Forum de FilmDeCulte

Hier, en mode seul tout, rien à mater, chauffé par la photo de Robin des Bois, j’ai les crocs de Crowe, j’hésite à aller louer Cinderella Man, seul film récent de l’acteur (et du réal) pas vu mais pas motivé pour découvrir quoi que ce soit (surtout un film long à la réputation bof), envie de mater un truc pépère, tranquille, je me dis que c’est le moment idéal pour lancer Gladiator Version Longue, surtout que Ben Hur m’a boosté pour le revoir et que je n’avais pas encore maté l’Extended Cut.

Le film, je le connais par cœur.
Depuis ce jour de juin 2000 où j’avais délibérément zappé cette connerie que l’on nomme Fête de la Musique pour aller le voir jusqu’à hier soir, j’ai dû voir le film une bonne quinzaine de fois et là c’était l’occasion de le découvrir avec des yeux un poil plus nouveaux de par ces scènes rajoutées.
Ridley Scott introduit le film en explicitant bien qu’il ne s’agit pas d’un Director’s Cut (qui était le montage cinéma) mais tu ne dupes personne, Riri.
J’avais peur justement du caprice d’un metteur en scène incapable de ne pas faire de version alternative à ses oeuvres (7 films sur 18 qui ont deux montages différents) mais au vu du résultat, je suis plutôt agréablement surpris.

Bon, le film, déjà parfait sous sa forme 2h35, ne change évidemment pas de manière radicale comme un Kingdom of Heaven qui soudainement devient un grand film alors que son montage salles était plutôt bancal, mais on note cela dit une grosse similitude : le développement du protagoniste féminin.
Le personnage de Connie Nielsen n’était pas aussi sacrifiée que celui d’Eva Green mais cette Extended Cut rajoute quelques scènes qui mettent un peu plus en évidence le complot qu’elle fomente avec le Sénateur Gracchus et si l’idée était déjà là dans la version courte, Lucilla paraît moins passive ici.
De plus, la légère amplification de cette intrigue enrichit davantage le film. Ce n’est pas aussi complexe que l’équilibre politique traité dans Kingdom of Heaven mais une fois de plus, tu en sens les prémices.

Atteignant une durée de 2h51, Scott réinsère également quelques scènes avec Commodus, dont une plutôt jouissive avec le personnage de Quintus, lors d’une exécution.
Dans l’ensemble, les séquences rajoutées sont assez pertinentes. Il ne s’agit pas de scènes coupées redondantes et/ou inintéressantes comme on peut en trouver sur nombre de DVD. Le seul ajout que je trouve dispensable, c’est une très courte scène de Commudus, frustré, qui lacère un buste de feu son père avec une épée avant de l’embrasser.
Plutôt inutile compte tenu de l’excellente scène de parricide plus tôt dans le film…cette scène-là, je m’en remets pas…hier elle m’a faite chialer. Le discours et la performance de Phoenix quand il liste les vertus, quand il ouvre son cœur à son père, sa quête d’approbation etc. C’est beau putain…

De toute façon, les acteurs sont tous géniaux dans ce film…le crew de vieux est extraordinaires, la grande classe de Richard Harris, la force d’Oliver Reed (pareil, son bref monologue sur Rome, le Colisée, les applaudissements, la manière dont il paraît habité lorsqu’il livre la réplique « like a, like a…like a storm… » (toutes les répliques de ce film tuent, la plupart me sont cultes), même Derek Jacobi lorsqu’il explique que le cœur de Rome est le Colisée, la plèbe, etc.

Et Crowe…quand je l’ai vu dans L.A. Confidential, j’avais oublié Mort ou Vif et je l’ai pris en pleine face… « c’est qui ce mec ???? », le charisme, la rage bouillonnante derrière…ils ont un petit quelque chose en commun ses acteurs océaniens…les Gibson, Crowe, Jackman, Bana et même Urban…y a un truc qui me parle chez ces acteurs, plus que chez les acteurs US…je suis d’ailleurs très curieux de voir ce que va donner Sam Worthington dans Terminator Salavation et Avatar.
Et Crowe…en 2000 donc, on voyait deux films de Crowe, diamétralement opposés, deux chefs-d’œuvres, deux de mes films préférés, The Insider et Gladiator. Le mec est un diamant brut dans les deux…sa prestation dans le Mann reste probablement l’une de mes préférées de tous les temps, tous acteurs confondus. Le mec qui parvient à BOUFFER un Pacino en forme.

