Vieux-Gontrand a écrit:
C'est stérile de tabler sur les contre pouvoirs. D'une part leur rôle n'est pas de gouverner ni de paralyser l'exécutif, d'autre part ils ne peuvent se mobiliser que sur des dossiers emblématiques et représentatifs.
On a un milieu associatif d'aide aux plus démunis, y compris ceux qui n'ont pas le droit d'être en France, qui ont même une obligation administrative
nominative de quitter le territoire, extrêmement présent, extrêmement puissant et reconnu, qui emploie des milliers de salariés diplômés d'état et qui en accueille, accompagne, protège et nourrit des dizaines et des dizaines de milliers d'autres. Ces associations servent de tremplin politique à ses dirigeants (cf. Eric Pliez) de manière de plus en plus systématique. On ne casse pas un tel système facilement, et bon nombre de lois (même de droite, cf. celle aberrante de Sarkozy qui protège littéralement les squatters) impossibles à abroger en régissent le fonctionnement de haut en bas.
La police est le seul service public qu'on peut fortement soupçonner d'être gangréné par des militants d'extrême-droite violents. Plus que l'armée, qui a quand même une bonne partie de militaires certainement pas de gauche, mais au moins issus de l'immigration et des quartiers. Et malgré ça, la police est complètement dépassée ne serais-ce qu'au niveau de l'arrestation des sans-papiers : la "remigration" n'arrivera jamais, parce que
déjà les sans-papiers, c'est à dire les personnes dont la présence est illégale sur le territoire, ne sont pas expulsés à la hauteur du nombre qu'ils représentent en France. Idéologiquement le terreau est fertile, oui, mais structurellement non.
Donc globalement, malgré ce qui peut être dit et répété, malgré ce qu'on peut voir avec les saccages de tentes et tout, la France est un pays d'accueil, et le secteur associatif est très puissant. C'est un contre-pouvoir civil qui a le vent en poupe, quasi-impossible à casser.