|
Robot in Disguise |
|
Inscription: 13 Juil 2005, 09:00 Messages: 36877 Localisation: Paris
|
Mufti a écrit: Doucement, tu lui livres un peu trop d'information à la fois, faut qu'il traite tout ça en même temps... C'est chaud papa
Ok Radio Toy je recommence.
Au début, il y a eu le Big Bang. Une fabuleuse libération d'énergie soudaine qui en un instant a propulsé des milliards et des milliards de blibli et de blabla et si tu arrive à lire ça c'est que t'es fort, blabla le vrai nom de Florestan/Bob Harris est Jericho Jericho, Stella part complètement en couille c'est grave, tagada premières bacteries qui donnent naissance à l'apparition de la vie mais qui très vite évoluent pour Plutôt que d'enchaîner sur des blockbusters, Kate opte pour des films plus discrets, à commencer par Marrakech Express, et surtout Holy Smoke de Jane Campion, où elle affronte Harvey Keitel et se promène dans le désert dans le plus simple appareil (son personnage a également l'affreuse manie de se faire pipi dessus, mais il vaut mieux oublier ce passage). On l'a retrouvée il y a trois ans en belle lingère dans Quills du grand Philip Kaufman, où sa sensualité transparaît à travers de jolies robes d'époque. Quel plaisir! L'année dernière, dans La Vie de David Gale, pas un millimètre de peau n'était dévoilé... Eternal Sunshine of the Spotless Mind, lui, nous offre quelques beaux plans des jolies fesses de Kate en string, mais guère plus. le magma en fusion. De là est né ce qui n'est pas encore l'Homme. L'évolution de la civilisation se Lorsque Mali Finn, la directrice de casting de Titanic suggère son nom à James Cameron, ce dernier est réticent. En effet, Kate a déjà une image qui lui colle à la peau, celle d'une "actrice en costumes". Un Jane Austen, un Thomas Hardy, un William Shakespeare: ça fait beaucoup pour une seule femme. Elle est obligée de faire des pieds et des mains pour convaincre Cameron. Elle auditionne et lui prouve dans un premier temps qu'elle peut jouer avec l'accent américain. Sa performance plaît, mais sans plus, et Cameron lui demande alors de jouer la scène avec son accent anglais d'origine. Dixit Cameron : "Elle était extraordinaire. On a fait de nombreuses prises et j'ai vu qu'il était impossible de la filmer sous un mauvais angle tant elle est belle et photogénique. Elle était exquise." Claire Danes, Gwyneth Paltrow et Gabrielle Anwar sont battues sur le fil. Elle embarque donc sur l'aventure Titanic, un tournage monstre, éprouvant aussi bien physiquement que moralement. Elle en ressort lessivée, mais le jeu en valait la chandelle: en plus de l'incroyable succès public rencontré par le film, Titanic lui vaut une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice (à juste titre car elle est fabuleuse dans le rôle de Rose). On se souvient tous de cette incroyable paire de seins que Jack dessine avec amour et on comprend tout à fait pourquoi Cal veut à tout prix la récupérer! et c'est là qu'on observe les premières manifestations de l'art chez l'homme, notamment via des idoles en terre cuite qui Il est vrai que Kate n'aurait pas eu de mal à endosser le lourd rôle de Bridget Jones tant ses problèmes de poids ont fait la une des journaux à sensations. Mais FilmDeCulte est un site sérieux, et nous sommes ici pour parler cinéma, pour aborder des questions de fond et non de "formes". Force est de constater le sans-faute de la carrière de Kate. Elle fait ses débuts à dix-neuf ans dans Créatures célestes de Peter Jackson, où elle interprète la cruelle Juliet Hulme. Première apparition fracassante dans ce chef-d'oeuvre d'émotion, où la jeune actrice a déjà l'occasion de montrer l'étendue de son talent. Emma Thompson est séduite et n'hésite pas à lui confier un second rôle dans le Raison et sentiments de Ang Lee. Elle se retrouve nominée un peu partout pour sa sympathique prestation. Bientôt c'est Michael Winterbottom qui la caste dans le rôle principal de son Jude, d'après Thomas Hardy. Elle y joue Sue Bridehead, l'amour d'enfance de Jude, celle par qui le malheur va arriver. Nue sur le lit, elle invite Christopher Eccleston à jouer. Quel chanceux. Kate accepte dans la foulée d'incarner Ophélie dans Hamlet, que Kenneth Branagh a transposé au XIXe siècle; elle y est sublime de bout en bout. Peter Jackson, Ang Lee, Kenneth Branagh... Elle sait taper dans l'oeil des meilleurs. notamment via les apports de la Renaissance, qui ouvre un nouveau regard sur le monde. Une voiture invisible. Un rayon laser issu du cosmos. Une armure bionique. De l’avis de tous, Meurs un autre jour était allé trop loin. La saga James Bond a toujours été cyclique, chaque excès de spectaculaire étant inévitablement suivi par un retour sur terre (Rien que pour vos yeux après Moonraker, Tuer n’est pas jouer après Dangereusement vôtre…). Mais