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MessagePosté: 03 Mar 2022, 09:20 
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JulienLepers a écrit:
Carrément mythologique, je dirais : il est montré comme le grand rassembleur ultime de la nation, alliant la sagesse de Salomon au bon sens près de chez vous, capable autant de juger un concours de tartes que d'empêcher un lynchage ou de résoudre un meurtre à la Perry Mason avant de s'en aller vers de nouvelles aventures sous un ciel orageux zébré par des éclairs tonitruants : il s'envolerait comme Neo dans le plan final, ça ferait pas tache.
Je dis "légèrement" car les instants purement iconiques sont contrebalancés par les moments volontiers quotidien et familiers - même si t'as pas tort, ce côté "Je peux manger des tartes aux pommes toute la journée / Je suis le boss même au tir à la corde" le mythologisent tout autant.

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MessagePosté: 03 Mar 2022, 09:26 
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MessagePosté: 03 Mar 2022, 09:27 
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JulienLepers a écrit:
Je préfère la période de Ford post-guerre du Pacifique où il gère son trauma, mais celui-ci, c'est vraiment son film de fanboy ultime sur le personnage et la démocratie U.S. telle qu'il la voyait.


Il admire Lincoln mais mizarrement, suite à un article lu d'ailleurs sur le fait que Hollywood avait été plutot pro-sudiste jusque dans les 60s, j'ai remarqué qu'on retrouve souvent chez Ford une sympathie pro-sudiste, par ex. dans Steamboat round the bend, bon c'est la localisation qui veut ça, mais aussi dans Rio Grande alors que c'est pas vraiment le sujet, un (bon) film qui semble aussi une regression dans la lucidité politique de Ford quand on compare avec le Massacre de Fort Apache.


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MessagePosté: 03 Mar 2022, 09:40 
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De ce que je comprends de Rio Grande, quand tu as le défilé devant Maureen O'Hara, ils jouent Dixie comme pour marquer le fait que la nation est à nouveau unie malgré les événements passés, à l'instar du couple Wayne/O'Hara.
Dans Young Lincoln aussi, Abe joue la même mélodie sur son instrument. Je crois que la position de Ford, c'est qu'il voit la Guerre de sécession comme une erreur tragique parce que ça a opposé les Américains entre eux et qu'il tend à traiter de façon équitable les Nordistes et Sudistes (j'ai des souvenirs d'explications dans le bouquin de Brion mais un peu en lambeaux).
Après, il y a aussi le fait que malgré tout l'humanisme dont fait preuve Ford envers les deux camps et petit à petit envers les Natifs Américains, c'était pas vraiment un Black Panther, et je pense que son point de vue c'est surtout : "aah làlà, pourquoi on s'est engueulés à propos du mobilier ?"

Cosmo a écrit:
Ca vaut pas Kung-Fu Zhora.


:lol: autre grand film sur le rassemblement de la nation via un couple

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MessagePosté: 03 Mar 2022, 10:37 
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Qui-Gon Jinn a écrit:
JulienLepers a écrit:
Carrément mythologique, je dirais : il est montré comme le grand rassembleur ultime de la nation, alliant la sagesse de Salomon au bon sens près de chez vous, capable autant de juger un concours de tartes que d'empêcher un lynchage ou de résoudre un meurtre à la Perry Mason avant de s'en aller vers de nouvelles aventures sous un ciel orageux zébré par des éclairs tonitruants : il s'envolerait comme Neo dans le plan final, ça ferait pas tache.
Je dis "légèrement" car les instants purement iconiques sont contrebalancés par les moments volontiers quotidien et familiers - même si t'as pas tort, ce côté "Je peux manger des tartes aux pommes toute la journée / Je suis le boss même au tir à la corde" le mythologisent tout autant.

