Je rejoins Art Core sur la fin. Sur tout le final en fait, dès le dernier chapitre, ou dès l'introduction du personnage de la jeune fille, tu sens venir l'articulation scénaristique superficielle, le personnage qui ne va être qu'un vecteur pour boucler la chose n'importe comment. De la scène dans la ruelle (putain, j'en attendais plus, du processus l'ayant menée au fond du trou) jusqu'à ce twist, en passant par cette fausse fin apaisée volontairement niaise, c'est pas la joie.
C'est même pas la nature du twist qui énerve... C'est vraiment la manière.
Ça aurait très bien pu être une plongée vers le plus noir que noir, un aller simple au fond de la déprime. Le final sans image semble dessiner quelque chose en parallèle avec l'ouverture, raconter quelque chose... Mais le ton est narquois, content de lui, tellement petit. C'est vraiment l'impression d'un réal qui se retourne et te montre sa bite en riant comme un golmon.
C'est pourtant pas nouveau chez LVT. Mais par exemple, quand la pendaison coupe le sifflet à Björk qui chante à la fin de Dancer in the dark, ce n'est pas qu'un ricanement : c'est aussi un déchaînement de violence inouïe, un truc qui tient du saccage rituel, il y a une force vive derrière tout ça; le besoin de choquer et sadiser prend des proportion presque absurdes. Là, dans ce film tellement si visiblement fatigué, qui raconte cette fatigue, qui sent à trois kilomètres la distance parcourue et le recul qu'on a dessus, ça n'a plus aucun sens.
Pour le reste, je ne suis pas spécialement déçu par le film vis à vis de la première partie. Ça reste un produit curieux et du coup captivant à sa façon, à la fois trivial dans le déroulé et discrètement ample, moins digressif et fragmentaire que le premier opus, peut-être, mais plus réussi dans chacun de ses tableaux. Le parfum de dépression est toujours aussi prégnant.
Bref, une étape dans sa filmo qui m'intrigue un peu, qui aura donné l'occasion de deux bonnes séances, mais dont le long final anodin fait perdre du coffre (du mystère, du pouvoir d'évocation) à tout ce qui précède. Pas sûr d'aller voir à quoi ressemble la version longue.
Il soutient le ministère de la Culture dans ses démarches pour que Nymphomaniac retrouve ses visas assortis de mesures d'interdiction -12 ans et -16 ans.
Autant interdire les deux aux moins de 16 ans. C'est comme si tu disais à un gosse de 12 ans "t'as vu le 1, maintenant, tu vas attendre 4 ans pour voir le 2". c'est débile.
Quand tu vas voir un film interdit aux moins de 16 ans, tu te doutes bien que c'est en raison de certaines scènes violentes, et non de TOUT le film. Or, "Nymphomaniac" est juste un seul film en deux volets. Comme à son habitude, Cosmo s'obstine à contre-argumenter tout ce que je dis avec une mauvaise foi ultime, c'est lassant.
Quand tu vas voir un film interdit aux moins de 16 ans, tu te doutes bien que c'est en raison de certaines scènes violentes, et non de TOUT le film. Or, "Nymphomaniac" est juste un seul film en deux volets. Comme à son habitude, Cosmo s'obstine à contre-argumenter tout ce que je dis avec une mauvaise foi ultime, c'est lassant.
La commission de classification juge au cas par cas, un point c'est tout.
Inscription: 04 Juil 2005, 15:21 Messages: 22414 Localisation: Paris
Prout Man a écrit:
Quand tu vas voir un film interdit aux moins de 16 ans, tu te doutes bien que c'est en raison de certaines scènes violentes, et non de TOUT le film. Or, "Nymphomaniac" est juste un seul film en deux volets. Comme à son habitude, Cosmo s'obstine à contre-argumenter tout ce que je dis avec une mauvaise foi ultime, c'est lassant.
Je ne vois pas pourquoi les deux films devraient subir la même interdiction si rien, dans leur contenu, ne le justifie. Puis va expliquer à un distributeur que tu interdits le premier aux -16 ans pour ne pas que le gosse de 12 ans ait à "attendre 4 ans pour voir le 2".
_________________ Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages (168 pages, 14.00€) Commande | Site perso
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Déjà-vu a écrit:
Prout Man a écrit:
Quand tu vas voir un film interdit aux moins de 16 ans, tu te doutes bien que c'est en raison de certaines scènes violentes, et non de TOUT le film. Or, "Nymphomaniac" est juste un seul film en deux volets. Comme à son habitude, Cosmo s'obstine à contre-argumenter tout ce que je dis avec une mauvaise foi ultime, c'est lassant.
La commission de classification juge au cas par cas, un point c'est tout.
Non mais tu t'obstines à contre-argumenter tout ce qu'il dit avec une mauvaise foi ultime, c'est lassant.
_________________ Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages (168 pages, 14.00€) Commande | Site perso
Mitigé, toujours après la version courte (et pas sûr que la longue change quelque chose)
J'ai l'impression que Lars von Trier s'est fatigué de son projet et qu'il s'en désintéresse progressivement. Je ne connais pas la genèse du scénario, mais le troisième acte arrive vraiment comme un cheveu sur la soupe ici - j'aime bien l'apprentissage de l'élève mais je comprends pas le changement d'acteur pour la scène de la ruelle et la fin, attendue, est assez expédiée.
Il y a bien sûr de belles choses dans le personnage de Joe, la mélancholie dépressive qui en résulte, la scène très forte de l'orgasme avec Jamie Bell, mais le film est trop "intellectualisé", ce qui n'est pas le point fort de LVT (qui n'est pas un penseur comme Haneke, à mon sens), dont je préfère les films moins "pensés".
mais je comprends pas le changement d'acteur pour la scène de la ruelle et la fin
Ah ? J'ai raté un truc...
Sinon oui, c'est un peu la spécialité de LVT de perdre goût pour ses concepts et de ne pas finir ce qu'il a commencé. Dernière saison de The Kingdom pas tournée, Dancer in the Dark qui botte en touche sur les règles du dogme, troisième épisode de la trilogie USA pas tournée... Il se lasse vite, c'est le pendant obligatoire de la manie névrotique du "inventons nous de nouvelles règles".
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