A la réflexion on pourrait faire une série de votes à la Cooper avec pour chaque sélection un vote pour la palme d'or, scénario, mise en scène et acteurs (le grand prix et le prix du jury revenant aux films en seconde et troisième positions pour la palme d'or).
Bon après, les films cannois ça va pas intéresser tout le monde et je voudrais pas pourrir la vie du Cow-boy avec un fil qu'il devra sans arrêt marquer comme lu.
J'avoue bricolé ça l'an dernier, en d'autres lieux. Je m'étais amusé à remonter près de 15 ans en arrière, mais faudrait que je continue...
1999 (Jury présidé par David Cronenberg)
Palme d'Or Une Histoire vraie, parce qu'il me semble qu'il a été accueilli avec une légère condescendance alors qu'il s'agit d'un film absolument magnifique, portant pleinement la marque de son auteur. Mais récompenser Rosetta demeure un geste admirable.
Grand Prix du Jury Tout sur ma mère d'Almodovar. Parce que c'est un scandale que l'un des plus grands réalisateurs contemporains n'ait jamais eu la Palme, parce que c'est l'un de ses plus beaux films, parce que Pedro ne mérite pas la réputation de diva qu'on lui fait depuis des années. L'Humanité, dans le genre de proposition radicale, ça se pose là.
Prix de la Mise en scène Puisque j'ai mis le lauréat dans la case au-dessus, je vais dire Takeshi Kitano pour son charmant et buissonnier Eté de Kikujiro, qui représente une doxa assez accomplie de son art.
Prix d'interprétation masculine Richard Farnsworth, bouleversant chez Lynch.
Prix d'interprétation féminine Emilie Dequenne, je suis ok.
Prix du Jury Ghost Dog de Jim Jarmusch, ou la relecture du film noir au tamis du gangsta-rap zen.
La Purge Rien cette année-là...
2000 (Jury présidé par Luc Besson - what the fuck !?)
Palme d'Or In The Mood for Love, sublime rêverie vaporeuse et proustienne de WKW. Il me semble qu'il s'en aie fallu qu'à un fil, c'aurait été beau, parce que Dancer in the Dark, malgré ses qualités, reste un peu sur l'estomac.
Grand Prix du Jury Juste après, l'autre chef-d'oeuvre du Festival : Yi Yi, magnifique chronique impressionniste d'Edward Yang, qui a dû se contenter de la Mise en scène (il méritait au moins ça).
Prix de la Mise en scène James Gray, pour The Yards, où se déploie tout son art du plan composé, de la rythmique opératique, du clair-obscur somptueux. Dominik Moll aurait été bien aussi.
Prix d'interprétation masculine Heu... George Clooney pour le film des Coen ? J'aime beaucoup ce garçon, et sa performance clownesque est très drôle.
Prix d'interprétation féminine Björk, un peu trop évident mais elle a vraiment tout donné.
Prix du Jury Esther Kahn, très belle chronique, d'influence truffaldienne, d’un apprentissage à la vie de comédienne – et partant, à la vie tout court.
La Purge Kippour d'Amos Gitaï. Non pas que ce soit un mauvais film, mais les choix radicaux qu'il propose lui confèrent une sécheresse qui confine à l'aridité. Je me suis bien emmerdé, pour le dire autrement.
Note : Je n'ai pas vu Eurêka...
2001 (Jury présidé par Liv Ullmann)
Palme d'Or Je me souviens avoir vu La Chambre du Fils à sa sortie, le mercredi avant le palmarès. Je l'ai trouvé bouleversant, je me suis dit que la Palme était toute trouvée, incontournable. Evidemment, l'inégalable Mulholland Drive est entré très vite dans l'Histoire - et face à lui plus rien n'existe à mes yeux.
Grand Prix J'y relègue donc La Chambre du Fils. Quoique La Pianiste est le genre de film-choc assez terminal qui a bien sa place ici.
Prix de la mise en scène De très loin David Lynch, ses images de velours, sa caméra tactile et hypnotique. Les frères Coen ont aussi fait très fort. Ce double prix ex-aequo est idéal.
Prix d'interprétation masculine Billy Bob Thorton fait super bien l'homme qui n'était pas là. Et mention à Stefano Accorsi, imprévisible et terrifiant dans le grand film de Cédric Kahn, Roberto Succo.
