Forum de FilmDeCulte

En procédure pénale qui décide de l'ouverture d'une enquête ? Le parquet (le Procureur de la République ou l'un de ses substituts). Après s'il y a plainte avec constitution de partie civile il n'a de toute façon pas d'autre choix que d'ouvrir une enquête.

Comme les éditeurs étaient aussi visés (et pas Calaméo qui pourrait aussi l'être en mettant à disposition les livres sur internet) je m'inquiète un peu des conséquences de cette affaire pour le petit éditeur précaire que sont Les Requins Marteaux, et son précieux catalogue.

Je comprends ce que tu dis et quelque part je suis d'accord. Ce texte (l'article 227-23 depuis 1998), je le trouve trop large, et autant s'il y a un enfant réel qui est victime de pédopornographie il me semble évident qu'il faut réprimer ces actes ; autant sur des dessins d'imagination même diffusés je trouve qu'on va trop loin. On peut d'ailleurs juger malgré ça les oeuvres de l'esprit comme le fait Müller (ou moi sur les publications de Vivès). Mais sans qu'elles soient censurées par la justice.

C'est un vieux débat, mais représenter n'est pas inciter, quand on interdit (dans certains pays et pas en France) le Natural Born Killers d'Oliver Stone par exemple, parce que dans l'affaire Rey-Maupin ils avaient (de manière douteuse) le poster de l'affiche chez eux, on se trompe à mon avis de cible.

Représenter, montrer, même "favorablement", ça induit que dalle, il faut bien plus que ça pour qu'un sujet passe à l'acte, et si c'était mécanique, chaque lecteur des livres porno de Vivès serait devenu pédocriminel? Absurde.

Après il y a l'opinion qu'on a sur cette question, et ce que la loi dit, et la façon dont la justice (la procédure pénale) l'interprète et l'exécute.

En l'occurrence vous dites : ces livres ont plus de trois ans. Il y a heureusement de la prescription pour les crimes et délits (sauf quelques exceptions) et aussi le "droit à l'oubli". Mais pour que le délai de prescription court il faut que le délit cesse. Or là ce qui est réprimé c'est la diffusion d'images pédopornographiques. Tant que les livres sont disponibles, trouvables ou commandables en librairie, le délit n'a pas cessé.

Aussi sur la question des victimes, une association de protection de l'enfance peut légitimement dire qu'elle représente les victimes de pédocriminalités. Donc face à des éditeurs et un auteur qui diffusent des images pédopornographiques elle peut prétendre à se dire victime ou représentante des victimes de ces agissements. Si le parquet n'avait pas donné suite à cette plainte, l'avocate de cette association aurait probablement suivi le chemin de la plainte avec constitution de partie civile devant le doyen des juges d'instruction, qui ouvre précisément une instruction judiciaire (une enquête supervisée par un juge d'instruction), donc dans tous les cas au final le parquet aurait ouvert une enquête.

Enfin s'il y a condamnation il y aura très certainement mise sous scellés des bouquins, donc de la censure effective.

Je tiens à préciser un point : je n'ai signé aucune de ces deux pétitions.

Ah ben ça, dès demain lundi à 6h du mat', la phase la plus violente de l'enquête pénale va se déclencher. La brigade de protection des familles va rechercher, trouver, auditionner voire mettre en garde à vue puis en examen les auteurs présumés (Bastien Vivès et les responsables éditoriaux des éditions Glénat et Les Requins Marteaux), perquisitionner et saisir au domicile de Bastien Vivès, à son atelier, aux sièges des éditeurs, peut-être même dans les entrepôts où se trouvent leurs stocks, ceci afin de constituer des éléments de preuve à charge.

Pour toutes ces personnes, c'est le moment ou jamais de filer aux urgences du CHU le plus proche pour se procurer quelques cachets d'anxiolytiques.

BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! BOUM ! « Ouvrez c'est la police ! » CRACK ! etc.

J'ai donc lu les six premiers tomes et le dernier du Knights of Sidonia de Tsutomu Nihei. Ca m'a tellement pas intéressé que j'ai pas été plus loin. Autant y'avait une forme de joie dans l'action dans Biomega, autant là c'est ultra-répétitif, du seinen dans le genre Mecha (les gros robots de combat dont le prototype en shonen serait la série Patlabor), impossible de s'accrocher aux personnages avec des situations ultra-bizarres (il y a des trucs limites porno - ça a un nom pour les productions culturelles japonaises, ecchi , エッチ, pour "pervers" ou "lubrique" - avec des inoculations de Gauna et des combinaisons qui s'enfoncent dans les sexes des pilotes et qui provoquent des orgasmes aux femmes de synthèse, genre tu vois gicler leurs cyprines, pour situer le niveau de délire du truc).

Je relève vite fait que Nihei est un mangaka qui travaille seul (cas exceptionnel car pour tenir le rythme de publication hebdomadaire ils ont presque tous un ou deux assistants ou s'organisent en studio), que Blame! était chez Kodansha, et que Biomega était chez Shueisha, la différence c'est que Shueisha impose un rythme hebdo (alors que chez Kodansha ce peut être mensuel), et comme très gros éditeur a des directives éditoriales beaucoup plus poussées pour chaque série de manga en cours. Il semblerait d'ailleurs que Nihei ait fait une sorte de burn-out sous la pression éditoriale de Shueisha, que la série s'est interrompue, et que pour faire face il s'est acheté un logiciel à faire du manga, il l'évoque en partie dans cet entretien.

Là pour Knights Of Sidonia c'est un retour chez Kodansha, et il utilise toujours ce logiciel qui l'assiste pour faire les planches par ordinateur, pour ça que tous les personnages ont des têtes très constantes qui font penser à du Tezuka, et même les robots sont modélisés 3D d'après de nombreuses maquettes que Nihei aurait assemblé pour les concevoir. Voilà voilà...

