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Ce topic va finir Sang-tsu Soo.

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J'ai l'impression d'une filmographie où il n'y a pas vraiment de haut et de bas, où la progression est incertaine et dont l'appréciation (à partir du moment où on adhère à son cinéma) dépend d'éléments si infimes, si personnels et parfois si triviaux, comme si on se calait ou non sur son humeur, qu'on peine à distinguer les bons des grands. C'est un cinéma profondément marqué par l'arbitraire, je crois.

En tout cas voilà ce que j'en retiens:

Mes préférés:
Yourself and Yours, celui dont le système est le plus incarné (normal, le système est un personnage), le plus riche. Aussi son plus optimiste peut-être.
Grass, le plus théorique et formel et pourtant un de ceux qui me touchent le plus.
The Day He Arrives, longtemps été mon préféré, il faudrait que je le revois.

Le haut du panier:
Ha ha ha, le plus drôle et léger sans doute, j'avais été très charmé à l'époque.
Haewon et les hommes, un des plus beaux personnages féminins, avec une actrice qu'on a peu revu dans ses films d'ailleurs
Hotel by the River, sans doute influencé parce que c'était le premier film revu au cinéma après le premier confinement, tout ne fonctionne pas, mais il y a des choses superbes
Seule sur la plage la nuit, finalement assez peu de souvenirs, si ce n'est la lumineuse Kim Min-hee, mais j'en garde une belle impression.
Les Femmes de mes amis, le premier vu, j'en ai assez peu de souvenir, mais j'avais été charmé.

Le ventre mou:
Le Jour d'après, un peu moins aimable, y avait de belles choses aussi, mais j'en garde une impression mitigée
In Another Country, peu de souvenirs aussi, mais j'avais pas été totalement convaincu par l'incursion d'Isabelle Huppert dans son système.
Le Pouvoir de la province de Kangwon, assez déçu et aucun souvenir
Le Jour où le cochon est tombé dans le puits, le seul que je n'avais pas aimé à l'époque.

Ceux à revoir:
La Vierge mise à nu pour ses prétendants, le meilleur des trois premiers mais je ne m'en souviens guère
Conte de cinéma, souvenirs un peu trop vagues, liés aux conditions de visionnage, à revoir car c'est un de ses films majeurs.
Turning Gate, celui dont j'ai le moins de souvenirs, je ne saurais pas le positionner.

Il m'en manque quelques uns tout de même (dont Un jour avec, un jour sans, sorti une année de vache maigre pour moi), mais je trouve que la découverte au compte-goutte des sorties cinéma est la manière la plus agréable d'aborder son cinéma (comme revoir un vieil ami, de temps en temps).

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VADE RETRO - Une histoire du cinéma d'horreur

Vu Seule sur la plage la nuit hier et je m'aperçois que j'ai du mal à situer mes souvenirs par rapport aux titres de ses films. Or je commence à en avoir vu un certain nombre, même s'il m'en manque plein. Le meilleur remède, un top (je mets toute la filmo, pour les suivants):

1996 : Le Jour où le cochon est tombé dans le puits (돼지가 우물에 빠진 날)
1998 : Le Pouvoir de la province de Kangwon (강원도의 힘)
2000 : La Vierge mise à nu par ses prétendants (오! 수정)
2003 : Turning Gate (생활의 발견)

Pas vu tous ses premiers en fait. D'autant plus curieux de les découvrir que le cinéma d'HSS est traversé constamment de références et d'humeurs nostalgiques qui semblent alimentées par son début de filmo. Mais je ne serais pas étonné de voir que c'est un leurre et que ce cinéma est ainsi depuis le départ. Chaque film est englobé dans un univers HSS qui procède autant par non-dits, ellipses et hors-champs que par ce qui est réellement montré. C'est propice à l'imaginaire.

2003 : La femme est l'avenir de l'homme (여자는 남자의 미래다)
Celui-ci est assez acide, deux copains se disputent une femme dans une ambiance ouatée, ça part en sexe furtif, un vrai malaise se crée. J'y ai pas mal repensé.

2005 : Conte de cinéma (극장전)
L'un de ses meilleurs probablement, un très habile découpage en deux parties pour un film émouvant.

2007 : Woman on the Beach (해변의 여인)
2008 : Night and Day (밤과 낮)
2009 : Lost in the Mountains (어떤 방문: 첩첩산중) (court métrage)
2009 : Les Femmes de mes amis (잘 알지도 못하면서)

Pas vus tous ceux-là non plus.

2010 : Ha ha ha (하하하)
Mon premier je crois, j'avais trouvé ça rigolo mais aussi assez malaisant sur l'alcool, les personnages qui versent dans le sordide au fil de la soirée... J'avais été ébloui par l'usage du zoom dans la scène de la table avec vue sur la baie.

2010 : Oki's Movie (옥희의 영화) PV
2011 : Matins calmes à Séoul (북촌방향) PV
2011 : List (리스트, court métrage) PV

2012 : In Another Country (다른 나라에서)
Celui-là m'avait paru raté, Huppert n'avait pas un rôle très consistant à jouer et puis elle a beau être très polyvalente, dans l'univers d'HSS, y a un truc qui cloche...

2013 : Haewon et les hommes (누구의 딸도 아닌 해원)
2013 : Sunhi (우리 선희)
2014: Hill of Freedom (자유의 언덕)
2015 : Un jour avec, un jour sans (지금은맞고그때는틀리다)
2016 : Yourself and Yours (당신 자신과 당신의 것)
Pas vu tout ça

2017 : Seule sur la plage la nuit (밤의 해변에서 혼자)
Le film semble revenir de façon évidente sur les dégâts causés par sa relation avec l'actrice l'année précédente, mais on ne le comprend que dans la seconde partie. Film très sensible et d'une grande tristesse au final puisque sa protagoniste essaie de se convaincre qu'elle a mûri sans qu'une issue à ses problèmes se matérialise à l'écran. Le dernier plan est à ce titre cruel.

2017 : Le Jour d'après (그 후)
Un peu partagé sur celui-ci, on a affaire à un pauvre type lâche et mou dont on se demande comment il a pu séduire ces femmes, reléguées à des rôles de victimes geignardes. Mais il y a aussi de beaux moments.

2017 : La Caméra de Claire (클레어의 카메라)
Je me souvenais même pas qu'il avait fait un 2e film avec Huppert. C'est dire à quel point il m'a marqué

2018 : Grass (풀잎들) PV
2018 : Hotel by the River (강변호텔) PV

2020 : La Femme qui s'est enfuie (도망친 여자)
L'un de ses meilleurs, les visites aux vieux amis sont toujours un moyen fécond de brasser différents thèmes allant du temps qui passe aux choix existentiels divergents.


En conclusion, un cinéaste sur la réputation duquel j'étais d'abord un peu perplexe en voyant un ou deux films, mais qui est en train de s'imposer peu à peu chez moi, au gré de ses films tous un peu similaires mais très doux et dont la puissance se dévoile au fil du film mais aussi après. Je me surprends à repenser souvent à des scènes, des atmosphères, des images, du cinéma de HSS, et je trouve que c'est l'une des meilleures preuves de sa singularité. Mais en même temps, il y a toujours un flottement, une bouffonnerie et un côté "casual" dans ses films que je crois n'apprivoiser jamais.