Et c’était donc la rencontre avec Scott…et dire que ce dernier ne l’a pas attendu pour Kingdom of Heaven…oui c’était lui qu’il voulait et Crowe était chaud mais Scott a voulu tourner à tout prix et Crowe fut sacrifié…pour Bloom. Bon. Moi j’ai fait ma paix avec ça…mais c’est dommage…et j’adore Bana dans Black Hawk Down (qui fut conseillé par Crowe, refusant le rôle) mais j’aurai adoré l’y voir le père Russell…ensemble ils font des merveilles (bon ok, pas sur A Good Year et Body of Lies) et ces deux films, Black Hawk Down et Kingdom of Heaven, sont déjà géniaux sans lui mais avec lui…mmmm…

J’aime ces films de Scott, mec qu’on croyait définitivement PERDU (comme le genre ; le Dreamworks des débuts était décidément couillu)…ces films où l’auteur prend deux à trois heures pour raconter la grande Histoire à travers la petite…l’Empire Romain par le biais de la vengeance d’un général…la Guerre à travers l’opération de quelques soldats…les Croisades par l’intermédiaire de la quête d’un individu…l’Amérique symbolisé par deux hommes…j’ai hâte de voir le Moyen-Âge par les yeux de Robin des Bois…et ceux de Scott, sa vitesse d’obturateur baissée pour voir exploser chaque petit bout de terre, ses flocons de neige ou de fleurs dans l’air ; et ceux John Mathieson, sa lumière léchée, envoûtante, quand il te filme le feu de la lampe dans une tente t’as chaud, quand t’es sur le champ de bataille en Germanie t’as froid avec les soldats ; et ceux de Pietro Scalia, son art de la saccade, son habile utilisation du ralenti de post-prod…le travail des trois est peut-être le plus fabuleux sur l'intro du film, la batille en Germanie...l'idée (de Scalia) de mettre le plan iconique de la main de Maximus sur le champ de blé en premier plan...le deuxième plan, super long, sur le visage de Maximus...puis le côté crade et chaotique de la guerre qui s'ensuit...mythique.
Un dernier mot pour l’une des meilleures BOs de Zimmer, à l’époque ou Lisa Gerrard était pas encore devenu un cliché…

Ce film aura permis Troy, Alexander, Kingdom of Heaven et 300 et j’ai beau aimer tous ces films (si si même le premier là), aucun ne me paraît aussi abouti que Gladiator.


place maintenant à tous les "j'ai jamais compris l'engouement pour cet objet kitsch"

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j'ai jamais compris l'engouement pour cet objet kitsch

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Je me demandais quel crétin oserait la faire.
Franchement tu me déçois.

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Rhoooo quel manque d'humour, et puis j'ai toujours été nul en blague, donc je comprends mal ta déception.

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Excellent film (un 5/6 bien gras) qui a bonifié à chaque vision ou presque. En salle, j'étais pas à fond fond fond à cause d'un problème de projection (style image floue), mais les révisions DVD ont toutes été jouissives.
Franchement on pouvait difficilement rêver mieux pour une résurrection de péplum. La production est grandiose, l'histoire efficace, l'action satisfaisante, le premier degré parfaitement géré... Et comme le dit Freak les acteurs sont tous solides. Crowe est splendide, et Phoenix déchire - LA révélation du film, la naissance de ce grand acteur.
Et j'aime encore plus la BO de Zimmer... La meilleure de sa carrière (excepté La Ligne Rouge - hors-concours). Il n'a simplement jamais fait mieux depuis. La BO s'écoute comme un véritable album, je me la repasse régulièrement. Dans le film, elle ajoute un souffle incroyable. La scène du "My name is Gladiator", après le combat contre la Barbarian horde, j'ai simplement tous les poils de mon corps qui se hérissent et j'en frissonne de plaisir - à tous. les. coups.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Ca me donne méchamment envie de le revoir, la dernière fois je devais avoir 13-14 ans.... ouais va falloir que je me fasse cette version longue.

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Même si je n'ai jamais aimé cette réplique, je suis d'accord avec toi. Il y a un souffle monumental dans ces 10 minutes de baston, quelque chose que je n'ai jamais retrouvé en termes d'action depuis.

J'adore le film sinon.

The range...
- ... the range is good.

Quant aux scènes supplémentaires, d'après ce que tu écris FF, ce sont les scènes coupées qui étaient dans la version US du DVD et que j'ai vues... y'a presque 10 ans. Elles m'avaient pas laissé un souvenir mémorable.

Would you, Quintus? Would I?


Bah je les avais vues aussi, en 2001, en DVD et moi aussi, elles m'avaient pas frappées...mais réinsérées dans le montage, elles coulent de source.
Comme je le de dis, ça redéfinit pas du tout le film (et j'aurai aucun problème à repasser à la version corute pour de futures visions) vu qu'il ne présentait pas de carences comme cela pouvait être le cas pour Kingdom of Heaven (qui est vraiment pour moi un autre -meilleur- film en version longue), mais quand on aime, on ne compte pas. Et ces quelques minutes en plus n'entravent pas la vision (contrairement par exemple aux rajouts de la version longue de King Kong 2005, superflus).

