Forum de FilmDeCulte

Ouais.


Je l'avais vu pour la première fois en 2001 (hey hey) lors de la rétro à Deauville donc dans de plutôt bonnes conditions, comme tous les autres que j'ai rattrapé cette année-là (le Kubrick ne me connaissait pas).

Et j'étais resté (et ouais, cliché) misréablement en dehors tout en reconnaissant la qualité de pionnier du genre de l'oeuvre qui m'avait cependant plongé dans un ennui détaché poli (et probablement un dodo vu que les projos rétros, c'était à 11h), le genre qui te fait mettre des 4/6 boiteux dans les filmos.


Je devais être encore plus con qu'aujourd'hui à 18 ans parce que je l'ai revu ce soir (après avoir presque failli ne pas y aller parce que super claqué et peur de m'endormir justement) et je me suis juste pris ma méga claque dans la face.

En fait, c'est un peu le meilleur film du monde quoi.

Bon, ok, non, enfin pas pour moi, mais dans le genre, space opera, c'est assez effrayant comme...pfooo...je regardais le film et je me suis soudain rappellé Charlemagne, nan, je me suis soudaion rappellé l'année de sortie du film.

Ce film. a. 40. ans.

40 ans.

Quarante ans, (et le genre est) toujours PUCEAU, comparé à ce qu'a fait 2001.

Tu regardes la mise en scène et tu te demandes : est-ce que c'est Kubrick qui était à ce point en avance sur son temps (y a qu'à voir comme les montages originaux de Star Wars et Star Trek ou Alien, sorti 10 ans après, paraissent presque plus datés) ou est-ce qu'on a tout simplement pas évolué depuis 1968 (j'ai repensé pendant la séance à des films comme Sunshine et finalement, est-ce que le Boyle apporte beaucoup de choses en plus, fondamentalement?)?

A un moment, la caméra s'approche de la station spatiale et je me dis "ah la nouveauté aujourd'hui c'est qu'avec le numérique on pourrait passer à tra...ah bah non il passe à travers déjà en 68, ok, ma gueule".

Bref. C'est juste IMPOSANT de maîtrise.

Et d'ailleurs, n'en déplaise aux puristes passéistes mais 2001, l'odyssée de l'espace, je suis désolé, c'est un film IMAX 3D.

Kubrick l'aurait fait aujourdh'ui, ça m'étonnerait pas qu'il l'ait tourné en IMAX 3D...déjà à l'époque, c'est du 70mm, du cinéma immersif comme jamais...je serai vraiment, VRAIMENT, curieux de le voir converti lui pour le coup (alors qu'un Casablanca en 3D mais je m'en bats les steaks).

Je sors du film avec l'envie de me faire tous les articles sur le film, en savoir plus sur la conception de certaines séquences, des différentes interprétations concernant le trip final, ou sur la voix monotone tantôt humoristiquement absurde, tantôt la complainte déprimante d'un mec qui veut juste pas mourir, de HAL9000.

Je sors du film avec l'envie de me faire tous les space operas du monde, à commencer par ceux qui ne sont pas encore sortis comme Avatar ou Interstellar, qui ont intérêt à être à la hauteur.

Enfin voilà, c'était un petit message d'enfant pour parler du "classique" que tout le monde avait déjà adopté sauf moi.

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Il est beau ce message.
Je t'admire d'arriver à écrire dessus en venant de le voir à l'instant. Je crois que je n'ai jamais réussi à écrire sur un film de Kubrick à chaud.

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Beau message.

Je vais dire une connerie mais putain, c'est beau le cinéma.

Merci...tu remarqueras cela dit que c'est pas non plus très profond comme message hein, c'était surtout pour marquer mon étonnement face à l'avance sur son temps de ce film en fait...

Et j'ai envie de me refaire tous les Kubrick que j'aime pas pour me refaire un avis du coup.

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J'ai eu l'impression d'être un petit nain en voyant le film.

Un nain à qui on fait la leçon. Leçon que tu ne comprends pas forcément d'emblée, mais qui apparait magistrale, de bout en bout. Le film me parait d'une richesse inouïe. Kubrick embrasse encore une fois l'humanité et développe avec un récit simple et ultra elliptique (que c'est bon d'ailleurs) énormément de choses.

Niveau mise en scène, c'est la baffe absolue. Visuellement, le film est encore infiniment actuel. Et puis on voit que le film a essaimé violemment dans l'imaginaire des réals actuels. En Space Opera évidemment, mais pas seulement (le vidéo qui se déclenche toute seule, ça m'a fait penser à Lost d'emblée).

