Forum de FilmDeCulte

Gabrielle, 30 ans, intègre une prestigieuse émission de reportages. Elle doit très vite trouver sa place au sein d’une équipe de grands reporters.

Je n'avais rien vu d'Alix Delaporte et ce nouveau film m'a semblé sortir quelque peu sous le radar, en dépit de son casting et la solide boîte de prod derrière (Les Films du Trésor). Faut dire que le titre n'évoque pas grand chose et que le slogan se retrouve obligé de faire office de syno: "Des grands reporters face à un monde qui change".

On pense d'abord à un film "fiche-métier" à la Thomas Lilti, mais très vite, notamment via le trope typiquement sériel de la "Young Female Newcomer", on a davantage l'impression de regarder un pilote de série... voir même une saison toute entière montée en un film de 1h23 (le genre de truc que Topher Grace pourrait faire à ses heures perdues).

Vous l'aurez compris, on est dans l'exemple parfait du "Trop ou pas assez". On dresse une galerie de personnages mais, métrage trop faible oblige, ils restent souvent cantonnés à un tag (Elbaz le baroudeur, JC Clichet le dépressif brillant, Grégoire Leprince-Ringuet le suit [son personnage ne s'appelle d'ailleurs que "Big Boss"]...). Et en même temps les péripéties s'accumulent, brassant à la fois une tragédie en Afrique qu'une enquête dans les coulisses de la mode. Delaporte veut montrer les enjeux variés du métier mais elle se retrouve à tout survoler.

En fait j'ai eu l'impression de voir un film de 2008, toute cette époque de tentatives de films du milieu sérieux style LE NOUVEAU PROTOCOLE, LA SAINTE VICTOIRE, bref tous les trucs que je chroniquais dans FilmDeCulte à l'époque et que tout le monde a oublié.
D'ailleurs comment ne pas se demander si Delaporte n'a pas écrit le scénario il y a quinze ans et ne le porte à l'écran qu'aujourd'hui tant le film semble déconnecté de certaines réalités numériques. Même cette obsession pour les caméras pro que Gabrielle doit entretenir alors qu'on peut faire un super reportage avec n'importe quel smartphone... (et à la fin, Roschdy Zem au sujet "Tu l'as filmée ?" - euh mec, y a tout Paris qui filmait avec son téléphone là, stresse pas)

Suivant la bonne vieille ligne directrice "Ils couvrent les malheurs du monde, mais qui se préoccupe de leurs malheurs à eux ?", le film dose subtilement ses décrochages, qui comiques et absurdes, qui poétiques... mais lourds: horrible séquence cringe où Roschdy Zem danse le boléro de Bejart en pleine rédaction, tous ses collègues étant fasciné par sa grâce brute.

Dans ses trop brèves 83 minutes, le film essaie également de ménager de la love story, tout d'abord, et j'ai trouvé ça pas mal vu l'époque qu'on vit, en insistant sur cette nuée de mecs qui convoitent tous Alice Isaaz (et il y a de quoi: à un moment elle est en débardeur, sérieux on dirait Cammy dans STREET FIGHTER), avant de développer une intrigue amoureuse absolument non cuite, voir même crue.

Je vous épargne la fin, embarrassante au possible avec son poncif "Je tombe en arrêt devant un animal sauvage qui me renvoie à ma condition". Frisson de gêne.

_________________
Liam Engle: réalisateur et scénariste

Sur le syno, j'étais curieux. La bande-annonce m'a refroidie. Et les avis (ou plutôt leur absence) m'a convaincu de zapper.

_________________

euuuuuuh hello nice to meet you bonjour ??
d'où j'ai oublié la sainte victoire, moi ?

Putain l'avatar j'étais pas prêt.

_________________

be careful what you wish for !