Forum de FilmDeCulte

Mes souvenirs sont plutôt d'accord avec Art Core : le film n'est pas mauvais, mais il y a eu une sorte d'enthousiasme assez délirant à sa sortie parmi la critique française. Même si le personnage de Owen Wilson est plutôt sympathique, il n'est pas assez crédible en tant que prétendant d'après ce que je me souviens pour rendre le dilemme compliqué. Mais c'est peut-être le principe.

Par une frange bien précise de la critique française (quasiment réductible à la bande Ropert/Goldberg et ceux qu'ils entrainent dans leur sillage, soit pas tant de monde), qui a d'ailleurs réhabilité Brooks en France très tardivement, alors qu'il avait bien meilleure presse aux US. Pour la détestation, il n'y a qu'à voir les nombreuses réactions à ton tweet, comme si tu avais libéré la parole de ceux qui ne se sentaient pas autorisés d'exprimer leur semblable incompréhension. Pourtant dans les top par rédacteurs de la décennie, il y a forcément d'autres films au moins aussi contestable que celui-là, mais ils ne déclencheront jamais de telles réactions.

Je pense que c'est profondément lié à une incompréhension. Parce que le film a les atours du film américain "moyen", avec son récit balisé, son humour léger et impersonnel, le tout filmé comme une sitcom. Du coup c'est vraiment un mystère, je pense que la majorité n'arrive pas à y voir ce qu'y voient les fervents défenseurs. Quand je reprends les tops des inrocks (où le film de Brooks est présent plusieurs fois), il y a bien d'autres titres un peu wtf (Magic Mike XXL, Sexy Dance 3D ) mais aucun qui ne soit cité si souvent et dont l'incompréhension critique me semble aussi patente.

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CroqAnimement votre

Tu projettes complètement, Lohmann. Y a pas détestation. Le film est justement trop "rien" pour provoquer une telle animosité.
C'est du 3/6 bizarrement surestimé par certains. Ca éveille beaucoup d'incompréhension mais aucune détestation. Sois moins susceptible.

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Non, je lis juste les réponses au tweet de Art Core.

Mais même dans ces réponses, je vois pas où tu vois de la détestation.

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CroqAnimement votre

Je note que le second à un doute sur sa détestation passée.

Deux personnes qui n'ont pas aimé le film mais ça en fait pas une "détestation" de Brooks. Bref...

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CroqAnimement votre

"Mais pareil."
"Jamais compris le délire critique autour de cet auteur."
"Ce film que j'ai maté deux fois car j'avais oublié que je l'avais déjà vu. Tout est dit."
"Je l'avais détesté à l'époque sans comprendre l'engouement. Parfois je me dis qu'il faudrait que je réessaye…"
"Oui c'est atroce, avec des ressorts comiques de sitcom et un Nicholson qui fait ultra pitié. Et pourtant Broadcast News est un de mes films préférés."
"On comprend pourquoi Nicholson a arrêté le cinéma après ça... Mais c'est vraiment dans des tops 10 années 2010 ???"

Donc sur 6 réponses, il y en a deux qui ont détesté/trouvé ça atroce, mais seul le film est ciblé. Y a pas de détestation de Brooks (l'un d'eux précise même que Broadcast News est un de ses films préférés).
Le seul qui évoque Brooks dans l'ensemble parle de "délire critique" mais cela n'implique pas de "détestation", juste, comme l'a dit Art Core, d'"incompréhension". Comme le "sans comprendre l'engouement" (de la part d'un gars qui va même jusqu'à dire qu'il "faudrait que je réessaye") ou le "c'est vraiment dans des tops".

Enfin bref...

Pour ma part, je n'ai pas d'avis, je n'ai vu que As Good As It Gets, que j'avais beaucoup aimé et vu plusieurs fois en VHS après, et Comment savoir, dont je serais incapable de dire quoi que ce soit tant j'avais trouvé ça anodin. Je dois être un détesteur.

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Murielle Joudet a écrit un article de 18 pages sur Brooks pour "Trafic" (elle a dû s'appliquer) : ça peut peut-être expliquer un peu leur engouement. Il y est question de cinéma typiquement américain, de la lumière de ses films et de "perfectionnisme moral" (je n'ai pas tout lu):

https://www.fichier-pdf.fr/2017/03/24/james-l-brooks-le-secret-magnifique/preview/page/1/

Oui c'est un vrai délire quand même.

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CroqAnimement votre

On remarque aussi que les colonnes des photos et des noms sont inversées, comme si la comédie s'ingéniait à rappeler, dès son affiche, que l'interdiction de l'inceste, aux conséquence potentiellement traumatique pour l'inconscient, peut néanmoins être mise en œuvre par un procédé formel, logique et pratiquement ludique de translations et d'inversions qui possèdent un caractère à la fois spontané et codé (car la peur de l'inceste est un des moteurs du screwball).S'opposant élégamment au climat néo-positivisme des années 2010 qu'il avait deviné dès l'entame de la décennnie, James L. Brook s'affirme bel et bien comme le dernier structuraliste, et prolonge de façon remarquable la veine freudienne de Lévi-Strauss dans le XXIème siècle.

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Sur un secrétaire, j'avise deux statuettes de chevaux : minuscules petites têtes sur des corps puissants et ballonés de percherons. Sont-ils africains ? Étrusques ?
- Ce sont des fromages. On me les envoie de Calabre.

Jean-Paul Sartre

C'est le titre qui l'interpelle, pas l'affiche en elle même.

Tu t'es surpassé Gontrand.