Forum de FilmDeCulte

Orphelin depuis l’assassinat de sa famille par les nazis, Ivan veut être éclaireur au sein de l’armée soviétique.

J'ai raté ma séance de Zone of Interest alors je me suis dit...

N'ayant vu absolument aucun Tarkovski en 30 ans de cinéphilie, il me fallait combler cette lacune qui m'intriguait tout de même alors même que, de loin, l’œuvre du cinéaste dégage une image de films contemplatifs chiants. Comme je n'ai en réalité aucune idée de la véracité de cette idée reçue, je me devais de vérifier par moi-même. Une rétro à 7 films, c'est encourageant!

D'entrée de jeu, j'ai été séduit par la mise en scène. Déjà, il y a ce plan qui m'a eu par surprise, ressemblant tout d'abord à un travelling circulaire en longue focale faisant défiler le paysage derrière l'enfant avant que l'on ne comprenne que l'enfant, filmé en gros plan, s'envole, dans la première de nombreuses visions oniriques qui viendront rythmer le récit.

Mais ce sont surtout les compositions de cadres qui travaillent la verticalité du 4/3 et la photographie N&B qui joue habilement des contrastes que j'ai trouvé exemplaires, que ce soit un moulin isolé dans un paysage rasé par la guerre ou une contre-plongée sur Ivan descendant des marches, la profondeur de champ toute en hauteur au-dessus de lui s'animant. Et les forêts de bouleaux...



Il y a ça aussi, l'utilisation de cette nature comme décor d'une histoire sur un monde vidé d'humains par le conflit, comme idéal de l'innocence dont Ivan a été dérobé et dont il se souvient ou qu'il fantasme (improbable scène d'orage où les arrières-plans sont en négatif).
Tarkovski accouche d'une esthétique poétique qui, des années avant Malick, abordait la guerre d'un point de vue différent.

Par contre, je suis moins convaincu par l'écriture qui commence comme un proto-Empire du Soleil prometteur mais change trop de point de vue, adoptant celui de Kholine (sa pseudo-histoire avec Macha, on s'en cague un peu, non? même si elle a donné le plan le plus mémorable du film) et perdant son protagoniste pourtant génial.



Je comprends pas vraiment ce choix. Enfin, il était sans doute nécessaire pour rallonger la nouvelle à l'origine du film mais cela n'empêche pas le récit de s'enliser un peu au milieu avec beaucoup d'attente.
Heureusement, la fin renoue avec la force du début (mdr les vraies images des cadavres de la famille Goebbels).

Et puis c'est un réservoir à Perfect Shots.



Je craignais un cinéma plus aride. Je suis curieux des suivants.

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T’inquiète ça va le devenir. Hâte de lire ta critique du Miroir.

Oh bonjour, rayon de soleil.

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Tu vas te gaver Freak!

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Ed Wood:"What do you know? Haven't you heard of suspension of disbelief?"

C'est quand-même son film le plus classique au niveau narratif, dans la construction des personnages, la continuité du récit, avec péripéties, celui qui se rapproche avec Solaris le plus d'un film de genre (ici le film de guerre). FF devrait apprécier aussi Cendres et Diamants de Wajda (voire aussi Kanal), dont ce film forme un peu la réponse soviétique, si tant la situation que les cadres lui ont parlé.

Wé, ça devient de plus en plus aride, tu as commencé par le plus facile, je trouve que Tarkosky s'est un peu lentement dévitalisé au fur et à mesure de sa filmo, je te conseille pas ses films européens... Andrei Rublev garde quand même une belle énergie mais le récit est bien plus dense et c'est plus long...

Ha j'ai vu le Sacrifice jeune mais ai un bon souvenir. Aussi intéressant de voir comment le film dialogue avec les Bergman qui se passent à Faro, en formant presqu'une préface.
Mine de rien la crise actuelle et l'entrée de la Suède dans l'OTAN, son basculement politique vers des coalitions d'extrême-droite, les scandaleuses mais routinières menaces nucléaires russes donnent au film une portée plus réaliste et directe, moins symbolique mais encore plus crépusculaire.

Solaris et Stalker sont ceux qui m'intriguent le plus.

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Ce sont des films intéressants je ne dis pas le contraire, mais formellement on est dans une approche quand même peu engageante, statique, lente et avec une certaine lourdeur philosophique (qui n'empêche pas la pertinence) qui n'a plus grand-chose à voir avec ses débuts.
Si on a aimé L'Enfance d'Ivan je conseillerai plutôt de voir les Kalatozov par exemple que les derniers Tarkovski.



Solaris faut que je le revois, je me souviens d'un film vraiment 'bizarre'.
Stalker c'est beau et assez linéaire, même si c'est c'est quand même le début de la lourdeur philosophique dont je parlais plus haut.
Le Miroir c'est peut-être le meilleur, mais le problème c'est qu'on ne comprend rien. (du coup le meilleur c'est Andrei Rublev...)