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MessagePosté: 09 Juil 2021, 10:52 
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Déjà-vu a écrit:
Art Core a écrit:
Le premier spoiler ?
Cotillard tombe du bateau quand il danse sur le pont dans la tempête.

Oui mais on parle de meurtre.

Homicide plus ou moins involontaire quand même en la mettant en danger.


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MessagePosté: 09 Juil 2021, 11:26 
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Oui voilà et après de toute façon
il bute le chef d'orchestre.


Sinon je ne sais pas si c'est volontaire mais
la mort de Cotillard est très similaire à celle de Nathalie Wood.

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CroqAnimement votre


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MessagePosté: 09 Juil 2021, 12:35 
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oeil-de-lynx a écrit:
Homicide plus ou moins involontaire quand même en la mettant en danger.

Art Core a écrit:
Oui voilà et après de toute façon
il bute le chef d'orchestre.

En fait le problème c'est que je ne comprends pas les motivations du perso.


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MessagePosté: 09 Juil 2021, 14:57 
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J'ai surtout peur que ses motivations soient aussi basiques que ce que j'imagine.

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MessagePosté: 09 Juil 2021, 16:17 
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Déjà-vu a écrit:
En fait le problème c'est que je ne comprends pas les motivations du perso.

A mon avis, il ne faut pas chercher de motivations psychologiques habituelles, mais regarder plutôt du côté des grandes figures de la révolte romantique: Satan, Prométhée, Faust, Frankenstein, Achab... On est vraiment dans une variation sur cette mythologie: la révolte contre Dieu, la revendication orgueilleuse du pouvoir de création, l'émancipation à l'égard des règles morales... "The Ape of God", c'est un surnom de Satan (au sens où il imite, il singe, à défaut de créer) - et Henry dans le film est vraiment filmé comme un héros maléfique, démoniaque, alors qu'Ann, c'est celle qui meurt et qui sauve, un personnage christique en un sens.


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MessagePosté: 10 Juil 2021, 00:57 
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bmntmp a écrit:
Art Core a écrit:
Paradoxalement j'ai sans doute pris plus de plaisir devant Annette que devant Holy Motors mais force est de reconnaître que Holy Motors c'est un film totalement unique, c'est quelque chose de profondément singulier et qui va indubitablement rester dans l'histoire du cinéma comme à la fois le marqueur d'une époque (la fragmentation des récits, carrefour esthétique) et comme une œuvre ne ressemblant qu'à elle-même. Un film que je pourrai sans mal mettre dans les films "importants" de ces 10 dernières années même si pas forcément un film que j'aime à la folie d'un point de vue personnel.


C'est un objet "chic" surtout. Carax reste, jusqu'au bout des ongles, un cinéaste branché-ancienne mouture des inrocks et qui a su avec Holy Motors faire un film qui correspondait à ce qu'Instagram était en train de créer à l'époque (succession d'images chic qu'on fait scroller sans qu'elles s'impriment dans la rétine, comme on dit, dans des lieux plus ou moins emblématiques, à travers un défilé d'allusions et de références pop et littéraires).


En plus il a le chic d'être plus rare qu'un Jarmush...


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MessagePosté: 11 Juil 2021, 18:59 
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C'est très "cinéma filmé", à côté La La Land c'est Païsa
de Rosselini

Le point de vue critique sur le stand up et le devenir de l'image n'est pas inintéressant, Carax amène l'idée que leur omniprésence est liée à une forme d'angoisse écologique (la peur de l'extinction amène une opposition entre croire en des valeurs ou bien croire en des récits, l'écologie serait alors complètement la même chose que le post-modernisme), mais cela aboutit à un film à la fois foisonnant et morose, voire particulièrement amer. Carax paraît obsédé par tout ce qui "limite" le cinéma, le relativise, au point d'en faire son principal sujet. C'est le point de vue du cinéma sur ce qui le nie ou préfigure : que ce soit la spontanéité de la musique où le cynisme de l'image numérique, rentabilisée plutôt que vue. Les deux extrêmes sont mis sur le même plan. La jouissance et l'érotisme doivent être assimilés au calcul économique, pour ensuite critiquer ce dernier en lui opposant la filiation. Dans l'idée de chute et les inexplicables malédictions oedipiennes survivent, sinon une explication, du moins un récit. Leur irrationalité est efficace, elle crée de la valeur ex nihilo, mais elle a un prix : la raison dans la chanson finale est invoquée comme on le ferait d'un dieu mort.

J'ai été , tout compte fait, plutôt sensible à cet aspect oedipien qu'au pot-pourri formel final où les Chaussons Rouges de Powell Pressburger et Phantom of the Paradise assaisonnés avec du Bob Fosse et une cuillerée de Citizen Kane se mélangent avec la melancolie des films de Tarantino récents, voire les pièges moraux des films de Von Trier, où le personnage ne peut jamais déborder l'acteur, qui donne parfois l'impression de devoir le juger, le condamner (le rapport de couple Cotillard-Driver n'est pas si loin de Gainsbourg-Defoe dans Antichrist : le mari voit dans le manque de recul et de critique de sa femme sur son art une possibilité par laquelle l'idée de chute et de damnation s'installe : dans les deux fillms un des membres du couple, plutôt la femme pense en terme de besoin de sens ce que l'autre, plutôt l'homme pense en terme d'origine, de fêlure primitive qu'il faudrait plutôt conjurer.).

