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Fils d’un pasteur baptiste dans une petite commune rurale des États-Unis où son orientation sexuelle est brutalement dévoilée à ses parents à l’âge de 18 ans, Jared Eamons est poussé à entreprendre une thérapie de conversion.

Deuxième long métrage de l'acteur Joel Edgerton après le pas trop mauvais The Gift, Boy Erased adapte les mémoires d'un activiste homosexuel et s'attaque à un sujet et un décor très peu exploré au cinéma : les centres de thérapie de conversion. C'est à peu près le seul intérêt du film, qui commence de manière prometteuse, malgré un premier acte confus de par son refus inutile d'être chronologique, en laissant entrevoir un récit où l'on comprendrait pourquoi ces thérapies peuvent séduire (ou marcher?), avant d'enquiller sur des scènes clichés que moi-même, n'ayant pourtant jamais vécu une expérience similaire de près ou de loin, j'aurais pu écrire (notamment deux épisodes absents du livre et donc complètement inventés qui se trouvent être les deux pratiques les plus questionnables, pas très honnête tout ça).

Le cheminement du protagoniste vers l'acceptation est vraiment balisé et timide et donc dénué de force dramatique, le film gardant les confrontations (molles) pour le dernier acte. Edgerton est parti chercher ses deux compatriotes les plus connus pour jouer les parents et ils sont très bien (surtout Crowe, évidemment, en gros pasteur fier de l'Arkansas) mais ils ne sont quasiment pas là (affiche mensongèèèère). Alors c'est compréhensible en un sens, vu qu'ils ont envoyés leur fils dans un centre loin d'eux plutôt que de l'écouter mais vu qu'il ne se passe rien de fou au centre (ils ont dû inventer des scènes!) et rien à la maison, qu'est-ce que le film peut montrer, à part des séquences fades du style "ma première expérience consentie était avec un jeune artiste rencontré dans une galerie"?

C'est con, parce qu'il y a un bon cast (y a même Xavier Dolan!) mais soit tu fais un drame (déjà vu certes) sur des parents qui n'acceptent pas l'homosexualité de leur enfant et t'y vas à fond, en étant bien plus trouble sur la quête identitaire du héros (le film n'est jamais aussi fort que son titre), soit tu fais un film sur le centre mais avec un angle plus réfléchi qui ne consiste pas à inventer des scènes mais à rendre ça soit ambigu soit flippant dans ce que ça a d'insidieux. The Gift jouait davantage sur une veine creepy, Edgerton aurait gagné à appliquer le même traitement ici.

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