Sinon (il n'y a pas que les problèmes de culs de Bouhafs dans l'actualite) l'extrême-droite oriente déjà la législations sur des questions qui exigent de la nuance et de la prudence, et le macronisme s'exécute.
Si un malade mental commet un délit ou un crime tout en se soustrayant à son traitement, il devient pénalement responsable.
C'est un recul terrible.
D'une part le déni et le refus de médicament sont structurels dans la psychose (et vu les effets secondaires c'est malgré tout compréhensible, et excusable, à défaut d'être constructif).
D'autre part, vu la structure des personnalités des schizophrènes, la menace ne va pas augmenter l'acceptation du traitement par le malade, bien au contraire
Cela va avoir un impact le traitement de l'ensemble des malades. Un psychiatre sera d'autant moins enclin à alléger un traitement, même à titre d'essai, qu'il peut être lui-aussi tenu comme pénalement responsable des actes posés par son patient. Ce n'est plus la maladie qui crée l'irresponsabilité mais le médicament qui tend à les mitiger N'est-ce pas absurde ? C'est également conforme au point de vue des malades les plus sévères qui estiment que le délabrement de leur personnalité commence avec le traitement, ainsi qu'avec l'idée (déjà intriquée dans la précédente, l'une, elles sont les deux faces individuelles et collectives de la même logique et du même ordre de valeurs) que la folie est une faute devant faire l'objet d'une expiation à laquelle contribuerait le traitement ? C'est une séquelle symbolique et irrationnelle des attentats terroristes de 2015 (les accusés du procès de Paris, s'ils ne sont pas fous, ont néanmoins une personnalité fragile).
Par ailleurs le soin et l'amélioration du malade excèdent naturellement le strict respect technique, fut-il justifié par l'ordre public, des prescriptions du médecin., Et la guérison ou même l'amélioration du malade sont irréductibles au respect ou à l'intériorisation morale de l'ordre social. Il arrive même que les fous puissent être plus moraux et civiques que la norme, jusqu'au point où cela se retourne paradoxalement en violence apparente. La sanction judiciaire se charge en fait de suppléer au pouvoir de contrainte que le médecin ne peut endosser tout en lui enjoignant paradoxalement de garantir le libre arbitre et le sens des réalités du malade. Un double bind de plus alors qu'on connaît le rôle de ceux-ci dans le développement des psychoses..
Est-il aussi insignifiant qu'une réforme aussi contestable, sur un sujet délicat, ait lieu en pleine campagne présidentielle, et siit oeu discutéé ? Pourquoi transiger entre le soin des malades et la volonté de donner des signes de fermeté, pour le coup suspect de démagogie, à l'opinion d'extrême-droite ?
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