Forum de FilmDeCulte

Weeeeeeoooooooh....


Si le film était sorti en 1995, peut-être qu'on aurait grave kiffé.
C'est la première chose qui m'est venu en tête face à l'introduction, avec sa voix-off explicative et l'apparition du titre un peu cartoon, puis à maintes reprises face à la visible incompréhension non seulement du personnage (et de l'univers) mais surtout de ce qui peut faire l'intérêt des adaptations de comics même les plus formulaïques.

Marvel a visiblement compris quelque chose que DC peine encore à saisir, ou du moins à reproduire.
Autant ils ont pris leurs chances - et leurs risques - en laissant à Christopher Nolan et Bryan Singer les mains libres (et personnellement, je leur en serai toujours reconnaissant, comme pour 300 et Watchmen de Zack Snyder), ce qui leur a donc plus ou moins réussi, autant ici, ils tentent d'appliquer la formule que Marvel réussit si bien depuis 2008, notamment avec Iron Man, qui semble être le modèle de ce Green Lantern bien plus léger que son matériau de base.

Ce n'est pas tant le fan de la BD en moi qui regrette que les scénaristes aient transformé Hal Jordan en Ryan Reynolds, alors que le protagoniste est plus proche des héros droits à la DC comme Clark Kent et Bruce Wayne et non de Flash, c'est juste le spectateur qui attendait de ce film une tentative un tant soit peu différente - ce qu'il ose, par moments, au travers de sa mythologie - ou du moins une formule correctement réitérée.

Il suffit de voir Thor, film qui n'est pas non plus EXCEPTIONNEL, mais partage certains points communs avec Green Lantern (décor alternant entre le cosmos et la Terre, design casse-gueule, leçon nécessaire à apprendre par le protagoniste pour redevenir un héros, trauma père-fils, etc.). Il a beau épouser une structure classique, l'agencement des séquences est impeccablement équilibré.
Green Lantern, c'est un peu Thor en raté. Toutes les faiblesses sont exacerbées (scènes sur Terre interminables, dialogues super didactiques, classicisme de la narration si fonctionnel qu'il tend à la banalité) et jamais le récit ne parvient à correctement articuler sa construction.

J'étais assez sidéré par la première heure du film qui affiche ses deus ex machina justifiant le passage d'une scène à l'autre (genre, dès que l'intrigue le nécessite, une boule d'énergie verte vient chercher Hal pour l'emmener où il faut), ce qui donne naissance à des pertes de temps en allers-retours assez agaçants (la scène du bar, avec la meuf et la danse : mal écrite, mal jouée, mal insérée dans le récit). Parfois, ce genre de transition super abrupte et paresseuse se fait au sein même d'une séquence (cf. l'entraînement sur Oa, où les profs s'enchaînent un peu gratuitement).

Je me demande s'il y a eu des réécritures ou un remontage vu comme c'est mal fichu. L'insertion grossière des flashbacks exposant le trauma du personnage au début du film le laissent penser. Faut dire qu'en voulant faire de Hal Jordan un héros aussi charmeur que Tony Stark, ou même Kirk dans le Star Trek version 2009, les scénaristes ont plutôt fini vers Pete Mitchell. Et le film de prendre alors soudain des airs de "Top Gun avec des super-pouvoirs".
On remarquera certaines idées dans l'écriture des personnages, comme le fait de faire un parallèle entre Hal Jordan et son ennemi à venir, Hector Hammond, par le biais une fois de plus du même genre de conflit filial, d'intérêt amoureux pour la même femme, et surtout le montage alterné entre la transformation de chacun, l'un en héros, l'un en méchant. Malheureusement, à l'image du reste, c'est exécuté assez mollement.
Il en va de même pour la romance, pourtant plus explorée que celle de Thor, mais je préfère encore le crush nerdy de Natalie Portman pour le dieu nordique fasciné que cette amourette cliché "on s'est aimé, on se déteste".
Et je ne parlerai même pas de l'autre méchant, le vrai du film, à savoir Parallax, à la cinégénie maladroite, et aux motivations un peu foireuses ("Tu portes l'anneau de celui qui m'a emprisonné jadis, je dois donc te tuer!"). J'aime assez l'idée qu'il incarne avant tout un symbole/une notion (la peur) que doit vaincre le héros (qui incarne le pouvoir de la volonté), mais dans l'ensemble, ça reste bien trop superficiel.

La faute à un scénario qui se repose sur les stéréotypes de sa formule et de son genre et qui n'abat pas le travail suffisant pour que l'on y croit, pour que l'on s'attache au héros, qu'on soit avec lui. A l'inverse des Marvel, les anciens (Spider-Man, X-Men) comme les nouveaux (Iron Man, Thor) ou même des autres DC (Batman Begins, Superman Returns).

