Forum de FilmDeCulte

#11 Métamorphoses, de Christophe Honoré

Relecture d'Ovide dans la forêt, dans les lycées, dans les banlieues... Les acteurs sont à l'unisson du titre, ils jouent en effet tous comme des cochons (big up à l'actrice principale repérée dans la rue qui ne sait pas quoi dire de son personnage dans le Q&A d'après-séance), mais bon on leur pardonnera car ils ont pour la plupart été castés pour gambader nus dans la pampa. Petites culottes trempées, poitrines généreuses, queues vigoureuses et culs cambrés à gogo pour ce film spécial petit cochon qui n'a pas peur du ridicule et d'aller au charbon dans la transposition, et qui réussit même à être pas si mal dès qu'il se tait. On retiendra également le charisme de Damien Chapelle, jeune chien fou à la Cassel dont on devrait reparler.
3/6

Damien Chazelle c'est le réalisateur de Whiplash ? (il est Français donc je demande)

Autant pour moi, l'acteur du Honoré s'appelle Damien Chapelle.

#12 Inside Actors studio with Al Pacino, supervisé par David *RAS* Gordon Green
Avec une opération de chat pour les amis des matous et des situations prétextes pour roue libre.
2/6

#13 3 coeurs, de Benoît Jacquot
Poelvoorde en contrôleur fiscal se met en couple avec la soeur d'un rendez-vous manqué après un coup de foudre (Mastroianni et Gainsbourg en totale symbiose). Je parlais hier du chauvinisme italien, mais le film se fait démonter par toute la critique... Sauf Michel Ciment et Isabelle Régnier. Grunt me vantait l'essence truffaldienne qui s'en émane et il y a de ça, tant les dialogues et les situations sont désossés à leur plus strict appareil, mais est-ce que ce genre de comparaison parle encore à quelqu'un? D'aucuns y verront surtout du mumblecore bourgeois en toute majesté. (= 5 de Léo). Prendre un thème musical qui rappelle les dents de la mer, mmmh mauvaise idée.
3/6

Bah merde, décidément elle a vraiment l'air misérable cette édition...
T'as l'impression de pas être d'humeur, ou c'est le ressenti général sur place ?

En même temps, v'là la gueule de la sélection...

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Mais je suis toujours d'humeur à voir des bons films Tom!
Sur place, je dirai que tout le monde adore Birdman et son humour jouissif et que personne ne trouve rien à redire sur le Oppenheimer (mais ce sera difficile de nier que c'est microscopique par rapport à The act of killing), le reste ne fait pas de vague, tout juste quelques huées pour le Jacquot. C'est d'ailleurs désespérant: les critiques anglo-saxons aiment les films ricains, les italiens aiment les films italiens, les français aiment les films français. Et ça ne semble pas parti pour s'arranger: En bon recalé cannois, le Fatih Akin a été accueilli avec une indifférence polie ce matin. L'année dernière, même les mauvais films semblaient défendre un point de vue de mise en scène fort et c'est ce qui (me) fait cruellement défaut cette année.

Après, avec un jury composé de Jessica Hausner, Philip Groning et Tim Roth (principal responsable de la palme d'or loachienne), j'ai du mal à voir Iñarritu vainqueur.

Okay
Bon après je veux pas surjouer la déception, j'ai jamais suivi le festival de près et je sais pas si Venise est réellement un réservoir à chefs-d’œuvres, mais effectivement, de loin, on avait quand même souvent l'impression de propositions plus marquées, plus diverses et plus aventureuses qu'à Cannes. Depuis deux ans, j'ai l'impression de presque davantage entendre parler de Toronto que de Venise...

Berlin > Venise depuis trois-quatre ans quand même.

#14 Les Boxtrolls, de Graham Annable et Anthony Stacchi

Après Coraline et ParaNorman, les studios Laika continuent de défendre une animation de motion capture à l'ancienne et une création d'univers riche avec l'aventure d'une bande de trolls collectionneurs de déchets menacés par des humains fascinés par le fromage et un méchant qui se travelote occasionnellement en Madame Frou Frou. Les Boxtrolls font penser à des studios Ardman restés bloqués à la fin des années 90 et il y a vraiment quelque chose d'anachronique mais toutefois charmant à voir un tel film à l'heure des Pixar et des Dragons.
4/6

L'année dernière, Venise enterrait Berlin avec Gravity, Le vent se lève, Under the skin et Til madness do us part, quand il y avait en face Gloria, Child´s pose et Camille Claudel 1915.

Moi je dirai juste que quand Cannes est très bon, souvent le niveau de Venise suit, ce qui était le cas l'année dernière avec une cuvée Spielberg exceptionnelle, ce qui n'était pas le cas cette année.

#15 The smell of us, de Larry Clark

Si Nicole Garcia voulait vraiment voir un film sauvage et mal élevé, elle devrait séance tenante se mater le nouveau Larry Clark, manifeste punk à l'image crade. Ayant reçu la commande de filmer la jeunesse française, qu'on n'aura jamais vu comme ça, Clark s'en affranchit pour remaker Jeune & jolie version escort boy avec son film éructé comme un crachat qui ressemble aux ruines d'un squat après une rave. Débris de verre, capotes usagées, ados zombifiés et asexués dont les darons vampirisés n'aspirent qu'à sucer leur jeunesse. Et oui, Clark a bien remaké Ken Park à Paris, en moins pornographique (le sexe est tout aussi présent mais filmé de manière plus sale): Inconfortable, nihiliste, dérangeant et en même temps très musical. La bande son d'une génération désespérée qui ne croit plus en rien et un film comme une épreuve insoutenable à regarder en face.
5/6

Ah c'est cool ça. Ça a intérêt à sortir en salles.

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CroqAnimement votre

Vu l'époque ça va être compliqué pour The smell of us de passer sous les fourches de la commission de contrôle (Jeunesse + cul cracra= -de 18, vu sa configuration actuelle). Est-ce que le dernier plan est toujours le même ?

Non, par contre il apparaît toujours en clodo qui se pisse dessus. D'ailleurs il n'est pas venu présenter son film hier.



Est-ce que le film a été refusé à Cannes vu qu'il était daté en juillet un moment?

En tout cas, cette mostra a beau être catastrophique, entre Clark et Seidl, le scandale bat son plein.