Forum de FilmDeCulte

Y a genre deux-trois ans, j'ai revu le premier et le second et découvert le 4 parce que mon fils était dans sa Astérixmania.

Son classement était déprimant d'ailleurs.

Le 2 était dernier.

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Mouais.
C'est plutôt la prise de pouvoir totale de la télévision sur la comédie française dont la Cité de la Peur pourrait être un symbole. La télé, et Canal en particulier, s'était mise à investir sur des jeunes comiques avant de les propulser au cinéma, espérant dans le pire des cas récupérer de l'argent sur le passage TV.
Jamel ayant l'air d'être le produit extrême. Je ne crois pas qu'il ait fait vraiment de scène en dehors de concours d'impro d'obscures MJC de banlieues de RP avant la case radio et, bim, une pastille sur Canal essoufflée en même pas 6 mois. Mais rebim cinéma + scène.
Mais yen a d'autres, genre Kad et Olivier (et Merad aura une carrière bien plus respectable parce que plus de talents et un physique plus approprié aux premiers rôles, José Garcia en est autre) qui je crois n'ont même pas fait de scène, les Robins des Bois dont le spectacle était produit par Farrugia si je ne m'abuse, donc la télé avant même la télé (et ça finira sur Rrr..., Chabat toujours), Omar et Fred, Eric et Ramzy, de l'humour basé sur la pastille télévisuelle plus que le sketch etc.
Ya eu des gros bugs. Nagui ou De Caunes.

La Cité de la Peur, ça restait encore beaucoup sous influence d'une culture cinéma (US surtout et les Inconnus avec leur Téléphone... auront été trop en avance en voulant faire du ZAZ directement au ciné alors que Les Nuls auront attendu de proposer du SNL à la télé d'abord). C'est un vrai film, avec une vraie envie de cinéma, très généreux que t'imagines en gestation et fantasmé avec sincérité (malgré ce petit côté pervers de le faire se passer à Cannes où on doute que les émissions Canal à Cannes n'aent pas été le principal moteur plutôt que le Festival de cinéma). Dont les rênes auront été laissés à un vrai technicien (pêché d'orgueil des Trois Frères qui aurait pu être un chef d'oeuvre avec un mec ayant de la bouteille pour canaliser tout ça).

Mais c'est beaucoup plus une logique industrielle que le public qui a choisi l'orientation.
La Crise a été extrêmement culte à un moment. Seulement difficile de faire venir toute l'équipe une fois par an aux Enfants de la Télé ou Nulle part ailleurs et dérivés puisque c'est beaucoup plus un film d'auteur. Donc il s'est fait oublier plus vite.

Maintenant, j'ai revu, pas entier, le 1er Astérix il y a quelques années et je suis plutôt d'accord avec ce que tu dis. Grand fan de la BD, j'avais été atterré en salle mais ya en effet un vrai effort dans la direction artistique qui se respecte (les CGI sont affreux par contre) et ça assume une naïveté enfantine. Qui aurait pû être rafraîchissante si ça ne se basait pas sur une œuvre beaucoup plus ambitieuse et ayant participé à donner ses lettres de noblesses aux petits Mickeys.
Reste donc que c'est de la merde.
Parce que l'idée de base d'Astérix live est de la merde de toute façon.
Et donc le Chabat ne peut être que de la merde. Mais au moins celui là a-t-il un peu de valeur de fumier. Il tente vraiment de retrouver l'esprit de Goscinny sans faire du copier-coller et y arrive par moment. Ya des gags vraiment drôles. Mais c'est juste impossible de faire un très bon film sur ce postulat : adapter une BD culte de style gros nez se passant durant l'Antiquité en live.
Après, c'est vrai que ya un côté putassier enervant a faire jouer les copains (mais le cast du premier n'était pas beaucoup plus reluisant, à commencer par le choix de Clavier, très mauvais mais qui pourtant reste moins pire que Cornillac ou Baer, pas vu le Canet, la magie de cette franchise moisie).
Mais oui, la côte Chabat est difficile à prendre au sérieux. L'acteur a un charme certain, mais le truc le plus drôle qu'il aurait fait sur son nom, c'est Burger Quiz. Très entouré. Parce qu'il sait s'entourer. La baudruche Didier, c'est Bacri qui évite qu'elle n'explose au bout d'un quart d'heure. Et si les enfants aiment Jamel, le De Funès à l'envers, Darmon tient le reste du film. Dès que c'est moins talentueux, bah c'est Rrrr.

J'ai téléchargé la série que je regarderai parce que c'est animé. Mais la hype autour de Chabat rend tout ça artificiel (et sa voix en Astérix... Mouais, à entendre). Ce qui me rassure finalement, c'est que c'est produit par Astier. Même si le type a l'air imbuvable et à 10 000 sur son sympathique Kaamelott, qu'est pas non plus du génie malgré ses fanatiques, il est quand même derrière la meilleure adaptation avec le Domaine des Dieux. Et son Secret de la Potion magique est bien meilleur que toutes les autres (modulo Astérix et Cléopâtre et les 12 travaux d'Astérix), même si beaucoup moins fin et grinçant que les BDs (Astier particulièrement tête à claque quand tu l'entends en parler en mode "mouaif, on est venu me chercher et j'ai dit oui parce qu'Asterix, c'est pas mal comme truc).

C'est justement le constat que faisait la chaîne YouTube Calmos il y a quelque temps ("La Cité de la peur et la mort de la comédie française").

https://www.youtube.com/c/Calmos/videos

Sans etre fan de l'acteur, Clavier est pas mal du tout dans le 2. C'ets un acteur limité, on atteint pas des sommets, mais il dégage une énergie qui fait le job. Baer est le meilleur acteur mais c'est un énorme miscast. Son jeu est tellement aux antipodes de ce qu'on peut imaginer d'Asterix.