C'est dommage, parce que le film ose le jusqu'au-boutisme dans l'adaptation, n'ayant pas peur d'embrasser le space opera, de truffer l'univers de créatures qu'on aurait plutôt vu dans Star Wars, de situer plusieurs scènes sur Oa, en un mot de montrer le Green Lantern Corps, avec tout ce que ça comprend d'extra-terrestres roses fuschia et/ou hydrocéphales, et en épousant les pouvoirs de l'anneau, capable de matérialiser les pensées de son possesseur, même les plus improbables (cf. l'usage couillu d'une piste Hot Wheels ou de ressorts géants lors des scènes d'action).
D'autant plus que la plupart du temps, ça marche (le choix du costume en CGI est pertinent et somme toute réussi dans le rendu). Mais d'autres fois, non (le look "Viggo des Carpathes" de Saarsgard).

Sur la direction artistique, il n'y a pas grand chose à redire. Les scènes sur Oa sont les plus classes, notamment tout ce qui touche aux Guardians, leur tour, mais d'autres détails, comme le cimetière de Lanterns. Malgré le maquillage limite, les personnages d'Abin Sur et Sinestro sont les plus badass, en grande partie grâce aux acteurs qui les interprètent (Temuera Morrison et Mark Strong respectivement). Les scènes avec Tomar-Re et Kilowog, qui chaperonnent Hal sur Oa, sont un peu plus vivantes également. Et le climax ne démérite pas...

...mais c'est bien peu.
Bien trop peu de scènes qui prennent leur envol, littéralement, à cause d'un scénario partiellement audacieux mais finalement...peureux. Et à l'imagination limitée. A ce titre, Martin Campbell ne s'avère pas vraiment à l'aise dans ce genre d'univers et ce registre lourd en SFX. Je réalise qu'il est bien plus approprié au classicisme de James Bond ou de Zorro. Et en tant que faiseur, il ne peut transcender un scénario faible, surtout quand ce dernier s'avère relativement pauvre en action, ce qui ne pose pas de problème quand on a derrière un auteur (Singer, Nolan) ou même un réalisateur (Favreau) qui COMPREND le personnage, et sait l'exploiter, l'explorer, convenablement.

2/6

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Ouch.

Aïe, aïe, aïe...

Bon, c'est foiré. C'est franchement dommage car ce film avait pour mission d'élargir un peu plus l'univers DC sur grand écran avec le superhéros qui possède le pouvoir le plus cool qui soit et un des univers les plus original et stimulant de tous les comics. Y'avait pas mal de difficultés à surmonter : l'équilibre, pas évident, entre les phases terrestres et cosmiques, planter comme il faut toute la mythologie de la Green Lantern Corp en présentant tous les personnages, raconter les origines de Hal Jordan et illustrer son pouvoir avec inventivité et crédibilité. Il n'y a que sur ce dernier point que Campbell s'en sort à peu près, exploitant plutôt correctement les possibilités de la bague d'émeraude. Mais ça ne représente que trois scènes au milieu d'un marasme scénaristique totalement boiteux.

On sent que les prod ont voulu appliquer la "formule" Marvel (héros qui doit surmonter ses failles, nemesis au destin parallèle du héros, apprentissage de la gestion des pouvoirs, seconds rôles de renom, scène post-générique annonçant la suite (hum) etc...) mais plutôt que de m'évoquer Iron-man, le film m'a plutôt fait penser au premier Batman de Burton ou même Schumacher. Pas que ça y ressemble mais dans cette façon d'appliquer un cahier des charges super-héroïques où serait présentés héros, vilains, pouvoir, perso secondaires, lieux etc, issus du comic-book sans qu'à un seul moment les auteurs ne tentent de comprendre tous ces éléments, de les tisser les uns aux autres pour en faire une toile filmique qui permettrait de raconter correctement l'histoire de Green Lantern. Non, tout cela est relégué au rang de folklore décoratif qui vient édulcorer une intrigue à la Top Gun comme l'a dit Freak. Pour le coup, la phrase de Marlo sur les films indignes de 2011 s'applique à merveille ici.

Avec ce film, on réalise combien la solidité d'un bon film de super-héros tient - sur le modèle du classicisme hollywoodien -, non pas des temps dits "forts" qui seraient les scènes d'action, mais de ses temps dits "faibles" qui seraient plutôt les scènes non super-héroïques, où le héros ne porte pas son costume et ne fait pas la démonstration de ses capacités. Iron-man est exemplaire à ce niveau là, mais aussi le Superman de Donner. Sauf qu'ici, toutes les scènes terriennes, celles où Hal Jordan n'est qu'Hal Jordan, sont terriblement chiantes, molles, aux enjeux psychologiques proches du néant. Campbell, comme beaucoup de réalisateurs hollywoodiens d'action efficaces, est absolument infoutu de créer un vrai rapport entre les personnages. Et je ne pense pas qu'il puisse y avoir de bons films de superhéros sans ça. C'est ce qui donne un peu de valeur à Thor où Branagh, au moins, essaye, et c'est ce qui fait que X-men : first class est si génial.