le retour sur terre est ici plutôt un retour aux sources qui ne peut qu’étonner de la part des producteurs d’une saga par trop frileuse. Casino Royale appuie sur le bouton Reset de la série et repart à neuf dans une voie nouvelle et osée qui met en scène un Bond tout juste promu double zéro. Dans ce grand chamboulement disparaissent Q et ses gadgets ainsi que Moneypenny et les trop nombreuses vannes que Bond avait pris l’habitude de lancer. Envolé également le méchant mégalomane pour faire place à un businessman terroriste élégant et contrasté. Casino Royale se déroule ici et maintenant et, si la patte bondienne reste malgré tout présente, le film tente une nouvelle formule et s’en acquitte avec succès. comment pour la première fois comprendre le mécanisme derrière la photographie. Il ne reste alors plus qu'à l'animer Les dernières années de l’ère Brosnan commençait à faire de la place pour un 007 plus vulnérable. Le Monde ne suffit pas montrait l’agent secret dans une relation avec Elektra déjà plus ambiguë et complexe qu’avec les Bond girls traditionnelles; Meurs un autre jour l’abandonnait même un an aux mains de tortionnaires nord-coréens. Casino Royale poursuit dans cette voie mais avec une audace décuplée. A ce titre, l’incompréhension qui avait entouré le choix de Daniel Craig pour le rôle se dissipe en un instant lorsqu’on voit la force brute, à fleur de peau, qu’il amène au personnage. Ce nouveau Bond est un agent secret brutal et sans concessions à qui M confère le statut double zéro à contre-cœur. Craig campe 007 comme un espion encore en formation, toujours prompt à suivre son instinct au détriment de la raison, et constamment à deux doigts de la vendetta. L’inconnue concernant Craig, par contre, était de savoir s’il saurait gérer l’humour inhérent à Bond, et l'on est rassurés de voir que oui, avec une aisance et un naturel qui parviennent à ne pas sembler forcés. A chaque changement d’acteur, il y aura toujours quelqu’un pour placer le nouvel interprète deuxième derrière Sean Connery. Mais jamais la comparaison n’a semblé si justifiée, tant Craig s’approprie le rôle en combinant deux approches: un retour au 007 littéraire, en ce sens plus proche de Dr. No et Bons Baisers de Russie, et un 007 plus humain, plus fragile, avec de véritables failles. Après les récents excès comic-book de la série, voir Bond sous un jour aussi réaliste et vulnérable, le montrer comme un personnage de chair et de sang qui évolue au cours du film, qui est même parfois la victime de sa propre arrogance, est incroyablement rafraîchissant. Ce que disait George Lazenby en 1969, Craig pourrait le dire de Brosnan aujourd’hui: "This never would have happened to the other fella". à ce titre, l'apport des frères Lumière est indéniable. Ce sont eux les premiers à avoir Les James Bond ont toujours plus ou moins visiblement reflété les modes cinématographiques de leurs époques (blaxploitation avec Vivre et laisser mourir, batailles spatiales dans Moonraker, kung-fu dans Demain ne meurt jamais…). Casino Royale n’échappe pas à la règle. Les succès surprises des deux Jason Bourne ou le culte grandissant autour de 24 ont persuadé EON de lancer le nouveau Bond dans une voie plus sèche et plus violente. Le 007 de Craig est présenté d’emblée comme un authentique tueur, une masse de violence prête à exploser et qui, une fois lâchée, ne s’arrête à rien pour défaire l’ennemi. Le pré-générique du film est exemplaire: il monte en parallèle les deux meurtres qui ont permis à Bond d’accéder au statut double zéro. D’un côté, la cruauté froide de l’assassin. De l’autre, la violence réaliste et sans limite d’un corps à corps sans chichis. Martin Campbell, qui avait déjà lancé Brosnan dans GoldenEye, revient nous présenter Daniel Craig et a joliment su maîtriser sa mise en scène pour faire valoir le nouveau parti pris de la saga avec ces évolutions apparaît également la nécessité d'un nouveau langage, le langage du cinéma. Tout un arsenal de vocabulaire se met en place pour Leiter est malheureusement trop peu présent dans un film qui fait la part belle à Bond, mais pourrait sans aucun doute revenir dans un futur épisode. C’est là l'une des grandes qualités du film: il s’autorise à poser les bases d’une nouvelle saga avec, peut-être, une organisation qui pourrait revenir d’un film à l’autre, comme le SPECTRE à la grande époque. Le méchant de Casino Royale, Le Chiffre, qui œuvre au financement de cellules terroristes, n’est qu’un maillon de la chaîne. L’excellent Mads Mikkelsen s’approprie à sa manière le personnage pour créer un antagoniste charismatique et ambigu et, dans cette coupe est signifiée le passage du temps ou le changement d'un lieu. C'est ce qu'on appelle une ELLIPSE.
C'est, bon RadioToy, t'as compris comment Bond allait à Miami ?
|
|