Forum de FilmDeCulte

Star, une adolescente, quitte sa famille dysfonctionelle et rejoint une équipe de vente d'abonnements de magazines, qui parcourt le midwest américain en faisant du porte à porte.
Aussitôt à sa place parmi cette bande de jeunes, dont fait partie Jake, elle adopte rapidement leur style de vie, rythmé par des soirées arrosées, des petits méfaits et des histoires d’amour…

On a beaucoup comparé le dernier Andrea Arnold à du Larry Clark, mais finalement l'aspect trash sex, drogues et trap sert plus de toile de fond dans ce long (2h42) road movie autour d'une jeunesse hébétée vivant en magouillant au jour le jour comme pour repousser les contraintes de la vie adulte, au milieu d'un midwest white trash bigot, beauf et cramé par les deux bouts. Pour apprécier American Honey, il faut surtout accepter de faire du surplace sur près de trois heures, les rebondissements n'étant pas l'intérêt de cette fuite irréfléchie de ces post-ados pas finis d'un groupe sous la coupe d'une matronne mante religieuse pas plus âgée qu'eux mais reproduisant la même hiérarchie despotique d'une entreprise lambda, même pas suffisamment soudé pour reposer autre chose que sur des bagarres et baises en bande ritualisées comme un clip de Rihanna. L'Amerique profonde de Trump sous le versant sensoriel et sous tension d'Andrea Arnold dans sa crasse, son cynisme, et son absence d'espoir.
5/6

JE VEUX!

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Quand on voit comment il est accueilli tièdement par une critique prête à encenser le dernier Clark crapoteux, je me demande surtout si on ne reproche pas incidemment à Arnold de manquer de trash.

Disons que ce sont deux cinéastes qui ne s'embarrassent de prétention psychologique pur justifier le côté jeunesse without a cause, mais le côté borderline est plus la finalité du Clark, là où cet aspect est plus en toile du fond chez Arnold, avec un perso d'ado à la Fish Tank. Après le film s'est à mon avis plus fait défoncer sur sa durée que sur son absence de trash à Cannes.

D'ailleurs elle va couper ou pas...?

EDIT: apparemment oui

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Motel-Bus-Porte-à-Porte-Baise-Plan sur l'Amérique la nuit-Motel-Bus-Porte-à-Porte-Baise-Plan sur l'Amérique la nuit, avec les paroles des chansons en guise de narration. Pas ma came, j'avais déjà pas aimé le précédent.
2/6

Le nouveau film d’Andrea Arnold reprend une nouvelle fois comme personnage principal une jeune fille ado-adulte (18 ans) qui se cherche dans le monde qui l’entoure. Une jeune fille qui vit des ordures qu’elle ramasse par ci par là dans la rue. Jusqu’à ce qu’elle décide de suivre un groupe de jeunes rappeurs fêtards qui traverse l’Amérique en vendant des magazines en faisant du porte-à-porte.
Si la réalisation de la cinéaste britannique est quelque fois hasardeuse (ces scènes où le net devient flou parce que la caméra fait la mise au point automatiquement sont dégueulasses), elle reste une de plus grandes réalisatrices du moment. Le portrait de la jeune Star (excellente Sasha Lane) est à la fois abrupt et gracieux. Son personnage est très attachant voire presque envoutant dans les moments les plus aériens du film. Et au-delà de cette jeune fille attachante, American Honey décrit les Etats-Unis. Cadenassé entre une jeunesse fougueuse, vivante et libre et l'Amérique vieillissante conservatrice des cow-boys. Un road-trip magnifié par une BO génialissime d’hip-hop, rap et RnB qui fait écho à chaque aventures, questions et réflexions sur la vie des jeunes américains. Si le message final a déjà été vu , il faut sûrement y voir une image plus étendue. Celle d’une Amérique tout entière qui doit à tout prix renaitre pour ne pas couler. Grâce à une jeunesse délabrée mais salvatrice ? Peut-être.

5/6

J'ai marché à fond, ou plutôt j'ai totalement été emporté par cette errance sans but, cette fuite permanente d'une jeunesse qui n'a même plus la force d'avoir un rêve qui va plus loin que de se faire un peu de blé et de faire la fête.
Je suis complètement fan de la mise en scène d'Arnold et la fluidité du montage efface toute sensation de durée - je n'ai pas du tout trouvé ça trop long dans le sens ou cette longueur est cohérente au projet du film. J'adore le souffle du film, son réalisme, ses acteurs sensationnels, sa BO démente, ses images...
Bref, j'ai voyagé, je me suis attaché à Star, j'ai été ému... Et j'y vois mine de rien un grand film sur l'Amérique, celle qu'on dit "profonde", et sur cette jeunesse qui ne sait plus trop quoi croire.
Les scènes d'amour sont sublimes.
Superbe film, vraiment.

Et comme pour tous les autres films d'Andrea Arnold: un bon gros 5/6 bien juteux.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Tièdement c'est le moins que l'on puisse dire, à l'aune des compilations Allo Ciné ça ressemble plutôt à une descente en flamme.
Pas sûr d'y aller du coup.

http://www.allocine.fr/film/fichefilm-228834/critiques/presse/#pressreview40043115

Je parlais de l'accueil cannois mais effectivement l'accueil "parisien" est pire (LOL pour "avant de ne plus supporter les scènes répétitives et le rap tonitruant qui nous fracasse les oreilles"). Il manque la critique dithyrambique des Inrocks : http://www.lesinrocks.com/cinema/films- ... can-honey/

Quand Positif, les Cahiers et Critikat sont d'accord, j'ai tendance à les croire

Effectivement un consensus entre les Cahiers et Positif ne doit pas arriver souvent. Le meilleur indicateur reste ton avis sur Fish Tank, même si American Honey est moins convaincant.

La critique est complètement divisée, en Belgique aussi, on adore ou on déteste. Ca ne me surprend aucunement.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Finalement pas du tout.

_________________
Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Je commencerais pas récupérer celui là alors.

Tu ne mets pas tes notes dans le tableau des forumeurs?