Il me semble par ailleurs que le début du film doit beaucoup au clip que Michel Gondry avait fait pour Bachelorette de Björk, au point que l'on puisse parler d'emprunts esthétiques directs.

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MessagePosté: 11 Juil 2021, 19:11 
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Mais grave.


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MessagePosté: 11 Juil 2021, 19:13 
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Même la fille en bout de bois CGI fait penser au clip d'Human Behavior. Enfin ce n'est pas forcement une critique, c'est peut-être une parenté d'univers esthétique qui devient de plus en plus idiosyncrasique à mesure qu'il perd de son actualité et vieillit. Le film repose néanmoins sur ce que cette esthétique charrie d'amertume et de sourde rancoeur existentielle : le spectacle est toujours partagé, il n'est jamais privé, le fait de juger le public n'y change rien, le personnage de Driver le decouvre et le ressent comme une impuissance. Cela veut aussi dire que le jugement des personnages (à la fois le leur est celui des autres sur eux) est par nature ce qui termine aussi le spectacle.

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MessagePosté: 12 Juil 2021, 07:19 
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Sinon Le Polyester trouve que le film pâtit de la prestation d'Adam Driver, trop physique et body buildé pour jouer le comique intello. Je me demande cependant si le personnage n'est assez fortement inspiré d'Henry Rollins...son nom est transparent.
Son premier sketch ressemble très fort aux paroles de "Liar' (tout comme finalement la forme intermédiaire entre parole et chant).

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MessagePosté: 12 Juil 2021, 07:29 
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C'est surtout que le personnage est mal dessiné, on sent qu'Henry est un peu plus qu'un simple comique, presque une sorte de star/gourou, il me fait penser à celui de La Possibilité d'une île.

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MessagePosté: 12 Juil 2021, 07:33 
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Ha je trouve pas que ce soit le point faible du film, c'est plutôt même son point fort.
Tom Cruise jouait un peu le même type de personnage dans Magnolia, il faut croire que cela correspond à quelque-chose de tangible dans la culture américaine.
Et après-tout en France Dieudonné pose aussi au gourou. Les Italiens ont aussi Beppe Grillo. La politique est en partie pour eux un dépassement "hegelien" du spectacle, comme s'il pouvait être total. Même Coluche donnait un peu cette impression à la fin de sa vie (il faut voir son interview à la RTS suisse où il explique les Restos du Coeur en adoptant un ton complètement différent de celui qu'il aurait pris avec un public français).

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MessagePosté: 12 Juil 2021, 07:46 
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On trouve de tous les profils dans le stand-up et Henry McHenry a l'air plutôt du genre avant-gardiste malaisant un peu à la Louis CK, il n'y pas forcément une gueule de l'emploi et le physique de Driver, en boxeur qui veut "tuer" le public renforce bien ce côté malaisant.
Et c'est un truc que j'ai adoré, que son spectacle pourrait être un vrai, il y a quelque chose de développé qui pourrait fonctionner tout seul hors du film.


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MessagePosté: 12 Juil 2021, 09:21 
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Il a aussi des trucs comme les conférencez TED où les techniques du Stand Up (le pitch obligatoire) font vendre tout à la fois de l'idéologie disruptive, de la mauvaise conscience morale (que l'orateur assume comme le Christ) et du pognon, qui devient alors la compensation (le salaire) de cet aspect disruptif. La morale n'est pas niée mais sa valeur est vue comme un enjeu spéculatif, un risque qui peut se convertir en bénéfice, ou en faillite. On est un peu sur ce fil avec le personnage de Driver.

Je me souviens d'une conférence francophone TED à la fin des années Sarkozy où un orateur plaidait (en anglais on parle d'ailleurs d'advocacy) pour les Roms en disant qu'ils étaient d'excellents chiffonniers compatibles avec les besoins techniques du recyclage écologique. On ne parlait même plus du jeu entre intégration et différences mais d' employabilité dans un monde sans croissance, où le fait d'être victime de racisme devient une expertise de plus.

L'orateur était sans doute conscient de la duplicité de la situation, mais elle est quand-même révélatrice de la fusion entre stand-up et idéologie, qui permet de tenir un discours à la fois prescripteur et motivé de façon imprécise.

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MessagePosté: 12 Juil 2021, 11:30 
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C'est pas que ça n'existe pas, c'est surtout que c'est mal montré. Concrètement, on le voit faire deux pauvres spectacles pas très drôles, et on a du mal à comprendre ce qui peut justifier une telle hype autour de lui. Le côté gourou était justement mieux montré dans Magnolia (mais de mémoire, ce n'est pas un comique, si ?).

EDIT : le film vieillit étonnement bien. Il y a de toutes façons de très belles choses, que j'ai envie de revoir sur grand écran, mais je ne suis pas certain de vouloir me taper 2h20 pour ça.

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