Forum de FilmDeCulte

Super bien filmé, avec une belle brochette de salauds qui hésitent pas à tirer sur une poulette et son papy... Mais je suis pas trop fan du côté "rédemption" final.

Petite remarque à la con en passant : j'ai l'impression que le saloon du début est exactement le même que celui de L'ETRANGE INCIDENT (un Wellman de chez Fox également).

Yellow Sky en VO.



Après avoir pillé une banque, six hors-la-loi s’enfoncent dans le désert de sel pour échapper à leurs poursuivants. Exténués et au bord de mourir de soif, ils échouent dans une ville fantôme, Yellow Sky.


Plus impressionnant encore que L'étrange incident, et confirmation que le quintette de westerns réalisé par Wellman est particulier : au-delà d'un concept encore une fois très marqué, toujours cette impression de claustrophobie intense, d'une priorité aux silences et dialogues, d'une violence omniprésente alors que celle-ci ne se matérialise que rarement par l'action.

Autant en venir tout de suite à ce qui se voit comme un énorme bouton au milieu d'un visage parfait : ce film a une fin intolérablement nulle. Pas son climax, splendide, mais l'épilogue qui semble avoir été greffé par un neuneu. Il n'est même plus question de savoir si ça doit se terminer mal ou pas, mais simplement du soin apporté à la façon dont on repose le spectateur, qui après 1h30 ciselées à la perfection, a soudain le sentiment qu'on lui crache à la gueule.

Si 3 minutes peuvent apparaître aussi intolérables, c'est néanmoins peut-être aussi parce que les pistes lancées par le film ne s'y réalisent du coup pas vraiment. Deux choses au moins, qui se mélangent harmonieusement : la tension érotique (celle d'Anne Baxter garçonnisée qui se découvre femme, troublée face à six hommes au désir violent), et le désir désespéré de famille et de foyer (qui se recompose de manière dépressive, petit à petit, au cours du final). Lignes narratives peut-être trop négligées, laissées à l'état de pointillés, mais c'est aussi la force du film : en toute économie dans l'abstraction hallucinée du désert, Wellman resserre les boulons d'une rigueur formelle étouffante, coupante, posant sur les évènements un regard âpre dénué de tout sentimentalisme. Le film semble vouloir être aussi éprouvant pour ses spectateurs que la sécheresse du désert l'est pour ses personnages.

Impression de petit chef d’œuvre incomplet.



C'est exactement la même scène d'ailleurs, ça peut pas ne pas être un clin d’œil.