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MessagePosté: 28 Avr 2009, 19:25 
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Japon 1860. Les samouraïs savent que leur caste va bientôt disparaître. Certains, comme Shimada, se concentrent sur l'enseignement de la " voie du sabre ". D'autres intriguent entre partisans de l'Empereur et nostalgiques du Shogun. Les autres se replient sur eux-mêmes, refusant la réalité, et se réfugient dans l'ultra-violence, le nihilisme absolu. C'est le cas du maître dévoyé Ryunosuke Tsukue. Sa botte secrète, la garde " Silence et Regard calme " le transforme en sabreur invincible. Tsukue assassine froidement le grand-père de la douce Omatsu. Lorsqu'il donne son accord pour un match d'exhibition dans son ancienne école d'escrime, la femme de son adversaire, connaissant sa réputation de guerrier imbattable et sanguinaire, le supplie de perdre délibérément le combat, offrant sa vertu en compensation. Ryunosuke accepte son offre mais tue le mari pendant le match...


Je viens de découvrir ce film qui faisait parti des films que je voulais voir depuis longtemps. Le film est à la hauteur de sa réputation, vraiment très bon, un rythme très vif, parfois explosif, une violence assez radicale, on penche plus du côté de Baby Cart et Zatoichi, on est assez loin des grandeurs spiritualistes des films de Hideo Gosha ou Kobayashi… On est plus dans la brutalité assez franche au côté de ce personnage extrêmement malsain de samouraï déchu (point commun avec les cinéastes précités, c’est ce qui s’en dégage qui change), un personnage qui sombre dans le nihilisme et la haine.
Bon je vais pas en dire des masses, je n’ai pas le temps, mais je dois dire que pour avoir vu Hitokiri la semaine dernière ce film tient moyennement la route à mes yeux, le film de Gosha étant un grand choc autant visuel que dramatique, une esthétique qui renvoie à la perfection du traitement de cette figure du samouraï déchu, notamment par le prisme de la politisation du film, on peut pas aller plus loin… Seulement ce film d’Okamoto à une originalité toute singulière, c’est la dérive fantastique finale amenée par la résurgence psychologique du passé, les genres se croisent tout au long de cette œuvre, et ça comble très facilement la fragilité de la profondeur du film. Ce final est époustouflant, préparé pendant tout le film, la figure dérivant vers l’abstraction, le personnage se retrouve à combattre autant au présent qu’au passé, autant ici qu’ailleurs… Un fantôme imparable, Okamoto raccorde avec un autre genre omniprésent au japon, et c’est là sa force visuelle autant que dramatique.

5/6

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MessagePosté: 28 Avr 2009, 22:38 
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Inscription: 18 Aoû 2005, 21:23
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Énorme. Bizarrement, quand je l'avais découvert, j'avais été un peu décontenancé par ce final barbare et hallucinant. Mais à la revoyure, ça avait été un délice. Et aujourd'hui, avec les Kobayashi, c'est un des chambara que j'ai vus qui passe le mieux l'épreuve du temps. Il reste sévèrement ancré dans ma mémoire.


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MessagePosté: 30 Avr 2009, 13:09 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
J'avais pas du tout accroché celui-là. Je trouve aussi qu'il tient très moyennement la route à côté de ce que d'autres très grands de l'époque et du genre faisaient. La concentration sur le personnage m'a semblé absence de propos, et cache-misère d'une forme assez maigre (à l'exception peut-être de la scène finale et de celle avec Mifune).
Le tout ajouté à une absence de propos et d'acuité...

Mouais...

2/6.

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MessagePosté: 30 Avr 2009, 21:01 
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Un propos pourtant quasi-identique à

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MessagePosté: 30 Avr 2009, 21:17 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
Là, tu m'intéresses. Je les verrais (si Le sabre du mal avait un propos, mais reconnaissons-lui dans ce cas l'intention, et le limiterait là parce que j'aurais beaucoup de mal à y voir la possibilité de dépasser le simple carde du particulier... d'où mon "absence de propos") dans un sens totalement opposé...

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MessagePosté: 30 Avr 2009, 22:16 
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Inscription: 22 Sep 2008, 12:20
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Si la finalité (politique) est différente, les 2 films s'amusent des limites d'une idéologie, d'un système complaisant profondément voué à l'échec (les révoltes étudiantes/le Japon féodal - à nuancer).

Le Sabre du Mal va beaucoup plus loin dans son idée, parce que le film s'amuse des codes d'un genre pour nous faire comprendre exactement l'inverse de ce que l'on voit, tout en arrivant à poser un regard glacial sur l'Homme, sa peur du changement, son attachement aux valeurs périmées, son arrogance (en gros, c'est le 1er plan du film).

(On est très loin du propos du bouquin d'origine et sa vision bouddhiste de l'Univers)


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MessagePosté: 01 Mai 2009, 10:10 
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Localisation: bah un cimetière, tiens...
Sauf que dans Sex Jack, on est très loin de la désapprobation, ou de a catharsis, ce sont les limites qui sont interrogées, alors que dans le sabre du mal, y a plus grand chose à sauver de ce qu'on voit.
Sex Jack est beaucoup plus proche des révoltes étudiantes (c'est un peu La Chinoise, en fait) que le sabre du mal de l'éthique samurais.

Sex Jack est un film beaucoup plus fin qui interroge ce qu'il met en œuvre, en persévérant dans cette recherche, alors que dans le sabre du mal, il n'y a plus rien à sauver des actes de son personnage. Le premier est auto-critique, l'autre est critique.

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MessagePosté: 01 Mai 2009, 19:41 
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Pour Sex Jack, le film interroge les limites d'une cause, pas la cause en elle-même, puisqu'il y a radicalisation.

Le Sabre du Mal aborde les limites mêmes de l'Humanité. Pas d'une cause, ou d'un code.

Okamoto interpelle l'humanité du spectateur, Wakamatsu questionne son action politique.

Sachant que Sex Jack est réalisé avant l'échec du gauchisme japonais, et l'impasse d'une révolution mondiale. Quand Le Sabre du mal est réalisé après la Révolution, la Défaite du Pacifique.

Encore avec son dernier, Wakamatsu même critique, ne remettra jamais en cause la lutte armée et son idéologie, mais plutôt ses dérives.


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