Forum de FilmDeCulte

Vu dernièrement et par défaut (y'avait rien de mieux à la télé et j'avais la flemme de choisir un DVD) et c'est une plutôt bonne surprise.
Cloclo, chanteur incontournable de son époque, que j'aime bien mais sans plus; l'a jamais été mon préféré mais il fait partie du patrimoine musical français, au même titre que Johnny.
Et donc, pour cela, je croyais connaître pas mal de choses sur lui : son tempérament caractériel, son côté homme d'affaires en avance sur son temps, la chape de plomb autour de sa vie privée finalement mise au grand jour, etc, mais le film nous apprend tellement d'autres choses en plus : qu'il était d'origine italienne par sa mère, sa liaison avec France Gall, sans parler des autres aspects sombres de sa personnalité.
J'ai trouvé que le film était honnête en ce sens qu'il ne verse pas dans la complaisance et essaie de ne faire l'impasse sur aucun des côtés dérangeants du personnage. et, bizarrement, cela me l'a rendu plus attachant. On peut parler de monstre, effectivement, de par ses outrances révoltantes (la quasi-séquestration de sa 1ère femme, par exemple), mais, au bout du compte, on finit par ne plus voir qu'un homme, avec tout ce que cela implique de négatif et positif. Impressionnant de le voir se donner corps et âme à son métier, au public; la scène au cours de laquelle il se laisse tomber et engloutir par ses fans est très parlante. Ce qui semblerait naturel à Johnny paraît incroyable, poussé à un tel paroxysme, de la part de Claude François. C'est pas un rocker qui casse sa guitare sur scène et se déhanche comme Elvis; non, c'est un chanteur en costard-cravate qui se la joue crooner entouré de jolies danseuses et on ne n'imagine pas un seul instant qu'il ne craint pas de quitter sa tour d'ivoire pour se laisser tripoter par ses groupies à l'entrée de sa maison de prod.

Après les 1ères minutes déconcertantes, Jérémie Rénier se fond parfaitement dans le personnage et, à mon sens, ne démérite pas.
Les efforts de ressemblance physique avec les divers personnages sont très appréciables (France Gall, Isabelle).
L'un des temps forts du film est, bien sûr, la création de Comme d'hahitude, la manière dont c'est évoqué.
Au sujet de son 2ème fils caché; on montre Isabelle regardant à la télé Claude chantant Le téléphone pleure avec la petite fille, sans doute pour montrer son amertume et confirmer le côté mauvais père qui n'assume pas ses propres enfants. J'ai donc trouvé dommage qu'il ne soit pas fait mention de la chanson qu'il a chanté avec un de ses fils, je en sais pas lequel par contre : Toi et moi contre le monde entier

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"Le cinéma, c'est le sang, les larmes, la violence, la haine, la mort et l'amour"
Douglas Sirk