Forum de FilmDeCulte

C'est pas vraiment un film de scénario hein..
Pour le coup la fin je la trouve très réussie (même si on met du temps à y arriver, certes).

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Mais grave, c'est un total contresens de parler de "scénario paresseux".

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CroqAnimement votre

Je me suis mal exprimé.

Je trouve que le film a un peu de mal à se renouveler et là où je trouve le script paresseux c'est qu'il enquille des situations analogues et cède à plusieurs facilités. J'irais pas aussi loin que Karloff mais je me retrouve dans les défauts qu'ils pointent. Le film affirme une certaine liberté dans son univers et sa manière de filmer mais paradoxalement sa répétitivité lui donne l'impression de répondre à une "programmatique". Sur la fin, je la trouve sans intérêt style il faut que je conclus mon film et allez hop petite scène avec un pseudo-symbolisme pour donner du sens.

Après, j'aime le film. Comme avait écrit Tom dans une de ses critiques, la somme de ses qualités compense largement ses défauts mais ces derniers l'empêchent pour moi d'accéder à plus haut. Un peu déçu car pour moi le potentiel (du film et d'Arnold) est énorme. J'aurais aimé que le film soit aussi abouti que Fish Tank.

Sinon Arnold doit en avoir marre du prix du jury vu que c'est son troisième mais là je le trouve parfaitement justifié. Un peu comme La part des anges ou The Lobster, si ce prix doit récompenser un film apprécié du jury et faisant preuve d'originalité American Honey est tout désigné. Bon après vu le palmarès pourri de 2016, ça n'aurait pas été choquant de le voir plus haut.

Un truc triste c'est que le film est un four partout où il sort...
Bon, c'est un truc pour les cinéphiles purs et durs hein, mais ça fait quand même mal qu'il n'attire pas plus de curiosité.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Et c'est pourtant parti pour être le film d'Arnold avec le meilleur box-office. C'est dire qu'elle n'attire pas les foules.

Ca reste du cinéma assez ""radical"" et trop ardu pour foule de gens..

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Euh non pas du tout, d'où tu sors ça. Il est en dessous des Hauts de hurlevent (46 000) et de Fish Tank (200 000) pour l'instant et il ne les dépassera pas (il en est à 25 000 entrées).

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CroqAnimement votre

Pour le BO France, je ne sais pas. Je suis allé comparer les chiffres internationaux des 4 films d'Arnold sur BoxofficeMojo. Bon je me suis un peu avancé mais il n'est pas très loin de Fish Tank qui est son film qui a le mieux marché.

Ben même, il fait moins bien que Fish Tank (1,8M vs 2,3M).

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CroqAnimement votre

J'avais anticipé le box-office final en croyant que le film n'avait pas fini sa carrière à l'international or je me suis rendu compte après que la France était un des derniers pays où il était sorti. Bon je table quand-même sur du 2M$ en fin de carrière.

Je vous trouve (à l'exception notable de Karloff) extrêmement indulgent. Les 2h43 passent sans trop de difficulté, soit, mais qu'est-ce que c'est vide... Parce qu'au-delà de la romance entre Star et Jake, Arnold n'a finalement absolument rien à raconter, tant elle n'investit absolument aucune des thématiques potentiellement contenues dans le film.

Fi de la description d'une jeunesse issue de milieux défavorisés, on n'en saura pas plus que l'origine de chacun d'entre eux, puisque l'on doit pour l'essentiel se contenter d'un nombre incalculable de scènes dans le bus (je serais vraiment curieux de savoir en tout combien cela représente du film, l'impression que l'on est pas loin du tiers) où se déroule une inépuisable playlist Rap/RnB (styles dont je ne connais absolument rien mais dont la sélection ne m'a pas pour autant déplu). Ça fume de l'herbe, se tripote la bite et baisouille vaguement en fin de soirée, on est en tout cas vraiment très loin de Larry Clark ou d'Harmony Korine (révision à la hausse de Spring Breakers pour le coup), non parce qu'Arnold ne fait pas assez dans le trash, mais parce que ses persos n'ont aucune épaisseur, pas plus de passé que de futur et encore moins de présent.

Exit également la description de l'Amérique profonde, c'est survolé et totalement décoratif (une robe qui rentre dans la raie du cul suffit à caricaturer la bigoterie). Le film débute dans la famille (adoptive?) de Star, on ne peut plus cringe, pour le finir dans un quartier déshérité où pas moins qu'ailleurs on essaie de vendre des abonnements. Entre les deux, la route de Star croise celle de 3 vieux plutôt sympa dans leur vieille tir, sapés comme de vieux cow-boys... qui sont sensés symboliser quoi en fait, qu'ils sont une page révolue de l'histoire des US, has-been, ce qui explique qu'il se fasse blouser par deux jeunes merdeux? Il y a quelques mois je voyais The Other Side de Roberto Minervini, qui pour le coup est une vraie plongée dans ce midwest white trash, la comparaison est douloureuse. Et ne serait-ce que l'année dernière, Lilian de Andreas Horvath sorti en catimini dressait un portrait beaucoup plus précis et intéressant de l'Amérique profonde.

Pire encore parce qu'Arnold semble initier un positionnement qu'elle s'empressera de fuir par la suite, American Honey n'a aucune vision politique, quand bien même l'exploitation de ses jeunes adultes un brin décérébrés est patente. Du personnage de Krystal on ne retient finalement que sa rivalité avec Star pour les faveurs de Jake, à peine voit-on subrepticement l'argent passer de main en main en fin de journée de labeur, et les deux plus mauvais vendeurs de la journée se battre à la lueur d'un brasier, mais finalement tout le monde est plutôt content de son sort, la mère maquerelle n'est pas si méchante que cela et aller en route pour aller ratisser de nouveaux gogos.

Survole de ce marasme Star, jolie révélation de Sasha Lane il est vrai, une espèce d'ange que rien ne semble finalement pouvoir toucher, des 3 vieux cow-boys qui se révèlent extrêmement bonhommes au mineur qui se contente d'une petite branlette pour 1000 billets, elle ne sait pas mentir pour refourguer des abonnements, sympathise avec un vieux routier et discute avec lui de sa famille et est une grande amie des bêtes (elle ne saurait écraser une abeille, communie avec un ours et remet à l'eau une tortue). Une telle synthèse de bonté que son personnage (et par là le film) en devient caricaturalement niais.