'a pas su choisir entre un propos politique voire militant (qui aurait parfaitement pu s'exprimer dans sa mise en scène) et une étude de caractère. Car c'est là aussi que le film échoue dans le description de ses personnages et en particulier de son personnage principal. En choisissant de le rendre le plus inexpressif possible (le non jeu de Jesse Eisenberg m'a beaucoup dérangé, je réalise que c'est un acteur que je n'aime absolument pas à part dans The Social Network où finalement ce qui me dérange chez lui fait le sel du perso de Zuckerberg) elle le condamne à n'être qu'une marionnette. Elle décide de ne pas lui octroyer de personnalité, de singularité. Du coup son parcours (en plus d'être prévisible) ne me touche pas, je ne le comprends pas. Les quelques miettes lancées ça et là
paraissent artificielles.

J'ai l'impression qu'il y a deux films en un. Un premier film avec un sujet traité sur le mode procédurier et concret (comment organiser aujourd'hui une action militante), pas inintéressant mais relativement banal. Et un deuxième film sur le parcours d'un militant écolo qui perd les pédales. Partie presque totalement ratée pour moi. Après j'aime beaucoup les deux dernières scènes. L'espèce d'errance sur le parking et la scène dans le magasin où il y a comme une tension, un trouble un peu soudain.

Ça reste une belle déception pour ma part. Du mal à comprendre comment on peut faire une film aussi émouvant que Wendy & Lucy et un film aussi froid et sans âme que celui-ci.

2/6

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CroqAnimement votre

Ok donc ce sera sans moi.

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