Prix d'interprétation féminine Naomi Watts-Laura Harring, sublime et ensorcelant duo féminin de MD, les anges de cette édition. Isabelle Huppert n'en demeure pas moins absolument estomaquante, elle n'a pas volé son Prix.
Prix du Jury Va savoir, qui est je crois mon Rivette préféré, un film-labyrinthe ludique, très léger, et drôle (ce qui n'est pas le cas de tous ses films). Et puis, ex aequo, Millennium Mambo, dérive hypnotique et évanescente où HHH franchit une étape supplémentaire dans l’invention de nouvelles figures, à la lisière de l’abstraction.
La Purge Moulin Rouge de Luhrmann, gros loukoum hystéro qui m'a filé un mal de crâne carabiné. Le montage épileptique, le style surchargé, la surenchère généralisée toute en toc, en cris et en grimaces... Épuisant. Je retiens juste le meddley sur l'éléphant, magique.
2002 (Jury présidé par David Lynch)
Palme d'Or Le Pianiste, film magnifique et essentiel, Palme d'Or indiscutable à mes yeux.
Grand Prix Ten de Kiarostami, stupéfiant film-dispositif qui englobe les tensions de tout un pays.
Prix de la mise en scène David Cronenberg pour la toile architecturale qu'il tisse dans le vénéneux Spider.
Prix d'interprétation masculine Ca se bouscule au portillon. J'entérine l'incroyable Olivier Gourmet, mais Ralph Fiennes, Adrien Brody ou Daniel Auteuil (L'adversaire) n'auraient pas fait tâche.
Prix d'interprétation féminine Heu... curieusement, c'est Monica Bellucci qui me vient en premier, pour Irréversible.
Prix du Jury Le Fils, superbe parcours d'un homme en quête de paix intérieure, qui condense toutes les qualités du cinéma des Dardenne.
La Purge Je n'ai rien vu de cette sélection qui puisse entrer dans cette catégorie.
Note : Je n'ai pas vu Marie-Jo et ses deux amours, L'Arche russe...
2003 (Jury présidé par Patrice Chéreau)
Palme d'Or Choc de titans entre Mystic River et Elephant. Aujourd'hui j'ai peut-être un poil de préférence pour le film de Van Sant, l'une des plus belles Palmes depuis 20 ans.
Grand Prix Celui du-dessus qui reste (Mystic River dans ma logique, donc).
Prix de la mise en scène Gus Van Sant pour son travail stupéfiant et aérien, bien évidemment.
Prix d'interprétation masculine Cannes étant friand de prix groupés, une couronne à l'équipe royale de Mystic River ne m'aurait pas déplu.
Prix d'interprétation féminine Nicole Kidman, impériale dans Dogville, film que je n'aime pourtant guère.
Prix du Jury L'un des grands oubliés de ce palmarès, qui fut aussi l'objet d'une polémique ridicule, le très beau Brown Bunny de Vincent Gallo, odyssée à la fois intérieure et géographique chargée d'une insondable tristesse.
La Purge Le terme est sans doute exagéré, mais le nombrilisme arrogant et le passéisme bien réac des Invasions barbares m'ont tapé sur le système. Et la surcharge lacrymale du dernier quart n'arrange rien.
Note : Je n'ai pas vu Tiresia, Shara...
2004 (Jury présidé par Quentin Tarantino)
Palme d'Or 2046 est sans doute pour moi le plus beau film d'une sélection, un carrousel de souvenirs, de désirs et de fantasmes brodant de somptueuses rêveries autour du sentiment amoureux.
Grand Prix Juste derrière, l'envoûtant Tropical Malady est une sidérante plongée dans un arrière-monde primitif, retour aux origines entre torpeur reptilienne, transe et terreur, qui confirme l'importance de Weerasethakul dans le cinéma mondial. La présence ici d'Old Boy entérine le caractère navrant du plus mauvais palmarès de la décennie.
Prix de la mise en scène Je l'aurais remis à Wong Kar-wai, ou alors à Olivier Assayas pour Clean.
Prix d'interprétation masculine Tous les enfants de Nobody knows.
Prix d'interprétation féminine Maggie Cheung, poignante dans Clean. Victoire méritée.
Prix du Jury Pour ne pas condenser tous les titres de mon palmarès, je vais dire Comme une image, qui a raflé un Prix du scénario mérité mais dont l'acuité et la précision du trait m'ont beaucou plu.
