Merci pour ces précisions (notamment sur le cheminement des copies, sur ce qui est restauré ou pas), même si je pense qu'il y a quelques malentendus (personne ici ne proteste contre l'éclectisme de pays et d'époques, qui est au contraire un des points forts du lieu, et qui doit être encouragé).
Le vrai problème de la cinémathèque reste à mon sens de ne pas savoir introduire les films qu'elle projette. Le petit livret trimestriel est déjà une bonne chose (et d'ailleurs, ce n'est pas un hasard, tout le monde se jette dessus), mais ne permet pas de s'orienter à travers l'exhaustivité des projections, justement (exhaustivité qui est un choix qu'on peut comprendre, mais qui nécessite du coup un travail d'accompagnement adapté, vu qu'une projection ne promet plus automatiquement un bon film).
Pour le dire plus clairement : un cinéphile désireux de découvrir King Hu arrivera certes péniblement à se renseigner, via internet ou certains ouvrages, sur les films qui pourront l'attirer dans cette filmographie. Mais ça devient beaucoup plus difficile sur bon nombre d'autres cycles - je me demande bien comment on va s'y retrouver, par exemple, dans le volet classique du cycle cinéma égyptien, autrement qu'à l'aveugle. Il serait souhaitable, en somme, que l'établissement nous fasse partager un peu de son désir pour les films qu'il projette
Parce que tout autre tentative me semble vaine... Sans remettre en question leur légitimité, il est évident que les cycles Spielberg ou Burton, dont l’œuvre n'est pas du tout inaccessible, visent à élargir votre public vers des cinéphiles plus jeunes pour qui la cinémathèque reste un lieu opaque. Mais je doute de l'efficacité de cette démarche : ils iront voir les rétro Spielberg et Burton, point. Tant que rien ne les guidera mieux parmi la profusion de films, tant que la rétro Nikkatsu restera un amas de films inconnus d'eux, seulement éclairé par un petit texte introductif, ils ne s'y risqueront pas au hasard pour la beauté du geste.
Ce point de vue n'engage évidemment que moi, et ne remet pas en cause les autres qualités de la cinémathèque.
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