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MessagePosté: 14 Fév 2024, 22:22 
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À travers une série de tableaux, le film raconte le périple dans la Russie moyenâgeuse du peintre d’icônes Andreï Roublev. Tout juste sorti du monastère, cet artiste va se confronter à la beauté, mais aussi à la violence du monde.

On m'annonçait un cinéma qui devenait de plus en plus austère. Mais Andrei Roublev n'est pas austère, il est juste un peu chiant.

Sur le papier, j'étais plutôt intrigué - montrer comment la réalité (historique) entame la foi et donc la conviction artistique d'un moine-peintre - mais pendant près d'une heure, Tarkovski a un mal fou à m'intéresser à son récit avec cette structure épisodique malavisée. Je lis plus haut que le film contourne ainsi le cahier des charges du biopic mais...c'est plutôt l'inverse? Enfin disons que c'est une radicalisation assumée de la convention générale du genre consistant à réduire une vie à quelques épisodes-clés. C'est forcément inégal. Et ça l'est fortement à mes yeux.

Je trouve à la fois cohérent et maladroit le fait de limiter la plupart du temps son protagoniste à un témoin des événements, quand il n'est pas carrément absent des scènes, et dans un cas comme dans l'autre, je trouve ça souvent bavard. Je trouve que le cinéaste peine à traduire les tourments de l'artiste autrement que par des dialogues parfois verbeux (toute la discussion post-sac par les Tatars par exemple).

A mes yeux, les passages les plus réussis du film sont ceux qui se passent de paroles (et parfois qui se passent de Roublev) : l'intro avec le ballon, mystérieuse et a posteriori symbolique ; la découverte de la fête païenne, parfaitement onirique et presque cauchemardesque ; l'invasion des Tatars, qui témoigne d'une échelle n'ayant rien à envier à Bondarchuk (et son Guerre & Paix sorti la même année) ; et l'excellent segment de la cloche, mené par un personnage jeune dans la directe lignée de l'Ivan du premier Tarkovski et justement interprété par le même acteur, autrement plus attachant que Roublev. Quand il craque à la fin, l'émotion point enfin.

Et je n'aime pas du tout cet interminable épilogue en couleurs composé d'icônes peintes par Roublev, l'équivalent des "Photos du Vrai Gars" des biopics lambdas. Là aussi, je trouve un peu superficiel la manière dont le film traite l'art, l'inspiration artistique, etc. Il y a bien la discussion sur le bleu azur de Foma mais je reste sur ma faim.

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MessagePosté: 14 Fév 2024, 23:04 
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Ok d'accord le mec s'imagine que faire passer un film sur les icône religieuses face à la censure soviétique c'est aussi facile que quand Kevin Smith a dû trouver la porte de toilette de night shop la plus cinégénique dans Clerks

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Mais peut-être la nécessité accrue de faire confiance incite-t-elle à la mériter davantage

Erving Goffman


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MessagePosté: 15 Fév 2024, 00:05 
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Je ne m'attendais pas à cette variante du "Hé critique pas, ça demande beaucoup d'efforts de faire un film, ok?".

D'autant plus que le rapport avec ce que j'écris m'échappe.

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MessagePosté: 15 Fév 2024, 14:45 
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Film Freak a écrit:
Sur le papier, j'étais plutôt intrigué - montrer comment la réalité (historique) entame la foi et donc la conviction artistique d'un moine-peintre - mais pendant près d'une heure, Tarkovski a un mal fou à m'intéresser à son récit avec cette structure épisodique malavisée. Je lis plus haut que le film contourne ainsi le cahier des charges du biopic mais...c'est plutôt l'inverse? Enfin disons que c'est une radicalisation assumée de la convention générale du genre consistant à réduire une vie à quelques épisodes-clés. C'est forcément inégal. Et ça l'est fortement à mes yeux.


Je dubite un peu sur ce paragraphe.
Est-ce que "le le cahier des charges du biopic" & "la convention générale du genre" a un sens dans les années 60 en URSS?
On peut critiquer la construction du film (qui en soi me parait assez limpide 1 épisode = 1 tableau/oeuvre), mais faut-il le faire en référence à des conventions qui je pense sont assez étrangères au réalisateur?


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MessagePosté: 15 Fév 2024, 16:30 
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Azazello a écrit:
Film Freak a écrit:
Sur le papier, j'étais plutôt intrigué - montrer comment la réalité (historique) entame la foi et donc la conviction artistique d'un moine-peintre - mais pendant près d'une heure, Tarkovski a un mal fou à m'intéresser à son récit avec cette structure épisodique malavisée. Je lis plus haut que le film contourne ainsi le cahier des charges du biopic mais...c'est plutôt l'inverse? Enfin disons que c'est une radicalisation assumée de la convention générale du genre consistant à réduire une vie à quelques épisodes-clés. C'est forcément inégal. Et ça l'est fortement à mes yeux.


Je dubite un peu sur ce paragraphe.
Est-ce que "le le cahier des charges du biopic" & "la convention générale du genre" a un sens dans les années 60 en URSS?
On peut critiquer la construction du film (qui en soi me parait assez limpide 1 épisode = 1 tableau/oeuvre), mais faut-il le faire en référence à des conventions qui je pense sont assez étrangères au réalisateur?

Je n'insinuais pas du tout qu'il y avait un acte conscient, une intention, je portais simplement un regard rétrospectif.
Le fait est que, même chapitré de la sorte et dépourvu de liant entre les chapitres, ça reste finalement assez proche de la structure d'un biopic. C'en est juste une version plus radicale.

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