Forum de FilmDeCulte

Bon, et bien ce sera numérique au mk2, puisque la salle pellicule que j'ai essayé (les 5 caumartins) a eu le bon goût de le recadrer en 1.66...

Le premier plan est très bien.

Ils prennent pas de cartes eux en plus?

Sisi. Con pour eux, j'irai plus... (j'avais le même type de problème une fois au St Lazare Pasquier avec caches mal mis et micros dans le plan tout du long...)

J'ai déjà été confronté au problème aussi. Vas-y pour essayer de profiter du film un tant soit peu dans de telles conditions. Parce que oui je suis resté jusqu'au bout.

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Arguing on the internet is like running in the Special Olympics. Even if you win, you're still retarded.

Et puis t'es toujours le seul teubé de la salle qui se lève pour aller signaler le problème et rater 2 minutes du film...

Qu'est-ce que je t'avais dit ?!


Quand tu n'es pas dans la salle, j'y vais.

Aparté : le Mk2 hautefeuille a été obligé de placarder un avis pour prévenir les gens que le film est au format carré, et qu'il est vraiment désolé.
Après discussion avec l'ouvreuse : les gens se plaignent du format, et continuent d'ailleurs régulièrement à le faire malgré l'avis.
Public teubé.

Sinon, le film : prétention carte postalesque et chiantissime, convaincue qu'un scénario stéréotypé au ralenti et privé de sa fin donnerait un grand film indé. Confirmation que je me contrefous du cinéma désincarné de Reichardt. La fin gratuite et lâche a achevé de me dégoûter. Kelly, c'est fini.

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Grosse surprise de l'année. Je rejoins l'avis de Karloff donc je ne vais pas m'étendre.
Universalité de l'évocation, sens du cadre photographique, rythme parfaitement géré... j'ai eu l'impression de voir l'oeuvre d'un cinéaste qui se serait fait les dents sur quinze autres avant. Une force tranquille, sereine et sans "gras".

5,5/6

Rattrapage heureux de l'année.

Je suis à tâtons sur l'objectivité de mon propre avis. Déjà parce que j'ai l'impression d'adorer à la base le concept du film (la marche "minérale" comme dit plus haut, le huis-clos dans la grande étendue de vide, l'approche naturaliste des pionniers, mais aussi l'indien opaque et les légendes de bric et de broc qu'on fait survivre au coin du feu), d'avantage que le film lui-même qui finalement n'en déroule rien de surprenant, même s'il ne m'ennuie jamais. Tout juste ai-je été gêné par quelques scènes de nuit vraiment trop sombres (qui essaient de jouer d'une vraie pénombre mais qui ratent un peu à en sortir une atmosphère), mais c'est vraiment du détail.

La deuxième raison, c'est le 1.33



J'adore ce format plus que je ne saurais le dire, tout particulièrement dans son utilisation contemporaine. J'adore l'espace qu'il ouvre, l'air qu'il fait rentrer, la façon dont il inonde l'image de vide, la façon dont la lumière s'y retrouve renouvelée de ses utilisations habituelles... J'aime à la fois son abstraction constante et sa façon d'être fait pour filmer les femmes et les hommes, les corps entiers et debouts, le visage inséparable de sa poitrine qui respire. Et quand il est utilisé aussi bien qu'ici, c'est un grand kiff.


Alors forcément, une fois cela posé, je sais plus trop ce qui vient de mes goûts et ce qui vient du film lui-même... Je lui trouve une qualité dans l'ascèse : c'est un film contemplatif d'une façon complètement anti-romantique, terre-à-terre, ne chantant jamais l'étendue du paysage, mais néanmoins toujours plus apte à apprécier sa traversée que la dramaturgie minimale du scénario. A force, l'image de la caravane en marche devient sorte de matrice dans laquelle la cinéaste et les personnages reviennent se blottir régulièrement, rythme régulier de l'avancée et de la découverte du territoire. J'ai presque vécu le film comme une "berceuse" de ce point de vue-là : on se met rapidement nous aussi à attendre et imaginer ce que réserve le paysage derrière la prochaine colline. J'aime aussi beaucoup la façon dont Reichardt reste un peu pudique vis à vis de personnages pas vraiment entravés ou explorés : l'effleurement dont ils sont l'objet (quelques traits de caractères, quelques signes) ne sont pas là pour nous faire imaginer plus. Il y a une espèce de petite distance élégante que j'aime bien, et qui fait des merveilles je trouve sur les personnages de Williams et de l'enfant.

Comme quasi tout le monde sur ce topic, je trouve que Reichardt rate sa fin. Pas dans l'idée (sur le papier, je dirais hourra), mais formellement il y a comme un truc qui se clôt mal, ou pas assez, pas assez clairement en tout cas. Dans la série des carences, il y a également toujours un soupçon de pose plastique qui ère dans un coin : l'impression parfois d'être devant un beau produit HBO qui fait mine d'être plus mystérieux et opaque qu'il ne l'est réellement.

Je ne sais pas si je le reverrai, mais ça me laisse plein de jolis souvenirs, et j'ai -enfin !- de quoi remplir un peu mon top de fin d'année...

Tu vas donc kiffer The Artist...

Et Wuthering Heights d'Andrea Arnold l'an prochain.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est bien dit. Pareil, j'aime bien le film, beaucoup même par moments, mais y a toujours ce très leger background noise de prétention et de pose. La fin m'a achevé de ce point de vue là, c'est trop, trop cash.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste

Visuellement c'est d'autant plus splendide que le paysage n'a lui même rien d'exceptionnel. C'est la manière dont elle intercale les personnages dans le décor et le cadre qu'elle a définis qui rend le film fascinant.

Le fait que la fin soit pas totalement réussie ne me gène pas. Finir autrement revenait à faire un autre film, dramaturgiquement différent.

Après il y a deux trois maladresses



Mais sinon j'ai vraiment marché, c'est exactement un film pour moi