Enfin voila, c'est cool de l'avoir découvert sur grand écran.

Mais justement, on sent que le film t'a fait un effet de fou, qu'il t'a remué ect.... Ca se ressent vraiment... c'est pour ça que le texte est beau, sincèrement.

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Pareil que toi, black addiction. Et même bravo, donc, pour Film Freak.

2001 est un film qui fout les jetons rien que d'on parler. Je me sens tout petit à côté de lui. Son génie fait qu'on ne sait même pas par quel bout commencer quand on veut en parler.

Le plus beau, c'est que cette dimension ne débouche pas sur une monumentalité écrasante mais sur l'impression unique que l'infini s'ouvre devant toi.

J'étais le premier surpris...je constate que depuis quelques temps, j'aime de plus en plus le cinéma qui s'appuie uniquement sur la mise en scène pure, sans dialogues, juste le pouvoir des images...le début du Nouveau Monde, le début du PTA, le début de 20011, certaines scènes du Coen et même (si si) certaines scènes d'Amistad (le mec qui casse tout ce qu'il vient de dire).
Y a quelque chose de juste très très pur, très beau, qui passe par la force muette des images seules...comme le dit le bon vieil adage : pour s'assurer qu'un film soit bon, on coupe le son et on voit si on comprend tout rien qu'avec les images.

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Je pense que l'immense force du film est là: il est incroyablement ouvert.

Voilà : c'est EXACTEMENT ça !!!

Ouais bon, ça vaut 10/10 et ça mérite largement des formules genre "2001, c'est le cinéma". Mais ça manque un peu de nichons.

lol ne viens pas nuancer le truc. On est en grande communion là ! C'est rare !!

Et c'est là que Zad arrive et qu'il nous sort qu'il y a des problèmes d'écritures.

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Je pense pas que ce film puisse être correctement apprécié lors de sa première vision. Perso, moi je m'y étais bien fais chier, tout en reconnaissant la qualité de l'objet, évidement.
Je l'ai rematter un an après environs et là j'y est prit un véritable pied.
Dire que Kubrick a signé avec ce film Le meilleur du monde ne me semble pas exagéré, bien que Barry Lyndon joue pour moi au même niveau.

En tout cas c'est en mattant des films comme ça qu'on se dit que 71ans, pour creuver, c'est trop tôt !

Mais c'est trop ça quoi...les tous derniers plans, quand ils arrivent, t'as deux options : soit tu fais "ok, c'est bon", soit tu chiales...c'est tellement d'une majestosité confiante assumée...ce foetus keirdulleaien zarbi avec ses yeux géants qui te regarde du haut de l'écran panoramique du cinéma, c'est fabuleux...



C'est un peu ça oui.
Kubrick c'est un enculé en fait.
C'est le mec qui parvient à te faire admirer la plus pure expression septièmeartistique tout en te dégoûtant du métier en même temps...Déjà devant la scène du manoir d'Eyes Wide Shut, avec le morceau de Jocelyn Pook en fond, la force du truc, je me disais "ok mais c'est bon, jamais j'arriverai à réaliser un truc pareil, c'est juste HORS de ma portée quoi"...un peu comme les hélicos avec les Valkyries d'Apocalypse Now...la scène qui te "dwarf" quoi, qui te "nanise" par la simple démonstration de maîtrise à l'écran...
Plus récemment (et plus contesté forcément), l'arrivée du premier Tripode dans La Guerre des Mondes...le genre de scène qui REDEFINIT la mise en scène quoi...

"MANGE, MANGE CINEPHILE, TIENS FOURRE-TOI MON GROS ZGEG DE MAÎTRISE DE L'IMAGE DANS LE GOSIER PETIT MERDEUX."

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Le moindre plan, la moindre seconde de ce film est un miracle de cinéma.
C'est tellement évident, lorsqu'on l'a vu, que ce film soit si souvent considéré comme le chef-d'oeuvre des chefs-d'oeuvre, qu'il y ait eu tant de commentaires, d'analyses, d'exégèses à son sujet.

Et tout, tout est au-delà de tout : la perfection architecturale de la construction, la splendeur plastique, la poésie, la richesse de niveaux de lecture, les abymes de méditation métaphysique...

Jusqu'à un dernier quart d'heure qui pulvérise tout dans le registre du trip audiovisuel qui passe au-delà de la compréhension rationnelle : la plongée dans la porte stellaire, le voyage de Bowman dans le vortex, l'apparition du foetus astral sur fond de Strauss... C'est... whaooooo !!!