Si Lincoln est ancré dans un quotidien typiquement américain, Ford filme aussi, tout au long du film, son étrangeté à ce quotidien. Dans une séquence aussi emblématique que celle sur le balcon face au fleuve après le bal, il montre, avec une netteté qui confine au sublime, que la grandeur de Lincoln est indissociable de sa mélancolie. La gaucherie dans l'interprétation -absolument géniale- de Henry Fonda exprime aussi ce décalage entre le monde et le futur grand homme. Pour moi, ce décalage introduit une dialectique qui complexifie et approfondit l'hagiographie.


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MessagePosté: 03 Mar 2022, 10:40 
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Petit joueur

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Par ailleurs, au cours du procès, Ford sait montrer la rouerie de l'avocat Lincoln.


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MessagePosté: 03 Mar 2022, 11:07 
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Mais c'est pas un défaut selon Ford, je pense : à mon avis, il s'identifie beaucoup, le mec qui fait semblant de pas être le meilleur, de pas être le plus malin ou le plus cultivé, mais qui finit par emporter l'adhésion du public. Il y a une certaine ressemblance avec son boulot de réalisateur et son attitude par la suite dans ses entretiens.

C'est pas une hagiographie mais c'est quand même une vision "héroïque" du personnage jusque dans son quotidien.

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MessagePosté: 19 Fév 2023, 01:55 
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Tom a écrit:
Ce qui est super fort, dans le film, c’est que le Lincoln politique, héroïsé, mythologique, est complètement absent

Pas vraiment d'accord. Il n'est pas "héroïsé" (encore que, il y a quand même ce moment où il s'interpose entre la porte du bureau du shérif et le bélier de la foule en colère) mais il est - inévitablement, j'ai envie de dire - le Lincoln politique et mythologique.
Il y a sans doute une part de projection que l'on ne peut réfréner, à voir dans le moindre détail un symbole de sa qualité de "Great Uniter" (genre le mec veut pas choisir entre deux tartes lors d'un concours) ou de Président qui aura divisé la nation (le concours d'arbre fendu en deux) mais comme le dit feu JulienLepers :
Citation:
Le récit, ce n'est pas qu'une anecdote, c'est la synthèse de ce qu'il a accompli selon Ford : réunir un pays qui faisait s'affronter ces concitoyens jusque dans les familles (la mère à qui on demande lequel de ses deux fils a tué)
En ça, ça m'a rappelé justement son film qui vient juste avant, La Chevauchée fantastique, où il était déjà question de synthétiser tout un genre en un récit/lieu.

Citation:
C’est d’autant plus charismatique que Lincoln est d’emblée une sorte de grand dadais frêle, mince et vouté
Citation:
Mais le plus impressionnant, chez ce Lincoln (et ça Henri Fonda le gère super bien), c’est le silence.
Extraordinaire Henry Fonda.

MackieBanafoufPepito a écrit:
Si Lincoln est ancré dans un quotidien typiquement américain, Ford filme aussi, tout au long du film, son étrangeté à ce quotidien. Dans une séquence aussi emblématique que celle sur le balcon face au fleuve après le bal, il montre, avec une netteté qui confine au sublime, que la grandeur de Lincoln est indissociable de sa mélancolie. La gaucherie dans l'interprétation -absolument géniale- de Henry Fonda exprime aussi ce décalage entre le monde et le futur grand homme. Pour moi, ce décalage introduit une dialectique qui complexifie et approfondit l'hagiographie.

Typiquement le genre de scène qui rend le film intéressant et précieux.

J'ai, de manière générale, beaucoup apprécié la première heure pour toutes ces raisons, ainsi que pour son
Blissfully a écrit:
ellipse romanesque assez prodigieuse
et je suis moins convaincu par le dernier tiers, consacré au procès, dont la mécanique me paraît plus faiblarde, moins rigoureuse dans les rouages juridiques.

MackieBanafoufPepito a écrit:
Par ailleurs, au cours du procès, Ford sait montrer la rouerie de l'avocat Lincoln.

Oui, j'étais surpris de voir que, bien avant le Spielberg, Lincoln était déjà caractérisé comme une sorte de roublard manipulateur plein d'anecdotes pour séduire.

D'ailleurs, j'ai moins pensé à son Lincoln qu'à Amistad.

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