Il faut dire que Ryan Reynolds n'aide pas beaucoup. Totalement amorphe, pas du tout concerné par son personnage, il est incapable de lui donner le moindre relief (mais c'est vrai que le scénario, en tentant très grossièrement de lui donner un personnalité (mal définie cela-dit) et un background lourdingue, l'handicape plus qu'autre chose). Preuve qu'il faut un sacré comédien pour interpréter un superhéros, genre de rôle qui ne tolère absolument aucun miscast (d'ailleurs, pour moi, les films de superhéros les plus faibles sont souvent ceux dont les interprètes sont des acteurs très limités : Daredevil, Batman Forever, Batman et Robin, Superman Returns, Hulk etc... exception avec Wolverine). En revanche, j'ai beaucoup aimé Mark Strong en Sinistro, de loin le perso le plus intéressant du film mais aussi le plus sous-exploité (le film sans lui... serait en gros le même).

Je ne suis pas du genre à m'offusquer de l'incohérence de l'intrigue ou de la faiblesse des enchaînements scénaristiques tant qu'un cinéaste parvient à s'en servir pour ouvrir son film sur des pistes inattendues. C'est d'ailleurs ce que j'aime dans le film de superhéros, le fait qu'en dépit de tout un tas de conventions tarabiscotés et d'histoires tirées par les cheveux, en bon héritier de la série B des années 50, il parvient à y dire quelque chose, à nous y montrer quelque chose de nous même. A faire du cinéma quoi. Avec Green Lantern et son pouvoir abusé, ses extra-terrestres cartoonesques, son univers SF, y'avait vraiment matière à délirer et partir loin, très loin. Mais le film de Campbell ne se contente pas d'aller nulle part, il recule carrément.

2/6

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N'écoutez pas Film Freak

Aïe... *OK, sans moi*

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

J'en attendais strictement rien, on va sagement attendre les autres.

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- Nazi violent 1961-2013?
"my... "double anale", c'est ce que je crois?" Chlochette
"J'ai toujours aimé la culture nain" Sponge

Oui, pour le coup c'est vraiment le film qui va agacer les geeks et faire chier les profanes.

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N'écoutez pas Film Freak

Y'avait pourtant un potentiel monstrueux de croisement entre film de superhéros et SF.

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N'écoutez pas Film Freak

Bide Lantern. bon..ben. à part si j'ai des places gratos, ce sera à la TV. Ryan Renolds à part les rom com il m'a toujours emmerdé. Déjà dans Wolverine il était risible.

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Dans Buried il est bien.

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

l'histoire d'un mec dans une boite? le remake de l'épisode des Experts? pas encore vu, faudrait.

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Exercice de style vain et inutile mais qui a le mérite d'être poussé jusqu'au bout.

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I am the constant. You were always a variable.

et dans la BO y'a "Dick in a box"?

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Dans la mesure où je trouve le film efficace et le défi de mise en scène relevé, je trouve pas ça "inutile" et "vain".

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

Un film de moins à voir. J'aime bien savoir que je vais gagner du temps.

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Anthony Sitruk - Bien sûr, nous eûmes des orages
(168 pages, 14.00€)
Commande | Site perso

J'ai oublié de préciser deux choses : James Newton Howard auto-pompe en mal son score de Batman Begins et la conversion 3D est non seulement inutile/inexploitée mais carrément invisible...pas invisible dans le sens "super immersif, tu te rends même aps compte", nan juste t'as l'impression 95% du temps que c'est en 2D.

Sinon, je me remémore aussi certains arcs de la BD, la relation approfondie entre certains personnages, comment ils évoluent, changent, etc. et je regrette vraiment que la saga soit vraisemblablement foutue. Même si une suite se fait, comme Warner veut nous le faire croire, je vois mal comment rectifier le tir vu qu'ils changeront sans doute de réal (et je vois pas qui) mais ne changeront pas d'acteur ni de scénaristes (la même équipe a déjà rédigé le traitement et Goldenberg bosse sur le scénar depuis un an).
En fait, il faudrait un reboot...mais le perso n'est pas connu comme Superman, Spider-Man, Batman ou Hulk...y a qu'à voir comme Daredevil a mis longtemps à retrouver le chemin des salles (la bouse de Mark Steven Johnson date de 2003, le réal du reboot a été embauché en 2011).

Et je me demande vraiment ce que ça signifie pour l'avenir ciné de DC Comics...est-ce que Warner va en tirer une leçon? Le Superman de Snyder est chapeauté par Nolan...si ça se plante, c'en sera fini des adaptations de DC par des auteurs je pense.

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