L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance, John Ford, 1962)J'en suis arrivé pour Ford à faire le choix entre "chef-d’œuvre" et "excellent", celui-là ira dans la catégorie des excellents. Le film est grand, mais moins que je l'aurais espéré : un peu trop démonstratif et verbeux, il n'a pas l'ampleur allégorique, sur l'idée d'une Amérique des pionniers qui doit laisser place à l'Amérique républicaine, qu'avait
La prisonnière du désert. La scène de nuit est un joyau, mais je trouve que le film peine à finir sur un truc aussi fort (je connaissais déjà la fin, ceci explique peut-être cela)... Bref, je chipote, c'est hyper réjouissant. Je suis hyper surpris de la date : ratio mis à part, on dirait vraiment un film tout droit sorti des années 40 (ce que je pensais, avant de découvrir l'année sur wiki). J'avais l'impression que dans les années 60, le classicisme s'était déjà un peu engourdi dans ses grosses productions fatiguées...
Jack l'Éventreur (Jack The Ripper, David Wickes, 1988)Agréablement surpris de voir un téléfilm d'aussi bonne tenue (question d'époque ? truc isolé ?). Visiblement sans pression artistique (l'académisme latent à base de reconstitution impec ne fait pas peur), le réal sort un double-téléfilm en fait étonnamment investi, morceau solide passionnant à suivre et efficace, et surtout tout entier concentré sur les immenses épaules d'un Michael Cane irréprochable, dont on boit le jeu comme du petit lait. Et c'est sympa de voir le film traiter l'affaire autrement que via l'habituel filtre noir/gothique, se concentrant plutôt sur l'enquête - seule la fin, peut-être, aurait mérité un petit coup de fouet en ce sens. Rien de transcendant, hein, mais vraiment très agréable.
Octopussy (John Glenn, 1983)Confirmation que j'aime bien Bond version Moore, même si dans celui-là il commence à être bien vieux. Dans un écrin toujours aussi vulgos-colonial-macho, le film s'offre un bon équilibre de pays et de méchants (le duo Adams-Jourdan est particulièrement réussi), et surtout de scènes d'action qui m'ont surprises par leur qualité (l'ouverture à l'avion, et surtout la poursuite en train). C'est vaguement mou tout le temps mais y a peu de vrais temps morts, et l'ensemble est sympatoche. Big Up au titre Bond le plus vulgaire de tous les temps !
Le chant du styrène (Alain Resnais, 1958)Exercice de style complètement inerte pour ce court documentaire sur le plastique qui, bien que jouant au premier de la classe (expérimentations visuelles tous azimuts, voix-off petit malin) n'a strictement rien à dire. Après c'est très impressionnant, ça construit un peu plus que de jolis cinémascopes (notamment tout un truc sur le voisinnage macroscopique-microscopique, qui se révèle en avançant), mais globalement c'est sans intérêt.