La Purge A la sortie, ce film m'avait plutôt séduit. A la revoyure, Old Boy m'a éclaté à la figure comme le petit objet qu'il est : poseur, vide, clinquant, tout fier de sa misanthropie satisfaite.
Note : Je n'ai pas vu Innocence-Ghost in the Shell 2, La femme est l'avenir de l'homme...
2005 (Jury présidé par Emir Kusturica)
Palme d'Or A History of Violence, film-phare génialement retors et subversif d'un cinéaste majeur et hélas jamais palmé. L'Enfant est pourtant absolument magnifique, talonnant le précédent.
Grand Prix L'Enfant donc, tout à la fois thriller haletant, conte moral, fable sociale autour de la responsabilité individuelle et du cheminement de la conscience : un film magnifique.
Prix de la mise en scène Michael Haneke pour le travail de haute précision accompli sur Caché. Ca tombe bien, il l'a eu.
Prix d'interprétation masculine Pas mal de postulants. Peut-être Bill Murray en clown triste. Ou Viggo Mortensen.
Prix d'interpétation féminine Maria Bello pour A History of Violence.
Prix du Jury Le Grand Prix raflé par Jarmusch avec Broken Flowers, je le transforme en petit, parce que ce très beau film autour d'un Dom Juan fatigué, prenant conscience des manqués de sa vie, mérite bien une petite place au palmarès.
La Purge Il faudrait que je le revois parce que je suis presque sûr que je réviserais mon jugement, mais Three Times de Hou Hsiao-hsien m'avait endormi. J'ai trouvé ce film très théorique, dénué de sensibilité et d'émotion, une coquille vide.
Note : Je n'ai pas vu Conte de cinéma, Bataille dans le ciel...
2006 (Jury présidé par Wong Kar-wai)
Palme d'Or Volver, parce qu'Almodovar ne l'a jamais eu et que ce superbe film-bilan, généreuse hymne aux femmes, à la sororité, à la maternité et aux fantômes, aurait été une belle occasion.
Grand Prix du Jury Le Labyrinthe de Pan, film aussi émouvant qu'original qui brode autour de l'imaginaire et de l'horreur du réel de poignantes variations. Je ne suis pas fan de Flandres, mais sa place ici me semble correspondre assez au genre d'expériences stimulantes et audacieuses pour lesquelles est réservé ce Prix.
Prix de la Mise en scène Sofia Coppola pour le travail de dépoussiérage virtuose accompli sur Marie-Antoinette.
Prix d'interprétation masculine Silvio Orlando, savoureux dans Le Caïman.
Prix d'interprétation féminine La sublime Penelope Cruz pour Volver.
Prix du Jury Le Vent se lève de Ken Loach, peut-être pas le plus beau film de la sélection mais néanmoins suffisamment fort, juste et sincère pour être distingué.
La Purge Se taper les deux heures et demie interminables d'En avant, jeunesse, sa radicalité décharnée, son austérité monastique, constitue une expérience absolument redoutable que je ne souhaite pas même à mon pire ennemi.
Note : Je n'ai pas vu Southland Tales...
2007 (Jury présidé par Stephen Frears)
Palme d'Or No Country for old men, le classique instantané des frères Coen, pur prodige de film noir allégorique chauffé au feu de l'enfer texan. Mais le film de Mungiu est un très beau lauréat.
Grand Prix du Jury Zodiac de Fincher. Je suis peu client de ce cinéaste mais force est d’admettre qu’il a accouché ici d’un grand thriller d’investigation, ultra-dense et intelligent.
Prix de la Mise en scène Les Coen, Fincher l’auraient mérité, mais pour citer le plus de monde possible, et pour honorer une sélection américaine exceptionnelle, je vais dire James Gray, de retour aux affaires avec La Nuit nous appartient. Gus Van Sant a livré un gros morceau de pelloche également.
Prix d'interprétation masculine Javier Bardem en ange de l'apocalypse dans le film des Coen était assez fabuleux.
Prix d'interprétation féminine Jeon Do-yeon a eu le Prix et c’est mérité tant sa performance est émouvante dans le superbe Secret Sunshine.