Au final j'ai pas réussi à accrocher à cette série, je la déconseille, après le dessin redevient intéressant vers le 12ème tome je dirais (j'ai juste feuilleté) où il se met à ne plus du tout utiliser d'aplats noirs, juste des traits avec de grands espaces de blancs et des trames, et ces traits font moins par ordinateur que les tomes précédents...

C'est tout pêté la Salammbô de Druillet en fait.
80 pages pour le début mais la Défilé de la Hache est expédié en 2 planches.
Salammbô ressemble à ma voisine à poil.
Et lorsque Spendius meurt en demandant à Autharite Te Souviens-tu des lions (crucifiés) sur la route de Sicca ? Ce sont nos frère ! cela devient Te souviens tu des dragons sur la route de Sicca ?. Associer la fraternite à une créature imaginaire autant qu'immortelle c'est passer à côté du livre.

Druillet ne retient que l'intrigue érotique (secondaire) et évacue le sens politique (bien qu'il voit Carthage comme un refuge contre son époque, le livre de Flaubert est très lié aux Révolution de 1848 et à la conquête de l'Algérie).
Peut-être que la bat blesse dès le choix d'identifier Loane Sloane à Matho et de lui ajouter un récit des origines. Dans le roman de Flaubert seuls les traitres comme Hannon ou Narr'Haves (et Hamilcar d'un certain côté, qui remporte la guerre à la fois contre son peuple et contre ses idées politiques) ont un passé qui dépasse la mention de l'ethnie. Flaubert est politiquement avec les mercenaires dans la mesure où ceux-ci ne sont justifiés que par ce que le livre raconte (il ne dit même rien de leur passé d'alliés de Carthage lors de la guerre contre Rome).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Hummmm, c'est le principe d'une adaptation..

Oui ben elle est ratée à mes yeux (enfin bon Salammbô est lui-même une adaptation de l'Histoire de Polybe d'ailleurs).

Remarque ce n'est pas pire que le commentaire de Georges Lukacs qui passe à côté du livre (en en évacuant lui-aussi la dimension politique directe au profit du kitsch érotique).

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman

Lu quelques bds :

celle de Mathieu Sapin sur Depardieu et sur les premiers pas à l'Elysée de Macron, où il est obligé de remplir avec une biographie contée sur un ton vulgaire de Racine. Distrayant dans une veine d'ironie molle bien maîtrisée, sa déférence vis-à-vis des personnalités est parfois gênante. Le genre de truc qui laisse aucun souvenir par contre.

Deux bds de Igort, dessinateur italien, sur l'holomodor et la guerre en tchéchénie et Anna Politkovskaïa. La bd sur l'Ukraine contient des horror stories qui font froid dans le dos, celle sur la Tchéchénie aussi (mais je la trouve un peu moins poignante dans la réalisation et moins substantielle). Faudra que je jette un coup d'oeil sur les films auxquels il a participé, qui n'ont rien à voir.

Fredrick Peeters, ses bds autobiographiques, pas mal.

Ca fait quelques temps que je voulais me lancer, mais j'avais un peu peur de me retrouver devant un beau livre d'images avec une histoire chiante.

J'aime vraiment beaucoup Salammbô de Druillet pour ma part.

Je comprends que ça puisse déplaire tant parfois l'essence même de Flaubert est trahie, mais l'univers SF de Druillet me parle et je m'étais pris une énorme claque quand j'étais tombé dessus par hasard à la bibli municipale à 13 ans. Je suis probablement biaisé vu l'âge et le hasard de la découverte, puisqu'on n'avait pas beaucoup de BD ou de SF à la maison, mais je remate encore fréquemment des planches bouche bée.

Je pense qu'aujourd'hui au niveau de l'écriture ça a pris cher, mais le truc a un raw power qui me convainc mille fois.

A tes risques et périls donc flatclem, mais si t'accroches, ça en vaut la peine.

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Il est dans ma bibli depuis un an mais pas encore commencé (alors que j'ai suradoré La Nuit).

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CroqAnimement votre

Une nouvelle bande dessinée de Dan Clowes sortira en anglais chez Fantagraphics en octobre prochain.

C'est l'occasion de faire le point sur la scission de ses bouquins avec une bibliothèque chez Delcourt, qui republie : Ghost World, Comme un gant de velours pris dans la fonte (parus en janvier), Patience,Eightball (à paraître en avril), Caricature et Pussey (en mai). J'ai pas encore vu la facture de ces éditions en librairie.

Alors que sont toujours au catalogue de Cornélius : David Boring, Le rayon de la mort, Mister Wonderful, Wilson et Ice Haven.

petit lien vers un site bd pour voir la sélection dans les différentes catégories des bdgest'arts auxquels j'ai participé. Le vote n'est pas obligatoire, le but est de faire découvrir des albums ou non et d'en discuter.

Plusieurs catégories : récit court, série, manga, comics, jeunesse, première album et couverture


Je vous préviens cela correspond déjà à quasi 12000 pages à lire que pour les titres sélectionnés ( donc beaucoup beaucoup pour en arriver là) plus si vous voulez rattraper votre retard et avoir tout lu pour les votes à venir

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleure-serie-t105467.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleur-recit-court-t105468.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleur-album-comics-t105466.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleur-album-asie-t105465.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleur-premier-album-t105464.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleur-album-jeunesse-t105463.html

https://www.bdgest.com/forum/bdgest-arts-2023-meilleure-couverture-t105462.html

Très bien la SF de Frederik Peeters avec Lupus, l'album qu'il a fait avec Ibn je sais pas quoi, Les Miettes est nul à chier par contre.
Lis Yoshiharu Tsuge, pionnier du manga introspectif, très très bon.