J'écouterais ça à l'occase. Ça serait intéressant d'avoir une étude sur le cinéma français en général de l'impact de l'investissement télé. Parce que ça ne concerne pas que la comédie amha.

Même pas sûr que Baer soit forcément meilleur acteur que Clavier. L'impression que les deux s'enferment autant dans leur style. Et que la nuance est plus à chercher dans des histoires de classe sociale et générationnelle. Baer me semble bloqué dans l'imaginaire bobos/hipster/esprit Canal et toutes ses limites quand Clavier ratisse beaucoup plus large.

Clavier est moins mauvais que dans le 1er où il est plus proche de Jacquard que d'Astérix mais c'est quand même pas terrible. On peut imaginer que Chabat l'a canaliseé parce qu'il a mieux compris le personnage qui est d'abord réfléchi et posé avant d'être un petit teigneux énervé. On le voit moins aussi. Et il souffre de la comparaison avec Depardieu.
Le fait aussi peut-être que tu ne peux pas avoir deux De Funès dans un film. Au sortir des Visiteurs, Clavier était à fond dedans. Quand Jamel n'a jamais été que ça, en beaucoup moins bon (bon, il aura l'occasion de passer par la case "compo dramatique" mais sans que ce ne soit probant).

Et si c'était De Funès la mort de la comédie française ?

Pas trop de souvenirs des deux autres mais Cornillac m'a laissé celui d'un méchant, ce qui n'est pas bon non plus, et Baer, c'est peut-être plus l'image qu'il se traîne que sa composition qui ne va pas.
Dans le Chabat, la tirade de Numerobis, j'en peux plus. Mais c'est aussi que la BD est tellement ancré en moi (et que la Baer de Canal a un indéniable capital sympathie mais le côté laborieux faussement cool de ses impros m'était vite devenue insupportable).. Faut reconnaître que c'est culte et ça colle à un personnage de scribe. Même si je trouve ça lourd en terme d'apport, il y en a un (et puis bon, Goscinny pouvait être facile et programmatique, mais c'est aussi la part du succès, on appelle ça d'ailleurs le style quand ça en a).

Sympa.
Mais c'est surtout une critique et analyse du film qu'une étude du processus industriel. Vite fait évoquée sur la fin mais sans chiffres ou autre. C'est timide. Et gentil.
Pas d'autre choix que d'attendre que FingersCrossed finisse sa geste sur le forum et demander à ChatGPT de me faire une synthèse de ses analyses sur le processus de production dans le cinéma français. Avec des majuscules.

Très bien montée, mais très superficielle comme tu dis, pour conclure que les stars de la comédie française de ces dernières années ont fait leurs classes à la télé - sans blague - sans dire pourquoi les films sont nuls.
Et pour les Nuls, leur abattage est présenté comme leur qualité principale, puisqu'ils recyclent, d'aucuns diront avec bonheur, quantité de choses vues ailleurs (Mel Brooks, donc, les ZAZ, ou Gotlib pour rester en France). Pour ma part, je ne suis pas un grand amateur de parodie comme genre et de l'humour qui consiste à détourner paresseusement des tropes.
Pour revenir sur Mission Cléopâtre, le post initial d'oeil-de-lynx en parle comme de l'apogée de Jamel mais jamais compris le succès de ce type dont l'humour est certes inoffensif.



Ah bah tiens, l'âme d'enfant.

Quand il est arrivé pour le dire vite c'était la téci qui débarquait à Paris avec des codes et surtout un langage qui détonnaient totalement dans le PAF mais avec des références qui demeuraient universelles autant geek que sous influence De Funès et comme tu le dis inoffensif c'est à dire sans tout le côté caïra. Il a vraiment explosé et est devenu une superstar à ce moment là, les mauvaises langues diront que la hype était du forçage de la gauche black-blanc-beur, moi je trouve qu'il crevait l'écran (télé) tout en réunissant plein de sensibilités. Pour moi, lui avec le duo Eric & Ramzy ont fait leur entrée dans le langage courant avec plein de vannes qui resortent malgré moi.

Clairement son personnage a lassé et il a d'ailleurs tenté sa transition dramatique après 2002 sans trop démériter, mais son personnage de petit nerveux a quasiment disparu par la suite si bien bien que moi en 2025 quand je le revois avec sa voix de fausset crier "Cours Amsterimsque, couuurs!" bah ça me refait rire.

Comme je dis, il a un jeu "à la De Funès". Modèle qui, pour beaucoup plus génial et travaillé que par ses aspirants, connait encore et toujours un succès disproportionné, une fois perdu l'âme d'enfant.
Et en y réfléchissant, ya aussi du Bourvil dans le côté idiot et gentil. Loin d'avoir vu tous ses films mais c'est dans ce genre de perso, secondaire, que je l'ai apprécié : le commis d'Amélie Poulain et le soldat d'Indigenes. De Funès étant un méchant. Du coup, Jamel, c'est un peu un héritier de personnages humoristiques classiques, plus l'ouverture médiatique aux "minorités invisibilises", et le fait d'avoir juste à passer le perif pour dénicher des talents sortant d'une consanguinité intramuros, et des petits provinciaux naïfs et pas assez ambitieux pour qu'on vienne les chercher mais qui viennent d'eux-mêmes s'adapter aux codes

Je trouvais ça hyper laborieux son "cinéma de Jamel". Ok, c'était frais au tout début mais comme je disais, le mec était naze au bout de 6 mois et venait faire le chauffeur de salle par la suite. Entre temps, ya eu des sketchs avec costumes ,scenars et tout. Putain c'était nul.
Eric et Ramzy, c'était quand même bien au-dessus. En tout cas, eux m'ont fait beaucoup plus rire.