Prix du Jury De l'autre côté de Fatih Akin est une chronique extrêmement émouvante, innervée par une grande sensibilité, et demeure pour moi l'un des plus beaux films de cette année. Il pourrait être encore plus haut dans mon palmarès.
La Purge Tarantino nous donnant un aperçu, avec Boulevard de la mort, du vide sidéral de son cinéma : ce truc aussi brillant que vain est une masturbation fétichiste, bas du front, en forme d'apologie de la loi du talion.
Note : Je n'ai pas vu Lumière silencieuse, La Forêt de Mogari...
2008 (Jury présidé par Sean Penn)
Palme d'Or Valse avec Bachir, film d’animation d’un genre nouveau et parabole fulgurante sur la mémoire, le remords et l’identité nationale. J’ai adoré Entre les Murs néanmoins – une fois de plus, le Jury a vu juste.
Grand Prix du Jury Two Lovers de Gray, parce que ce mélodrame viscontien fait de crépuscules douloureux et d’aubes désenchantés laisse des traces au coeur et au ventre.
Prix de la Mise en scène Arnaud Desplechin pour Un Conte de Noël, bourré jusqu’à la garde d’inventivité, de frénésie, de virtuosité incandescente...
Prix d'interprétation masculine Plein de prétendants. Phenix chez Gray, Amalric chez Desplechin… Un ex aequo entre ces deux-là ne m’aurait pas déplu.
Prix d'interprétation féminine Angelina Jolie était très intense dans L’Echange.
Prix du Jury Desplechin, Cantet auraient eu leur place ici, mais puisque je ne l'ai pas encore cité, je vais dire Le Silence de Lorna, nouveau chapitre décisif consacré par les Dardenne aux rapports de force sociétaux, doublé d'un autre très beau portrait de femme.
La Purge Le Grand Prix reçu par Gomorra tient pour moi du mystère, tant ce film m'a semblé réactiver la forme la plus paresseuse de l'Internationale des auteurs. J'ai trouvé ça moche, ennuyeux, vain, vulgaire.
Note : Je n'ai pas vu La Frontière de l'aube, My Magic…
2009 (Jury présidé par Isabelle Huppert)
Palme d'Or Ca se bouscule – je compte au moins quatre films qui la méritent. Le Ruban blanc en fait partie, mais s’il avait fallu choisir je l’aurais sans doute donné à Vincere, ce grand film ténébreux, au lyrisme noir, de Bellocchio. Les lauriers seront du coup partagés dans les deux catégories suivantes
Grand Prix du Jury Un Prophète. Ok, pas de souci : grand film carcéral, initiatique, tendu comme un string, dense et nerveux comme du Scorsese.
Prix de la Mise en scène Alain Resnais, qui s’amuse comme un fou dans Les Herbes folles et invente une chimie de laborantin constamment stimulante.
Prix d'interprétation masculine Christoph Walz est le meilleur atout, cynique et charmeur, du film de Tarantino, je valide.
Prix d'interprétation féminine Charlotte Gainsbourg est assez incroyable dans Antichrist, mais je l’aurais donné avec au moins autant d’enthousiasme à Giovanna Mezzogiorno, qui compose une superbe figure de femme sacrifiée.
Prix du Jury Et donc je "relègue" ici la Palme de Haneke, Le Ruban blanc, qui est une oeuvre admirable dont je ne décrie absolument opas la victoire. Fish Tank d'Andrea Arnold, est également un beau film, justement primé à cette place.
La Purge Autant j'avais aimé le précédent film de Johnnie To, autant son Vengeance m'a fait l'effet d'une baudruche complètement stérile, ressassant des motifs de pure forme sans la moindre inspiration. Un exercice de style dans sa dimension la plus mécanique, la plus vide.
Note : Je n'ai pas vu Enter the Void...
2010 (Jury présidé par Tim Burton)
Palme d'Or Petite année en terme de sélection, largement dominée par ce conte envoûtant, doux et pénétrant qu’est Oncle Boonmee, Palme de l’évidence. Tim Burton n’avait jamais été aussi inspiré depuis dix ans.
Grand Prix du Jury Nettement en–deça mais néanmoins superbe, Another Year de Mike Leigh aurait mérité de transformer son buzz, parce que le regard humaniste et généreux de son auteur touche pile au cœur.
