Forum de FilmDeCulte

Ca commence comme une enquête policière sur une série de corps calcinés, retrouvés sur le site des "Jardins de Carthage", un quartier résidentiel abandonné en pleine construction à Tunis…


Ca m’a enthousiasmé mais j’ai l’impression que personne ne l’a vu encore.

Le film trouve un équilibre vraiment réussi entre enquête politico-policière, brossée à grands traits (la révolution de 2011 et sa neutralisation progressive) et film fantastique (avec cette caméra subjective sans sujet identifié qui rôde de nuit au milieu d’une architecture abstraite, fantomatique).

Pour un premier long, c’est hyper maîtrisé – dans la composition des cadres, redoublant l’abstraction des lieux, ou la conduite du récit, de plus en plus oppressant.

Bref. Forte impression/6

Oui j'en ai lu du bien. Mais je vais avoir beaucoup de mal à le caser.

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CroqAnimement votre

1h32 : casable.

Je pense que le film intéresserait les amateurs de films de genre du forum : Chebbi cite K. Kurosawa et Michael Mann comme des références. J'ai pensé aussi au Carpenter de "The Thing", ou même à "Ring" à cause du rôle des vidéos. En tout cas, le film ne prend pas le genre avec des pincettes.

La BA ne m'a pas enthousiasmé, et comme j'ai déjà vu Harka l'an dernier...

Ça passait en avant-première au Louxor maintenant ils ne passent plus que des blockbusters à Oscars (Babylon, Tàr, qui aurait coûté la bagatelle de 35 millions ou la pièce de théâtre avec Colin Farrell), vu que je voulais écouler mes dernières places pour les prochaines séances de cinéma. Dommage.

Ne jamais regarder les BA : c'est un principe de vie.
Je viens de la regarder : l'utilisation de la musique est beaucoup plus subtile dans le film ; et le montage est moins nerveux (on est dans la combustion lente, si je peux dire).
Mais bon, tu n'es pas fan de "Cure", me dit le site de notes.

Ah oui et il est plutôt bien distribué sur Paris en plus.

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CroqAnimement votre

Le plan de fin peut diviser, mais le film est rudement bien maîtrisé, graphique sans être poseur, social sans être misérabiliste, bien joué et bien rythmé. Très belle utilisation de ces bâtiments vides, personnages centraux de l'histoire que vient animer un feu intérieur très littéral.

Film fascinant et troublant, grâce à une mise en scène inventive et totalement maitrisée. L’utilisation de ce décor et de cette architecture est vraiment originale. Dommage qu’en terme de narration, il s’éparpille un peu trop, j’avoue que j’ai eu pas mal de micro décrochages. Et la fin est pas terrible quand même.

Mais un bon 3-4/6

@lalique j’ai pas compris ta référence à The thing ?

C'est une comparaison superficielle, j'avoue : l'ambiance musicale, le lieu unique, le sentiment d'une contamination aveugle...

Excellent rattrapage, je rejoins ce qui a été dit sur l'utilisation parfaite de ces décors de chantier géométrique dans lesquelles se perdent les personnages avec ce mystère épais qui recouvre le film, ces fascinantes combustions qui résonnent comme le traumatisme d'un pays encore en lui-même en chantier. Le récit manque peut-être un peu de punch, les personnages sont un peu fades (même si le visage très particulier du flic masculin m'a rappelé les castings de Dumont) malgré sa courte durée mais je ne lui en tiens pas rigueur c'est vraiment très prometteur à la fois humble dans son rattachement au genre mais aussi ambitieux dans une mise en scène d'une grande précision. Et j'ai beaucoup aimé la fin, très forte, très osée, même si c'est dommage qu'elle soit quand même un peu gâchée par un effet spécial partiellement raté.

4/6

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CroqAnimement votre

Ca ne m'a pas gêné,

Film qui essaie et réussit partiellement à être obsédant en creusant le motif terrible de l'immolation par le feu. Chebbi nous dit qu'une décennie après l'étincelle qui a déclenché le printemps arabe, le pays en est toujours à ressasser ce traumatisme émancipateur, sans arriver à juger les crimes passés de sa police et d'aller de l'avant.

(bouh qgj qui sait pas fusionner deux topics)

Le terreau était donc fertile pour un film assez profond et troublant. Mais malheureusement, le film est miné par deux grands problèmes. D'abord son rythme mollasson. Il fait 1H30 et j'ai eu le temps de m'ennuyer plusieurs fois. Et son scénario. C'est surtout là que le bât blesse méchamment. Déjà parce qu'il fait du surplace. L'enquête n'arrive pas à progresser et ce sont les immolations qui se suivent (et se ressemblent) qui scandent le film. Le problème c'est qu'à la 4e immolation sur le même ton d'une noirceeeur insondable on n'en a plus rien à foutre.

Et puis j'ai absolument détesté la manière dont le film feinte le spectateur. Film d'enquête réaliste? Eh non, sans en dire plus, le film s'enfonce dans le film fantastique voire horreur et frustre par l'absence totale d'explications. Parce que ce qui a précédé avait tous les codes du polar (jusqu'au sous-titre du film, "l'enquête de Tunis") mais les indices semés ne servent plus à rien. Reste le lourd symbole du feu purificateur en même temps que destructeur, symbole de la violence collective qui caractériserait la société tunisienne. Le discours en creux sur les images des réseaux sociaux qui opèreraient comme un virus mortel est intéressant mais trop superficiel. Il y a de belles séquences où formellement Chebbi montre qu'il sait filmer, mais ça part trop dans l'épate et ça finit par tourner à vide.

Y a déjà un topic.

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Liam Engle: réalisateur et scénariste