Vieux-Gontrand a écrit:
Jerzy Pericolosospore a écrit:
So what?
La psychanalyse s'intéresse forcément au père et la mère, et forcément en tant que "fonctions pour le sujet" (ce qui ne veut ici rien dire, on préférera: conditions rendant possible la structure sujet).
Non non, ce sont bien des fonctions, auxquelles répondent (pour aller vite) des comportements plutôt que des structures . C'est tout le problème de la ressemblance et opposition entre l'hystérie (du côté du "comportement") et la psychose (plutôt du côté de la "structure" et exclue de la cure psychanalytique), d'ailleurs admises par des psychiatres en clinique qui n'utilisent pas la psychanalyse.
Au passage la valorisation de la psychose par Deleuze comme maladie "intéressante" m'apparaît assez démagogique, ou en tout cas fort éloignée de ce que vivent les personnes qui doivent y faire face, ne contribuant en rien à améliorer l'insertion sociale des malades.
C'est hors sujet tout ça: on ne cause pas ici de névroses et psychoses mais des concepts fondamentaux de la psychanalyse comme théorie anthropologique, parmi lesquels Père, Phallus, Mère, Chose. Etc, de freud à lacan.
La critique deleuzienne des fondements théoriques de la clinique psychanalytique n'est pas diminuée en pertinence par le fait, qui concerne Guattari, et pas du tout lui c'est hyper-connu (sa peur et son dégoût même des "fous", les schizo me font trop chier etc), d'un intérêt pour la "psychose" qui n'est vraiment pas ce qui la postérité gardera et a d'ailleurs gardé d'une critique fondamentale dont on ne peut plus faire l'économie. Qui aujourd'hui est assez con ou bobo pour trouver la schizophrénie attirante et se poser en "machine désirante"?
Mais s'il n'y avait que Deleuze, l'imposture et d'abord la nuisance objective, catastrophique et destructrice (au nom d'une "subjectivation" fondée sur des ressorts parfaitement névrotique, voire psychotique: un rapport hautement déréalisant au langage même dans lequel l'"analysant" est invité à se penser) a été tellement bien montrée, démontrée, sous toutes ses coutures, de la systémique de Watzlawik et Bateson en passant par la psychologie humaniste de carl Rogers, l'approche phénoménologique de la clinique par Binswanger puis plus tard Maldiney, sans évidemment parler de la critique d'un Foucault (notamment sur la problématisation de la "sexualité").
La clinique lacanienne a plus ou moins explosé en plein vol, et c'est heureux. S'il se trouve quelque part encore quelques âmes damnées prisonnières de psychanalystes d'obédience lacanienne et de "cures interminables" selon la formule consacrée, qui en plus pompent le portefeuille mieux qu'une réforme fiscale macronienne, eh bien je leur souhaite avant tout d'avoir la possibilité de partir en courant.
On a discuté jusqu'à plus soif à l'époque des Spectres des impasses aussi bien théoriques que cliniques de la psychanalyse. Mais ce qui frappe bien, aujourd'hui, c'est l'inanité clinique d'une "méthode" qui n'a jamais permis à qui que ce soit d'aller mieux dans sa vie, à tracer sa route, sauf en l'enfermant à vie dans la prison névrotique d'une conception du "sujet" qui au minimum aggrave voire crée les problèmes.
Mais tout ceci est déjà anachronique: aujourd'hui, le nouvel ennemi, la machine à broyer, c'est la psychologie des organisations, de la gouvernance, du projet, toute cette "nouvelle" (non) ingénierie psycho-sociale qui bat pavillons clairs sur les écoles, les entreprises, tous ces néo-managers de la mc Kinseyisation du champ social et économique. A côté d'eux, Skinner, Wilson, c'était Gandhi, Jésus. Et la psychanalyse de la roupie de sansonnet.