Prix de la Mise en scène Apichatpong, ses spectres aux yeux rouges, ses forêts napées de brouillard, ses cavernes scintillantes – what else ? Ceci étant, la récompense donnée à Amalric est méritée tant le film est réussi.
Prix d'interprétation masculine Mathieu Amalric en ersatz touchant et candide de Cosmo Vitelli.
Prix d'interprétation féminine Lesley Manville donne un très bel aperçu de roleplaying à l’anglaise, dans un exercice de dérision et de compassion assez virtuose.
Prix du Jury Pourquoi pas La Princesse de Montpensier de Tavernier, injustement décrié par une certaine presse ? J'aurais envie de le défendre davantage que l'autre film français de cette sélection, autrement victorieux, celui de Beauvois (contre lequel je n'ai aucun grief cependant).
La Purge Rien vu de cet ordre dans la sélection 2010 (mais j'en ai raté pas mal).
2011 (Jury présidé par Robert DeNiro)
Palme d'Or Il est venu, il a vu, il a vaincu, et c’est bien normal. Le film le plus attendu de la sélection était le plus grand : The Tree of Life est un poème symphonique et impressionniste, une œuvre d’avant-garde où Malick pousse dans ses derniers retranchements les recherches plastiques et narratives de son œuvre.
Grand Prix du Jury Juste derrière, L’Apollonide s’impose comme l’autre très grand film de la sélection, somptueuse et entêtante rêverie opiacée.
Prix de la Mise en scène Les deux cinéastes précités auraient pu l’emporter haut la main, mais ce cru 2011 était tellement exceptionnel qu’il faut partager les honneurs. Disons Almodovar et l’exercice narratif de haute voltige qu’il exécute dans La Piel que Habito. Le petit Danois il est bien gentil avec son exercice de style, mais bon...
Prix d'interprétation masculine J’ai adoré Dujardin, sa performance d'émule survitaminée de Douglas Fairbanks m'a enchanté, je valide.
Prix d'interprétation féminine Cécile de France qui illumine Le Gamin au vélo de sa générosité et de sa fraîcheur – là où Kirsten Dunst compose l’héroïne la plus antipathique vue depuis des lustres.
Prix du Jury Je vais dire Habemus Papam, l'une des oeuvres les plus amples et les plus achevées de Moretti, qui marie la tendresse et la gravité avec une acuité de regard assez admirable.
La Purge Sans conteste Melancholia, où Lars Von Trier, tout là haut dans sa tour d'ivoire, jauge une humanité médiocre et exécrée, et nous livre, en se magnifiant le nombril à travers sa Justine (tellement lucide, la seule à avoir tout compris de l'univers), sa petite leçon de misanthropie mesquine, insupportable de présomption.
2012 (Jury présidé par Nanni Moretti)
Palme d'Or Mud de Mike Nichols. C'est bien simple : j'ai passé à peu peu toute la durée du long-métrage avec les larmes aux yeux. Ce cinéma de personnages et d'optimisme, ample, scintillant de pistes romanesques, est celui qui m'est le plus précieux aujourd'hui. Un film magnifique.
Grand Prix du Jury Moonrise Kingdom, parce qu'il porte à son zénith l'univers si poétique, si délicat, d'un auteur qui est devenu en l'espace d'une décennie l'un des plus chers à mon coeur. Ce bijou de délicatesse feutrée, beau comme le souvenir de l'enfance qui s'envole, est un véritable trésor. Double Palme aux deux plus grand avenirs du cinéma américain.
Prix de la Mise en scène Je vais dire David Cronenberg, qui orchestre dans Cosmopolis un savant jeu de miroirs entre intériorité et extériorité, et qui parvient à inscrire des tunnels de dialogue dans une plasticité fascinante, comme toujours chez lui.
Prix d'interprétation masculine Trintignant aurait été très bien, mais je vais dire Matthew McConaughey, ultra-charismatique et émouvant. Et puis les gamins du film, aussi.
Prix d'interprétation féminine Marion Cotillard, l'actrice que tout le monde déteste et qui pourtant était parfaite chez Audiard.
Prix du Jury De rouille et d'os justement, pour ne pas oublier que le fils de Jacques conserve une place centrale parmi les réalisateurs les plus stimulants et talentueux du cinéma français.
La Purge De ce que j'ai vu, pas vraiment de purge, mais je me demande bien ce que l'anecdotique Lawless foutait là.
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