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Le cimetière de la morale :




(Sortie française, 1980)

Au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, la déchéance d'un jeune yakuza en rébellion totale contre la société qui l'entoure, et même contre les règles établies par ses supérieurs hiérarchiques.





Film de yakuza de référence pour son auteur, le cimetière de la morale est sans l’un de ceux où le style Fukasaku s’affirme avec le plus d’éclat. Comme d’habitude, ça bouge et hurle dans tous les sens, on n’a pas toujours le temps de comprendre ce qu’on voit, mais cette fois avec un cadrage fixe et un montage très haché décuplant la violence de l’ensemble. Ce film se distingue ainsi d’entrée par la brillance de sa mise en scène choc, son style nerveux et dur, ses effets et une narration très subtile.

Du point de vue de l’histoire, on se sent au départ un peu troublé par le point de vue adopté. Alors qu’on s’attendrait à voir l’opposition d’un yakuza honnête malmené par des clans déloyaux, on suit simplement les aventures d’une petite frappe qui finalement ne fait que déconner. En jouant à fond la carte de l’antihéros, le film semble perdre en crédibilité ou en intérêt. OK, c’est un merdeu qui se bat contre son clan, et alors ? Il est où l’enjeu ? Réduisant même au minimum les points de l’histoire qui pourraient donner raison au personnage (l’avancée des types d’Ikebukuro sur le quartier de Shinjuku est balayée de manière stratégique par les boss, le « tu me piques mon pognon qui y est lié est neutralisé par l’hybriété) Fukasaku tire au maximum son personnage du côté de la folie, d’abord stupide et impétueuse, puis dangereuse. Et c’est finalement dans cette folie furieuse que le respect s’impose (la tentative d’arrestation, et le mec qui continue à tirer sur tout le monde). Lorsque ce yakuza maudit commence à se faire craindre, il impose enfin quelque chose. Et là, le tout devient aussi prenant narrativement qu’éclatant visuellement. Jusqu’au dernier plan et l’illustration en voix off des valeurs qui le guidaient.
En fait, dès le départ, Fukasaku nous montre en quoi consiste l’acte de poser des valeurs et le met en confrontation avec la folie apparente qui y est liée, le tout d'une manière singulière et intelligente.

Au final un film superbe qui pose des valeurs avec grand style. 6/6

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

Espace branleurs

Mon Fuka préféré. Voilà.
J'ai même retrouvé des traces écrites d'un jour où je m'étais bien enthousiasmé (d'aucuns diront "emballé" voire "emporté") en qualifiant le film de : sans concession, violent, cynique, pathétique, majestueux, désabusé, monstrueux, nihiliste, beau.

Je le veux, je le veux, je le veux, je le veux.

En attendant, il est au sommet de ma liste de films à voir au plus vite.

A part nihiliste, je suis tout d'accord.

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"Tirer la chasse, c'est comme le ping-pong. Plus on y pense, moins on ressemble à sa mère".

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