oncletom a écrit:
Ben j'ai trouvé ça tout pourri. A de rares exceptions (la gamine jeté par la fenêtre, seule scène littéralement violente du film), je n'ai vu que de l'esbroufe, une volonté de choquer en faisant appel à tous les poncifs d'un genre (reconstitution d'une période de guerre) trop sensible pour mériter cet amas de cruauté sur-dramatisée (avec quelques exceptions bien trop rares) et de partis-pris larmoyants en toc, comme quand on reste bien longtemps sur les femmes qui chialent mais qu'on est pas capable de montrer un viol plus d'une demi-seconde.
Se remémorer le drame, penser l'immense douleur, ok, mais si le réalisateur n'accepte pas de montrer la violence en face (c'est ce que signifie la toute dernière mort du film, ne pas vouloir accepter la réalité morbide, ne pas vouloir vivre avec ça) tout en faisant 140 minutes uniquement sur ça, avec moults mouvements de grue sur, notamment, un charnier, il ne fait pas preuve, il fait juste un cinéma de coup de poing ponctuel dans ta face de gentil être humain que la violence et la guerre, ben tu trouves que c'est pas beau. Mais par contre, je cherche encore l'once d'humanité à l'écran. Et qu'on ne me dise pas que ce film est un constat ultra-noir quand on a, de fait, tous ces plans sur-signifiants la blessure de chaque personnage, donc être humain (on a bien un nazi qui ne supporte pas tout ce qui se passe et je crois que la symbolique est très claire à ce niveau, je pense notamment au plan du colonel violent tout le long du film qui hésite à chialer devant les poteaux d'exécution).
J'ajouterai deux choses : une mise en scène proprette mais absolument pas géniale. On est très loin de Spielberg, je trouve même qu'on est nulle part. Beaucoup de mise en scène hollywoodienne, un peu de cinéma-vérité (du moins dans l'intention), un peu de formalisme à la Sundance et puis des fondus au noir tout moches. Bref, là aussi j'ai trouvé ça caricatural. Et pour conclure sur ce point, la fin est assez calamiteuse, avec donc cette opposition bien pourrave entre le suicidé et celui qui se lave (ouaaah, ça c'est de la réflexion cinématographico-historique poussée) et, surtout, cet optimisme de pacotille où on souffle sur des fleurs et on sourit, parce que rien ne vaut la vie.
1/6, le genre de film que je conchie qui se veut une ode à l'humanisme mais qui n'est qu'un dégueuli de cinéma. Ca me donne envie de revoir le saisissant Jiang Wen, qui prend vraiment aux tripes et assume des choix plus radicaux.
Pas mieux.
Sombre bouse qui se permet de poétiser des moments dégueus sans aucun recul (les femmes qui se sacrifient en ayant devant elles des kilomètres de bites à se taper dans la neige et la boue avec une mort certaine = GP sur des mains immaculées qui se lèvent pile poil dans la bonne lumière avec de la poussière qui vole à l'arrière plan).
Et qu'est-ce que c'est chiant, avec ça. Je croyais sincèrement qu'à la fin de la première partie (qui ne dure en fait que 45 minutes), le film était fini, tant tout est inutilement long, soporifique, étiré, complaisant, c'est de la complaisance dans l'horreur - sauf que c'est même pas horrible, sauf à un niveau cinématographique.
Putain, qu'on en reste à Requiem pour un massacre et qu'on arrête avec ces conneries.
(oh et je me rappelle cette fin, le gamin qui a survécu, qui ponctue le film, dans une belle photo sépia du futur chinois qui a résisté et va... on sait même pas quoi d'ailleurs, mais il va)