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A non augmentée au contraire la vitesse de l'obturateur (si tu fais référence à l'effet "soldat Ryan").

Mais sinon beau texte, totalement d'accord, pour moi c'est du 6/6, j'adore l'écriture, la photo, le montage, les personnages et les acteurs qui les incarnes, Crowe et Nielsen en tête d'ailleurs. Elle je la trouve parfaite. Déjà physiquement cette grande silhouette mince, ce port de tête super haut, au dessus d'un coup super long, son air royal, d'une autorité sûre, discrète et puissante, je suis fan. Et puis le côté tragédie du film, ses figures incarnées, ce film est grand. Faudrait vraiment que je me fasse la version longue. Et je viens de me lancer la BO pour le plaisir. Un de mes films préférés.

Oui en fait j'ai confondu avec l'effet "saccade" du montage, qui lui fait mine d'un filmage avec la vitesse du shutter ralentie (si je ne m'abuse).


La sempiternelle "femme forte" de Scott...t’as le rôle de la figure paternelle aussi…
A ce titre, le film est du Scott à 100%...formellement aussi, y a toujours ces tonalités brunâtres, cette lumière atmosphérique, là depuis Les Duellistes quoi…le coup des flocons ou pétales dans l’air, qui revient à plusieurs reprises, c’est déjà dans Legend et 1492…et ça reviendra dans Kingdom of Heaven…et puis il y a le rôle que joue le décor, personnage à part entière…Alien, Blade Runner pour citer les meilleurs…même dans Hannibal, l’un des rares intérêts du film, c’est la manière de filmer Florence comme partie intégrante du récit…et ici, Scott illustre justement ces paroles de Gracchus et de Proximo que je citais, filmant le Colisée comme « le cœur de Rome »…Rome, la « lumière » dans l’Empire Romain comme le dit Maximus au début du film…

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Globalement d'accord avec les appréciations positives du film ; Crowe m'avait déjà tapé dans l'oeil dans The Quick and the dead et là, ce fut un choc ; et Nielsen est intelligente, sensible, classe et sexy, rare mélange pour un personnage féminin dans le blockbuster hollywoodien.

Ma seule réserve (et je ne parle pas du respect de l'Histoire ; j'essaie de mettre mon métier de profs d'histoire dans ma poche dans un film historique), c'est une des dernières scènes, les gladiateurs s'avançant pas à pas vers le corps de Maximus... Cela me gâche la fin tant c'est lourd et artificiel.

Sinon, ce doit être un des DVD que j'use le plus régulièrement, même si je ne le classe pas dans mon top 10...

Je file à la recherche de la version longue...

un très bon souvenir pour un film qui viellit quasiment pas. La résurrection de Scott dans un "péplum" monstrueusement casse gueule. Je crois que le succès du film en a beaucoup surpris et a sauvé Scott. Tout est parfait dans le film, le charisme de Crowe, la noblesse de Richard Harris , la dignité de Oliver Reed. Le commentaire audio est super instructif et donne pas mal de "tips" sur les réutilisation/optimisation des décors.
Par contre "Troy", j'arrive pas à le défendre.

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lBordelais bordelique The next time an actor has to act scared when he only has a wooden T-Bar to track, they will ask, “Hey, where’s Stan Winston?” Steven Spielberg

Mega 6/6. Vous en avez tous tres bien parle, je sais pas quoi ajouter. C'est une tuerie, un truc de malade. Les scenes chocs que vous citez (le parricide, le combat des chars et la scene qui le suit...) me foutent le frisson a chaque fois.

Quand Maximus s'echappe de ses bourreaux en leur lattant la gueule un a un, qu'il dessoude un cavalier en jetant un glaive ou en duel a contre jour avec la musique de Zimmer en fond, je frissonne comme c'est pas permis. Quand son escapade a la fin se termine en fiasco, j'enrage. Et quand il tombe a terre a la fin, j'en chiale a chaque fois.

Et puis les combats sont tous enormissimes. Les tigres putain. Les chars putain. Et le duel final, d'une intensite hallucinante. Tout le monde a la classe dans ce film, a commencer par Crowe, enormissime. Les mots me manquent.

Et puis cette musique putain. Le meilleur etant qu'elle sait aussi se faire discrete : pas de musique durant les tigres ou la majorite du combat final, les deux duels quoi. On est seul avec les deux combattants, a chaque fois je veux crier a Russel "Attentiionnn un tigre arrive, he, attention il a un couteau la !". Ca dechire.

Souvenir de m'être bien fait chier la première fois, et d'avoir coupé au bout de vingt minutes la secondes.
1/6

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
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