Forum de FilmDeCulte

Ricky avait un rêve : faire de Staff Benda Bilili le meilleur orchestre du Congo.
Roger, enfant des rues, désirait plus que tout rejoindre ces stars du ghetto kinois qui écument la ville sur des fauteuils roulants customisés façon Mad Max. Mais avant tout il faut survivre, déjouer les pièges de la rue de Kinshasa, chanter et danser pour s'évader. Pendant cinq ans, des premières chansons à leur triomphe dans les festivals du monde entier, BENDA BILILI nous raconte ce rêve devenu réalité.

Après l'ouverture du certain regard sur les chats persans l'année dernière, petit manifeste de contre-culture, voici la réplique inaugurale de la quizaine avec un groupe de tétraplégique venus des bidonvilles de Kinshasa. Si on voit bien pourquoi cette success story en fait un parfait film de festival (la misère, c'est tellement mieux avec un happy end), Benda Bilili ne va jamais plus loin qu'un bonus vidéo de dvd musical: En gros, les deux réalisateurs découvrent comment ils ont découvert ce groupe au Congo, puis avoir réussi à leur faire enregistrer un album avant d'entamer une tournée triomphale après un premier passage aux eurockéennes de Belfort. Le tout début fait penser à un Rize (une scène de danse d'handicapés, suivi un peu plus loin d'un match de foot sans les pieds) mais faute d'une structure narrative solide et de choses à raconter, mal aidés par des séquences musicales répétitives (de la soupe hein pardon,comme chez Ghobadi mais sans tout ce qu'il y avait autour, avec un gamin des rues qui joue de la guitare à une corde et des lyrics à la *pense à te faire vacciner contre la polyo*, qui a tendance à virer à de la promo et des séquences doublons), Benda Bili ne dépasse jamais le gentillet.
3/6

Les premières images de ce documentaire datent de 2004. A ce moment-là, quand les réalisateurs sont tombés sur cette bande d'estropiés, ils ignoraient que 5 ans plus tard ils partaient en tournée dans tous les plus grands festivals européens! Les dernières images datent de 2009, au World Music Festival d'Oslo et ailleurs... Aujourd'hui, ils tournent encore.
ce documentaire retrace donc l'ascension de ce groupe atypique, de la rue à la scène. A la rue, c'est littéralement: ils survivent de la misère en jouant dans la rue. Il y a quelques images étonnantes: il faut les voir perdre totalement leurs repères lors de leur première session en studio, se geler les miches en Europe, etc. Chaque membre, ou presque, est un personnage étonnant, attachant. (les deux-tiers sont paraplégiques)

Le personnage le plus mémorable est sans doute celui de Roger, ce gosse recruté par les papys. Son instrument : un "monocorde". Une corde qui relie un boîte de conserve à un baton. Il n’a jamais changé d’instrument : aujourd’hui, sur scène, il joue à la boîte de conserve… électrique. Il faut le voir faire son solo hendrixien…

Ce film, à l’instar de leur musique, fout la pêche. C’est une leçon de courage, de persévérance, et de vie : jamais ils ne se prennent la tête : trop vieux pour ces conneries. Dans leurs chaises roulantes, ils le savent très bien : demain, le vent peut encore tourner.

Les réalisateurs ont joliment troussé leur film (qui paraît presque trop court quand on voit l’aventure que c’est..) et s’abstiennent le plus possible de commentaires off : cette histoire n’en a quasi pas besoin.

Bref c’est vraiment très très sympa, ça ne révolutionne en rien le genre ni quoi que ce soit, c’est très classique, mais peu importe : c’est super que cette aventure ait été filmée, l’histoire du Staff Benda Bilili pourra ainsi être racontée en images et en musique.

4/6

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"