Forum de FilmDeCulte

Ahlala, satané genre que le biopic, exercice souvent maudit par les cinéphiles tant les films tendent à se ressembler, suivant tous un même schéma, ce qui devrait être paradoxal vu qu'il s'agit à chaque fois d'histoires vraies, de personnalités "uniques", et pourtant, c'est souvent les mêmes troubles, les mêmes démons à combattre, la même envie de gagner et donc au final, la même success story improbable.

On va pas se mentir, sur certains points, Cloclo ne déroge pas à la règle.
Heureusement, Claude François n'a jamais été accro à la drogue ou alcoolo, ce qui nous évite déjà bien des passages obligés. Toutefois, il souffrait, comme beaucoup d'autres, d'un conflit avec son père, à qui il n'aura de cesse de vouloir prouver sa valeur. Une thématique tout à fait honorable, et même assez chère à mes yeux comme chacun sait, mais le problème c'est la relative grossièreté avec laquelle ces prémisses sont dépeintes, réduites au strict minimum nécessaire pour poser les fondations sur lesquelles va se bâtir le protagoniste et sans doute un peu trop torchées en deux-trois clichés de cuillère à pot pour atteindre le caractère iconique qui aurait pu pallier à cette simplification.

Néanmoins, juste avant de devoir se farcir ce premier acte un peu pénible, le film a laissé entrevoir ce dont il était capable avec une ouverture sur des images muettes du chanteur sur scène, beaucoup plus tard dans sa carrière, déjà pris dans le tourbillon qui le perdra, promis par la mise en scène et la narration, avant même sa naissance à l'écran, au destin qu'il connaîtra.

Cette introduction, c'est le premier de nombreux moments parcourant ce film de 2h28 qui sauront s'extraire du piège téléfilmesque de l'accumulation de faits, malgré une structure linéaire qui risque de tomber dans l'article Wikipédia mis en image. Cela permet toutefois un crescendo tangible efficace, évitant de se perdre dans une construction inutilement éclatée façon La Môme. On pourra admirer la démarche de Siri qui fait le pari d'une durée épique et d'un récit exhaustif même si cela implique qu'il soit forcément inégal et longuet. Je ne dis pas que Siri fait des propositions de cinéma dignes d'un Stone ou d'un Mann ou d'un Spielberg mais il parvient à proposer quelque chose, à s'extirper d'une approche trop lisse, à donner l'impression qu'on regarde un film de cinéma et non un docu-fiction avec des acteurs déguisés en gens célèbres.

Ca commence un peu comme ça, mais ça va en se bonifiant. Au fur et à mesure que Cloclo devient célèbre, que Rénier se fait de plus en plus ressemblant, et que le personnage montre peu à peu ses facettes les plus effrayantes, la trame se fait de plus en plus fascinante. J'espérais que le film ne ferait pas l'impasse sur la part d'ombre du personnage et j'ai été ravi de voir tour à tour Claude François le complexé, Claude François le jaloux à la Confessions intimes, Claude François le frustré, Claude François l'enculé manipulateur, Claude François le détourneur de mineur, Claude François l'infidèle, Claude François le stalker, Claude François le malade mental qui cache l'un de ses enfants...
Faut dire qu'il y a plein de choses que je ne savais pas et je salue l'audace du film de montrer ces moments plus dark, sans condamner ni pardonner, ni tomber dans une ambiguïté morale peureuse. Siri ne refait pas l'erreur de son scolaire et didactique L'Ennemi intime (ok c'est pas du tout le même sujet, lol).

Le film le montre comme il était, un mec complètement insecure qui va se vendre, dans tous les sens du terme, au public, au monde, et donc profondément perturbé, explosant parfois dans des actes dégueulasses, un mec qui a passé sa vie à copier les américains pour toucher à la gloire et qui finit consacré lorsqu'un américain, et pas n'importe lequel, le copie lui.
Dans ces moments-là, le film se fait vraiment fort et touchant. Surtout quand Siri parvient à l'illustrer par sa mise en scène, un plan-séquence par-ci, une évasion onirique par là...

Il y a vraiment de bonnes choses, comme l'utilisation des chansons, leur intégration dans le récit (surtout que la musique du film est franchement relou). Rien de nouveau, d'autres biopics de chanteurs l'ont fait, mais c'est bien géré. C'est pourquoi je regrette finalement que le film se termine finalement sur des séquences moins poignantes (la faute à la linéarité et à l'exhaustivité de la narration), et ce malgré la mort de Cloclo, mise en scène de manière un peu vulgaire (les fans de scènes de douche avec suspense seront servis).

Un mot sur Rénier pour finir, qui est vraiment bon une fois qu'on se fait à sa voix. Je ne saurais en dire autant de Magimel qui devait sûrement passer le casting de La Vérité si je mens 3 dans la pièce à côté juste avant (cela dit, je ne connais pas Lederman, peut-être s'exprime-t-il vraiment comme un juif du Sentier). J'aime aussi l'effort de caster des acteurs ressemblants pour les seconds rôles (la France Gall est parfaite).

4/6

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Qui ça ?

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I think we're gonna need a helmet.

Cool. Vivement.

La France Gall peut pas être pire que Sarah Forestier dans Gainsbourg...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Sinatra

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

Ah ouais ? Quel titre ?

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I think we're gonna need a helmet.

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You are a ghost driving a meat covered skeleton made from stardust riding a rock floating through space.
FEAR NOTHING

NAN MAIS FRANCHEMENT...

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Bah aussi bien Claude François que Frank Sinatra, c'est pas ma came tu sais... effectivement ça me dit quelque chose. Faut dire que je n'écoute jamais My Way ou Comme d'habitude.

J'aurais perdu un camembert marron, pas grave.

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I think we're gonna need a helmet.

Je suis un peu plus mitigé. En fait, j'aime bcp la mise en scène, les plan-séquences, les passages accélérés, la manière dont il filme une époque sans trop tomber dans la reconstitution. Mais le scénario est quand même sur sur signifiant. J'aurais aimé moins d'hagiographie aussi - sans aller dans le sex toy qui tue....

3/6

On est quand même loin du portrait tout clean...



Lol...la légende...

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Enfin, c'est un peu comme La Conquête film auquel j'ai souvent songé... Il fait de Cloclo un mec tout en énergie, méchant parfois car trop sensible au fond... et en avance sur son temps. C'est co-produit par ses fils donc bon...

le rose!

Plus sérieusement cette chanson est teeeellement connue (elle détient le record du monde, je pense, du nombre de reprises)... J'étais sincèrement étonné que tu connaisses pas.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Marron c'est pas art et spectacle, rose sport et loisirs ?



Je connais bien sûr, mais je n'ai pas tilté.

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I think we're gonna need a helmet.

Sports et loisirs c'est le orange. Marron et c'est art et littérature et rose divertissement.

Putain même sur une question camembert sur les camembert, je me ramasse.

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I think we're gonna need a helmet.